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07/02/2014

Où l'art nous conduit-il ?

À propos de l'urinoir du post précédent je dirai que la démarche de Duchamp, qui présenta un urinoir en tant que fontaine,  rappelle simplement peut-être que l'art se trouve un peu partout mais, à mon sens, ce n'est pas le même niveau d'art partout.

Le parallèle du professeur avec les poteries grecques peut aller jusqu'à un certain point. Dans les deux cas en effet, ce sont des objets fonctionnels mais dans la poterie grecque l'humain intervient beaucoup plus que dans la réalisation de l'urinoir. Que l'artiste l'aie vu comme une fontaine n'y change rien, l'objet a été fabriqué de façon industrielle ; les fontaines, par ailleurs, des époques antérieures, sont des ouvrages d'un art autrement plus élevé que celui produit incidemment dans les usines où les designers d'alors visaient surtout le côté fonctionnel. Est-ce l'incidence en question qui aurait touché et fait changer le regard de l'artiste sur l'objet ?

Peut-on créer incidemment ce genre d'objet ?  Le cœur mis pour accoucher de l'urinoir-fontaine, fabriqué en usine, n'y est pas vraiment.

 

Considération inégalitaire des objets d'art, c'est vrai, les machines n'ayant pas de sentiments, d'émotions ; les hommes quant à eux, s'ils sont égaux en dignité ne le sont pas en compétences et chacun officie dans son domaine à des niveaux différents.

 

 J'ai regardé lors d'un reportage la fabrication de cloches chez les premiers métallurgistes, c'est de l'art en effet du point de vue alchimie  ; il a fallu un certain génie pour trouver le "comment faire" ; mais une fois que la trouvaille a été faite, il ne restait plus qu'à  reproduire l'objet avec la même recette. L'artiste de plus longue haleine recommence son acte de création à chaque objet qu'il façonne, ou à chaque geste qu'il fait. Dans la création il y a de la pensée et de l'émotion, c'est pourquoi il faut espérer que l'artiste en chacun de nous, fasse œuvre, celui dont nous voyons les créations, mais aussi celui que nous sommes tous espérons-le, encore un peu, peu ou prou. Songez aussi à l'art invisible dans le sens où il n'est pas exposable : Le cardiologue qui se donne à fond lors d'une opération du cœur,  ayant asservi le robot mais pas l'infirmière qui le soutient dans "l'ombre" pendant l'opération, le patient qui domine sa peur pour mourir ou vivre, (notez que tous les genres peuvent s'inverser : la chirurgienne, l'infirmier, la patiente). Ces personnes peuvent être vues comme des artistes à mon sens, égaux en dignité s'ils ne le sont pas en compétence du point de vue du niveau d'intervention auprès du patient, et chacun avec son héroïsme.

Pour parler encore de la même chose, j'ai lu Cyrano de Bergerac hier soir. Je ne connaissais de la pièce que les tirades les plus fameuses. On trouve de tout dans cette pièce, voire différents racismes étant donné qu'à l'époque tout le monde l'était, mais le génie est là malgré tout. Cyrano  parle et écrit en cachette à la place de l'élu du cœur de sa bien aimée ; il se comporte ainsi ce Cyrano, se trouvant monstrueux physiquement.

 Le handicap ou l'état, (qui est toujours pour Cyrano un événement), vécu comme tel,  fait-il se surpasser les hommes ou peut-il les faire dévier vers une sorte de mortification ? Chez Cyrano la chose a pris une tournure que je trouve plutôt sublime  ; L'auteur a fait de son héros un artiste en amour, et lui a octroyé le panache comme outil. À l'époque, les Gascons mettaient aussi le panache pour aller mourir à la guerre, surtout en ce qui concerne les Cadets de Gascogne, mais c'est une autre histoire que celle de tirer sa révérence ultime. Cyrano de Bergerac, la pièce est écrite à un moment donné sur fond du siège d'Arras pour libérer la ville des Espagnols. Où Rostand rappelle que nombre de Gascons se sont fait tuer pour cette cause lors de ce siège. Les canons, la guerre, l'art ici s'est fourvoyé. Certes la mort n'était pas encore industrielle, mais ce sont les grandes guerres qui ont révélé  la laideur de toutes les guerres, même les plus petites. Les générations qui suivent ne sont jamais à la hauteur des sacrifices de leurs prédécesseurs, le pays  l'est-il d'aucun sacrifice d'ailleurs ? Voilà où le thème de l'art me conduit aujourd'hui... il est temps de vous saluer avec une pensée particulière pour les Gascons et les Gasconnes,  Roxane et autres, du Gers que je connais.  

07:02 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

06/02/2014

Duchamp et le fameux urinoir

J'ai encore lu quelque chose d'instructif ce matin. C'est à propos du "Found Art". Un professeur fait un parallèle entre les poteries grecques qui étaient rappelle-t-il, à la base, des objets utilitaires en leur temps et sont présentées aujourd'hui en grand nombre notamment au musée du Louvre, comme œuvre d'art, et la démarche de Duchamp, qui présenta quant à lui un urinoir en tant qu'objet d'art. Cette "transfiguration" de l'objet utilitaire en objet d'art eut lieu en 1917 en ce qui concerne Duchamp. À cette époque, à New York, les responsables d'une exposition d'œuvres d'art des Artistes Indépendants, malgré leur engagement à exposer tout travail leur étant soumis comme œuvre  d'art par un quelconque artiste, n'assumèrent pas finalement l'urinoir de Duchamp dès qu'ils virent l'objet en question. Ils le dérobèrent carrément à la vue des visiteurs.

 

"This started quite a controversy." Cela fut à l'origine de toute une controverse.

 

L'extrait :

 

"Artists everywhere spoke out, angry that Duchamp's piece had been hidden from view. Duchamp himself claimed he had had a very important reason for submitting the piece, which was that he wanted people to stop seeing art as only those things which are created by hands. He wanted art to be about 'intellectual interpretation'. He wanted art to be about more than just a beautiful thing which you see in front of you. He wanted to stimulate the mind, to make you think."

Les artistes en parlèrent partout, fâchés que la pièce de Duchamp ait été cachée à la vue des visiteurs. Duchamp lui-même affirma qu'il avait eu une très importante raison de présenter cette pièce, qui était qu'il voulait que les gens cessent de voir l'art uniquement sous forme de choses que l'on crée avec les mains. Il voulait que l'art soit sujet à une interprétation intellectuelle. Il voulait que l'art soit plus que, simplement, une belle chose que vous voyez face à vous. Il voulait stimuler l'esprit, pour vous faire réfléchir. 

Lu dans Englistown  

 

10:00 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

05/02/2014

Lu ce matin

J'ai lu quelque chose d'intéressant sur le  Corporate Social Responsability, CSR,  Responsabilité Sociale des Entreprises ; elles s'engagent à respecter un pacte d'ordre éthique et écologique. Les entreprises engagées, n'externalisent, si j'ai bien compris, que si leur bases locales fonctionnent bien, on ne peut donc pas traduire par "délocalisation". Engagement aussi à ne pas externaliser des entreprises vers des pays où le droit du travail n'est pas respecté (enfants au travail, conditions de travail dangereuses). Les salariés de base doivent avoir des salaires corrects etc. On recycle, on ne vend pas le vieux matériel mais on en fait don aux écoles par exemple, si c'est du matériel de bureau, écoles qui sont dans les zones les plus pauvres. Un petit extrait :

 

"Gone are the days when a company simply gave a wedge of money to charity. Everyone now sees that as a cynical publicity stunt. I mean, what's a million dollars when the company's annual turnover is 150 billion? However, consistent application of Corporate Social Responsibility can both help your company and help people in need in your local community and around the world."

 

Fini le temps où une entreprise donnait simplement un peu d'argent à l'institution caritative. Tout le monde voit cela maintenant comme un coup de pub cynique. Je veux dire, qu'est-ce que représente un million de dollars lorsque le chiffre d'affaires annuel d'une compagnie est de 150 milliards ? Cependant l'application cohérente de la Responsabilité Sociale des Entreprises peut à la fois aider votre entreprise et aider les gens dans le besoin dans votre localité ou dans le monde. 

Englishtown 

 

 

 

 

 

 

12:55 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)