05/07/2019
Quand Milo était un châton
Le poème raconte le comportemant extravagant d'un chat. Milo, qui est redevenu un chat sauvage durant trois heures... la vétérinaire dit que c'est un "havana brown .... les yeux jaunes, la voix, l'esprit vif qui joue grave le sérieux et n'apprendra pas la rectitude par la bonté", mais non se ravise-t-elle "c'est une ancienne race sans nom —
Fourrure de vison dit-il et je réponds en chat.
Quand bien même
je ne serais pas né dans une benne à ordures
entre un chou moisi et un bout de pain périmé
j'ai aussi été secouru par une femme extravagante."
Lu sur Poem a day ce jour. Le poème s'intitule For Katy, par Rodney Jones
When Milo was a kitten
and spent the night
with us in the big bed,
curled like a brown sock
at our feet, he would
wake before daybreak,
squeak plaintively
in his best Burmese,
cat-castrato soprano,
and make bread on our stomachs
until if one of us did not rise,
sleep-walk to the kitchen
and open his can of food,
he would steal under the covers,
crouch, run hard at us,
jam his head
in our armpits,
and burrow fiercely.
Probably he meant nothing by that.
Or he meant it in cat-contrary,
just as he did not intend
drawing blood the day
he bolted out the door
and was wild again
for nearly three hours.
I could not catch him
until I knelt, wormed
into the crawl-space
under a neighbor house
and lured him home
with bits of dried fish.
Or he meant exactly what he smelled,
and smelled the future
as it transmogrified out of the past,
for he is, if not an olfactory
clairvoyant,
a highly nuanced cat—
an undoer of complicated knots,
who tricks cabinets,
who lives to upend tall
glasses of Merlot.
With his whole body,
he has censored the finest passages of Moby-Dick.
He has silenced Beethoven with one paw.
He has leapt three and a half feet
from the table by the wall
and pulled down
your favorite print by Miró.
He does not know the word no.
When you asked the vet what
kind of cat it was, she went
into the next room
came back and said,
“Havana Brown.”
The yellow eyes, the voice,
the live spirit that plays into dead seriousness
and will not be punished into goodness,
but no—
an ancient, nameless breed—
mink he says and I answer in cat.
Even if I was not
born in a dumpster
between a moldy cabbage
and an expired loaf of bread,
I too was rescued by an extravagant woman.
Comment : le nom du chat est Milo Delassize. Vous le verrez ici (il est très beau) :
https://www.facebook.com/pg/neworleanscat/posts/
07:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
04/07/2019
Le Prophète par Khalil Gibran ♣♣♣ Une posture que d'aucuns trouveront discutable
La prêtresse parla de nouveau pour dire :
"Parle-nous de la Raison et de la Passion."
Et il répondit par ces mots :
"Bien souvent ton âme est un champ de bataille où ta raison et ton jugement font la guerre à ta passion et à tes appétits.
Que j'aimerais être le pacificateur de ton âme pour substituer l'unité et l'harmonie, à la discorde et à la rivalité de ses éléments.
Mais comment le pourrais-je, à moins que toi-même, tu ne sois aussi le pacificateur, non le fervent amoureux de tout ce qui te constitue ?
Ta raison et ta passion, voilà le gouvernail et les voiles de ton âme au long des cours.
Que vienne à se briser ton gouvernail, et tu ne fais plus que dériver, balloté par les flots. Que tes voiles se déchirent et te voilà immobilisé en pleine mer.
Car la raison, si elle gouverne seule, est une force qui réprime ; et la passion, si l'on n'y prend garde, est une flamme qui brûle tout jusqu'à se détruire elle-même.
Laisse donc ton âme exalter ta raison et la porter au niveau de ta passion, pour l'entendre chanter.
Et laisse-la diriger ta passion avec raison, afin que ta passion survive, ressuscitant chaque jour, comme le phénix qui renaît de ses cendres.
Je voudrais que vous considériez votre jugement et vos appétits comme deux hôtes bien-aimés que vous recevez dans votre maison.
Ne me dites pas que vous feriez plus d'honneur à l'un qu'à l'autre; car avoir plus d'égards pour l'un vous coûterait l'affection et la confiance des deux.
Au milieu des collines, lorsque vous êtes assis à l'ombre fraîche des blancs peupliers, partageant la paix et la sérénité des lointaines campagnes et de leurs prairies, dans ces moments-là, que votre cœur dise en silence: "Dieu trouve en la raison son repos."
Et lorsque vient l'orage, et que les vents tempétueux ébranlent la forêt, que les tonnerres et les éclairs proclament la majesté du ciel, que votre cœur dise dans la crainte: "Dieu agit avec passion."
Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu, une feuille dans la forêt de Dieu, vous aussi, vous devez vous reposer dans la raison et agir avec passion."
Khalil Gibran
Commentaire : agir dans le souffle de la motivation positive qui produit l'envol et durant le vol "s'asseoir" dans la raison, regarder alentour, voiles gonflées.
L'orage peut tuer, cramer les obstacles et ceux qui les incarnent. Alors oui, la raison, faire un pas de côté.
♣♣♣
Ici le site Hozana parle de la posture d'une femme dont le mari était très volage, et qui éleva les enfants des maîtresses de celui-ci. Il épousa cette femme, lorsqu'elle avait 12 ans. À l'époque peut-être avait-on l'esprit mature plus tôt. Certaines filles n'ont pas encore leurs règles à 12 ans. Pour comprendre l'attitude ou la posture qu'elle a prise, il me faut imaginer que la reine en question n'aimait pas le sexe. Peut-être était-elle ce que l'on appelle une personne asexuée, c'est-à-dire qui n'a pas ou plus de libido passant du moins par le sexe. État de chose lié probablement au traumatisme d'avoir eu à subir trop tôt un assaut sexuel musclé de la part d'un homme.
De ce fait j'imagine qu'elle devait voir les maîtresses de son mari comme des femmes la soulageant des "assauts" du mari. En reconnaissance, elle prenait soin des enfants de ces femmes. Sans doute était-elle devenue la petite sœur bien aimée de ce roi car il ne la répudia pas.
Ce sont des suppositions. Il n'empêche, ce "défaut de sexualité", si tel a bien été le cas, l'aura aidée à bien vivre une situation initialement dure. Ensuite, elle est entrée au couvent, donc elle a rejoint d'autres femmes. Les hommes devaient lui sembler par trop violents.
Hier j'ai vu un film sur l'histoire de quatre prostituées au Maroc qui ont de l'amitié les unes pour les autres. Elles peuvent éventuellement prendre du plaisir avec des hommes mais cela est secondaire au regard de l'amitié qu'elles se prodiguent. L'une d'entre elles est jugée trop grosse par les autres, elles en plaisantent mais ne la méprisent pas, au contraire. Elle sont tristes quand elle perd son bébé dans une fausse couche et la consolent maladroitement "Mieux vaut ne pas avoir d'enfant que d'être une mauvaise mère." Or elles auraient toutes les quatre été des bonnes mères pour l'enfant. Mais un doute subsiste chez elles, fait de la peur de ressembler à leurs propres mères, qui ne les ont pas aimées.
D'étonnants parcours de femmes qui "détonnent" et étonnent, peuvent aussi provoquer le rejet des femmes dites émancipées.
La reine sainte Élisabeth du Portugal :
"Sainte Elisabeth du Portugal (1271 - 1336)
Fille du roi Pierre d'Aragon, elle épousa à douze ans le roi Denys du Portugal qui régna trente-six ans, laissant le souvenir d'un bon souverain et d'un trouvère talentueux et célèbre. Trouvant sa consolation dans l'amour divin, sainte Elisabeth ne tint jamais rigueur à son mari d'avoir des maîtresses. Elle éleva leurs enfants comme si c'était les siens. Elle resta une épouse discrète et attentive et fut une reine excellente, ne sortant de l'ombre que lorsque son mari le désirait. Elle s'efforçait de le faire aimer de ses sujets. Par deux fois, elle le réconcilia avec son fils Alphonse qui avait pris les armes contre son père. Dès que Denys fut mort, elle entra chez les clarisses de Coïmbra, au centre du Portugal."
08:29 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2019
Extrait de La Passion de guérir de Colette Lesens ♣♣♣ Gorge sèche ♣♣♣ Les années 50 et la lobotomie
"Aux côtés de son père, sur le chemin qui mène à la manufacture, Samuel est heureux. Il admire les prairies où pointent les narcisses aux corolles givrées et ressent tout l'honneur d'être présenté aux meilleurs artisans porcelainiers. À huit ans, peut-il imaginer reconnaissance plus éclatante de ses mérites ?
— J'adore ce temps frais et sec, s'enthousiasme Christian. Un ciel dégagé, un lumineux soleil. C'est ce qu'il faut aux hommes pour se revigorer après un rude hiver.
— Moi aussi j'aime cet air vivifiant qui sent le renouveau. Au printemps, c'est comme si une force invisible ranimait la nature.
— Oui, mon fils, le monde est gouverné par une sage volonté. Celle de notre Seigneur qui s'incarne dans cette merveilleuse harmonie et cet élan de vie qui marquent le printemps. Respecte la Création et sers-la sincèrement si tu veux réellement être digne de Dieu.
Perplexe, Samuel se rappelle sa leçon de pensée et songe qu'en observant la Nature et la vie qui l'anime, il finira par comprendre le langage divin et soulever le voile qui cache la Vérité.
— Comme le château d'Albrechtsburg est majestueux du haut de la colline ! s'exclame Samuel avec admiration. Mais dites-moi, père, pourquoi y avoir installé une manufacture de porcelaine ?
— Eh bien, au début du siècle, le prince Auguste le Fort, grand électeur de Saxe et roi de Pologne, avait quelques soucis d'argent. Il dépensait sans compter pour imiter les somptuosités de la cour de France et se distinguer des autres princes de la région. Cette fâcheuse tendance le conduisit évidemment à la faillite : car, souviens-toi, Samuel, il faut vivre et agir sans prétention ni ostentation pour être heureux, en paix avec soi-même et avec les autres. Au bord de la ruine, le prince Auguste le Fort eut alors une idée : engager le célèbre alchimiste Frédéric Böttger pour transmuter le plomb en or. Mais à la place du précieux métal, Frédéric Böttger fit une découverte bien plus intéressante...
— Il découvrit comment fabriquer la porcelaine ! devine triomphalement Samuel.
— Exactement. Depuis leur arrivée en Europe, les porcelaines chinoises connaissaient un immense succès, mais personne n'avait réussi à percer le mystère de leur finesse et de leur opalescence. Pour la première fois en 1710, au hasard d'une de ses expériences, Böttger y parvint !
— Il ne suffit donc pas d'observer pour obtenir la Vérité ? Il faut aussi expérimenter ?
— Absolument. La seule observation ne suffit pas : elle doit être complétée par l'expérience.
— Et qu'est devenu le prince ?
— Enchanté par la découverte de son alchimiste, le prince imagina immédiatement le profit qu'il pouvait en tirer. C'est ainsi qu'il construisit la manufacture royale de porcelaine au cœur de son château et devint très riche. Et quelques années plus tard, il engagea à la manufacture deux artistes de génie : le peintre Höroldt et le sculpteur Kändler, qui firent de Meissen le centre porcelainier le plus réputé d'Europe.
Arrivés à l'entrée du château, malgré l'enthousiasmante histoire qu'il vient de raconter, Christian ne peut retenir un douloureux soupir.
— Ce que tu as sous les yeux ne ressemble en rien à ce qu'était la fabrique autrefois. Au début de la guerre, elle fut saccagée par les soldats prussiens et, malgré nos efforts, elle n'a toujours pas retrouvé sa splendeur. Regarde sur ta gauche ce triste bâtiment : c'est tout ce qu'il reste de l'atelier de sculpture.
[ ... ]
Hans, que depuis longtemps le bruit infernal ne gêne plus, a reconnu la voix de son ami et arrête son tour de potier.
— Comment allez-vous, les amis ? Alors, petit, tu es décidé à apprendre le métier ?
— Oui, Hans, mais ce travail m'a l'air très compliqué.
— Pas du tout ! Il suffit juste de quelques années de pratique assidue pour devenir bon artisan. Veux-tu que je te montre comment on fabrique la porcelaine ?
[ ... ]
— Tu vois ce gros tas de minerai ? C'est du kaolin. En le mélangeant à l'eau et à cette roche que tu aperçois là, on obtient une pâte qui, sous l'effet de la chaleur, se transforme en porcelaine.
Curieux, Samuel plonge la main au cœur du kaolin et goûte avec délice la douceur de cette poudre à la fine texture. Voici donc la pierre magique de l'alchimiste Böttger, pense-t-il émerveillé tout en faisant glisser l'argile couleur d'ivoire entre ses petits doigts. Amusé par l'attrait de son jeune apprenti pour la soyeuse fluidité de la roche, Hans en remplit un plein bol qu'il lui donne en cadeau.
— Oh ! merci, Hans. Mais comment dois-je l'utiliser ?
[ ... ]
— Et voici la dernière étape. La poterie est prête à passer au four et il ne reste plus qu'à lui appliquer une fine couche de cette roche que tu as vue dans la cour et qui s'appelle le feldspath. Ainsi, à la sortie du four, la poterie brillera pareille à un miroir.
— Mais comment est-ce possible ? Que se passe-t-il dans le four ?
— Dieu seul le sait !
Samuel est enchanté. Il aimerait rester des heures à observer la naissance d'un objet, à tenter de comprendre ce qui se produit dans le four à céramique. Mais son père le presse de le suivre : il a hâte de lui faire découvrir l'extraordinaire endroit où il œuvre chaque jour en compagnie de son frère Gottfried."
Colette Lesens La passion de guérir Docteur Hahnemann
♣♣♣
Vincent Lambert.
Ce que perçoivent les autres de l'état d'un grand handicapé, ou plutôt ce qu'ils pensent être la vérité sur son état de conscience.
Il est entre deux portes, ou alors il voyage à un rythme très lent sans pour autant être entre deux eaux.
L'eau lui est refusée. Je ne pense pas que l'on puisse refuser de l'eau à quiconque.
Extrait d'un site Médical sur la mort programmée de Vincent Lambert :
"Cher(e) ami(e) de la Santé,
Une étude sidérante vient d’être publiée dans The New England Journal of Medicine[1].
Elle est parue la veille de la décision de la Cour de Cassation autorisant la mort de Vincent Lambert – et elle fait froid dans le dos.
Car elle révèle que 15 % des patients ayant eu un accident grave et diagnostiqués comme « non conscients » ou « en état végétatif »… seraient en réalité conscients !
« C’est gigantesque, a déclaré le Dr Nicholas Schiff, grand professeur de neurologie et neurosciences à New York. La découverte qu’un patient sur sept pourrait être très conscient de ce qui est dit autour d’eux est un grand moment »[2].
Ces patients ont été considérés comme « non-conscients » parce qu’ils ne répondent pas à ce qu’on leur demande de faire : on a beau leur dire de serrer les doigts ou de cligner des yeux, par exemple, il ne se passe rien.
Mais l’imagerie cérébrale montre que c’est parce qu’ils en sont physiquement incapables, et non pas parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on leur dit !
Cette étude est d’autant plus intéressante qu’elle a été réalisée sur des patients dont l’accident au cerveau était récent : elle montre que ceux à qui on diagnostique très tôt cette « conscience minimale » ont nettement plus de chances de s’en sortir que les autres !"
♣♣♣
Quand la science est dans les ténèbres. Lobotomie. Ici :
http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/
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