10/02/2014
À propos
Je commençais à sentir poindre comme une sorte de découragement à la lecture des Grands cimetières sous la lune, se dessinait un imbroglio politique comparable à un écheveau difficile à démêler, hors de portée pour gens normalement constitués ; la position même de Bernanos me semblait difficile à cerner ; il est en colère Bernanos, c'est parfois volcanique, et je le perds de vue quand ses déclarations fument comme de la lave incandescente. Soudain, ces mots consolateurs, parce que limpides :
"Encore un coup, je ne trouve pas ça drôle. J'essaie de comprendre. Evidemment, pour les évêques espagnols comme pour moi, je suppose que les événements humains ont un sens surnaturel, mais il n'est permis qu'à des saints ou des inspirés d'en interpréter le chaos. Faute de mieux il est légitime de suivre son chemin parmi ces animaux sauvages, ainsi qu'un homme prudent traverse une prairie où des taureaux ruminent tranquillement au soleil, pleins d'impénétrables desseins."
Limpide. L'homme "nu" entouré d'animaux politiques que Bernanos ne considère pas comme des demi-dieux vu les charniers et autres cloaques qui aboutissent aux cimetières sous la lune dans lesquels ces monstres précipitent l'homme vulnérable.
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09/02/2014
Les grands cimetières sous la lune
Extrait :
"L'idée de grandeur n'a jamais rassuré la conscience des imbéciles. La grandeur est un perpétuel dépassement et les médiocres ne disposent probablement d'aucune image qui leur permette de se représenter son irrésistible élan (c'est pourquoi ils ne la considèrent que morte et comme pétrifiée, dans l'immobilité de l'Histoire). Mais l'idée du Progrès leur apporte l'espèce de pain dont ils ont besoin. La grandeur impose de grandes servitudes. Au lieu que le progrès va de lui-même où l'entraîne la masse des expériences accumulées. Il suffit donc de ne lui opposer d'autre résistance que celle de son propre poids. C'est le genre de collaboration du chien crevé avec le fleuve qu'il descend au fil de l'eau. Lorsque après un dernier inventaire l'ancien maître verrier calculait le chiffre exact des bénéfices, il devait bien avoir tout de même une pensée pour le modeste collaborateur qui achevait de cracher ses poumons dans la cendre du foyer, entre le chat galeux qui somnole et le berceau où hurle un avorton à tête de vieillard. L'auteur de Standards rappelle le mot célèbre du patron américain au journaliste qui vient de visiter l'usine et trinque avec son hôte avant de reprendre le train. Tout à coup le journaliste se frappe le front ; "À quoi diable employez-vous les vieux ouvriers ? demande-t-il. Aucun de ceux que j'ai vus ne paraît avoir dépassé la cinquantaine..." L'autre hésite un moment, vide son verre : " Prenez un cigare, dit-il, et tout en fumant, nous irons faire un tour au cimetière.""
Bernanos
J'aborde à peine la lecture des Grands cimetières sous la lune où je découvre un Bernanos colère. J'ai survolé les écrits de Barrès, je n'ai pas eu envie d'en lire davantage. Je ne vois pas de rapport entre les deux hommes, mais Bernanos fait allusion à lui plusieurs fois.
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Animaux martyrs
Cécile P. "tout commence quand elle passe une annonce sur le site Internet Leboncoin pour trouver à son cheval de 17 ans une retraite paisible. Elle reçoit en retour un mail d'une certaine Julie Gasser qui se présente comme une jeune fille passionnée de cheval et habitant Cysoing."
Il faudra une quinzaine de jours de transactions entre l'adolescente et les parents de Julie Gasser pour que Cécile s'aperçoive que la famille discute avec elle sous une fausse identité. "En attendant, le cheval est parti dans le Nord le 2 février. On donne même des nouvelles par mail à Cécile P.. Il lui faudra pas mal d'obstination pour découvrir que M. Gasser est en fait M.D. qui lui dira très élégamment que si elle veut revoir son cheval "il est en saucisson aux abattoirs de Valenciennes".
Il sera établi que M.D. a fait de faux papiers à Amos deux jours après son arrivée à Cysoing pour le présenter aux abattoirs. Ces papiers signés par un vétérinaire peu regardant ont permis à l'animal de finir sur un étal de boucherie. Au cours de l'audience, le président Jean-Marc Defossez soulignera que 24 chevaux ont été frauduleusement vendus par M.D. aux abattoirs de Valenciennes..."
La Voix du Nord
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