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03/07/2019

Extrait de La Passion de guérir de Colette Lesens ♣♣♣ Gorge sèche ♣♣♣ Les années 50 et la lobotomie

 

"Aux côtés de son père, sur le chemin qui mène à la manufacture, Samuel est heureux. Il admire les prairies où pointent les narcisses aux corolles givrées et ressent tout l'honneur d'être présenté aux meilleurs artisans porcelainiers. À huit ans, peut-il imaginer reconnaissance plus éclatante de ses mérites ?

 

— J'adore ce temps frais et sec, s'enthousiasme Christian. Un ciel dégagé, un lumineux soleil. C'est ce qu'il faut aux hommes pour se revigorer après un rude hiver.

 

— Moi aussi j'aime cet air vivifiant qui sent le renouveau. Au printemps, c'est comme si une force invisible ranimait la nature.

 

— Oui, mon fils, le monde est gouverné par une sage volonté. Celle de notre Seigneur qui s'incarne dans cette merveilleuse harmonie et cet élan de vie qui marquent le printemps. Respecte la Création et sers-la sincèrement si tu veux réellement être digne de Dieu.

 

Perplexe, Samuel se rappelle sa leçon de pensée et songe qu'en observant la Nature et la vie qui l'anime, il finira par comprendre le langage divin et soulever le voile qui cache la Vérité.

 

— Comme le château d'Albrechtsburg est majestueux du haut de la colline ! s'exclame Samuel avec admiration. Mais dites-moi, père, pourquoi y avoir installé une manufacture de porcelaine ?

 

— Eh bien, au début du siècle, le prince Auguste le Fort, grand électeur de Saxe et roi de Pologne, avait quelques soucis d'argent. Il dépensait sans compter pour imiter les somptuosités de la cour de France et se distinguer des autres princes de la région. Cette fâcheuse tendance le conduisit évidemment à la faillite : car, souviens-toi, Samuel, il faut vivre et agir sans prétention ni ostentation pour être heureux, en paix avec soi-même et avec les autres. Au bord de la ruine, le prince Auguste le Fort eut alors  une idée : engager le célèbre alchimiste Frédéric Böttger pour transmuter le plomb en or. Mais à la place du précieux métal, Frédéric Böttger fit une découverte bien plus intéressante...

 

— Il découvrit comment fabriquer la porcelaine ! devine triomphalement Samuel.

 

— Exactement. Depuis leur arrivée en Europe, les porcelaines chinoises connaissaient un immense succès, mais personne n'avait réussi à percer le mystère de leur finesse et de leur opalescence. Pour la première fois en 1710, au hasard d'une de ses expériences, Böttger y parvint !

 

— Il ne suffit donc pas d'observer pour obtenir la Vérité ? Il faut aussi expérimenter ?

 

— Absolument. La seule observation ne suffit pas : elle doit être complétée par l'expérience.

 

— Et qu'est devenu le prince ?

 

— Enchanté par la découverte de son alchimiste, le prince imagina immédiatement le profit qu'il pouvait en tirer. C'est ainsi qu'il construisit la manufacture royale de porcelaine au cœur de son château et devint très riche. Et quelques années plus tard, il engagea à la manufacture deux artistes de génie : le peintre Höroldt et le sculpteur Kändler, qui firent de Meissen le centre porcelainier le plus réputé d'Europe.

 

Arrivés à l'entrée du château, malgré l'enthousiasmante histoire qu'il vient de raconter, Christian ne peut retenir un douloureux soupir.

 

— Ce que tu as sous les yeux ne ressemble en rien à ce qu'était la fabrique autrefois. Au début de la guerre, elle fut saccagée par les soldats prussiens et, malgré nos efforts, elle n'a toujours pas retrouvé sa splendeur. Regarde sur ta gauche ce triste bâtiment : c'est tout ce qu'il reste de l'atelier de sculpture.

 

[ ... ]

 

Hans, que depuis longtemps le bruit infernal ne gêne plus, a reconnu la voix de son ami et arrête son tour de potier.

 

— Comment allez-vous, les amis ? Alors, petit, tu es décidé à apprendre le métier ?

 

— Oui, Hans, mais ce travail m'a l'air très compliqué.

 

— Pas du tout ! Il suffit juste de quelques années de pratique assidue pour devenir bon artisan. Veux-tu que je te montre comment on fabrique la porcelaine ?

 

[ ... ]

 

— Tu vois ce gros tas de minerai ? C'est du kaolin. En le mélangeant à l'eau et à cette roche que tu aperçois là, on obtient une pâte qui, sous l'effet de la chaleur, se transforme en porcelaine.

 

Curieux, Samuel plonge la main au cœur du kaolin et goûte avec délice la douceur de cette poudre à la fine texture. Voici donc la pierre magique de l'alchimiste Böttger, pense-t-il émerveillé tout en faisant glisser l'argile couleur d'ivoire entre ses petits doigts. Amusé par l'attrait de son jeune apprenti pour la soyeuse fluidité de la roche, Hans en remplit un plein bol qu'il lui donne en cadeau.

 

— Oh ! merci, Hans. Mais comment dois-je l'utiliser ?

 

[ ... ]

 

— Et voici la dernière étape. La poterie est prête à passer au four et il ne reste plus qu'à lui appliquer une fine couche de cette roche que tu as vue dans la cour et qui s'appelle le feldspath. Ainsi, à la sortie du four, la poterie brillera pareille à un miroir.

 

— Mais comment est-ce possible ? Que se passe-t-il dans le four ?

 

— Dieu seul le sait !

 

Samuel est enchanté. Il aimerait rester des heures à observer la naissance d'un objet, à tenter de comprendre ce qui se produit dans le four à céramique. Mais son père le presse de le suivre : il a hâte de lui faire découvrir l'extraordinaire endroit où il œuvre chaque jour en compagnie de son frère Gottfried."

 

Colette Lesens La passion de guérir Docteur Hahnemann 

 

♣♣♣

 

Vincent Lambert.

 

Ce que perçoivent les autres de l'état d'un grand handicapé, ou plutôt ce qu'ils pensent être la vérité sur son état de conscience.

Il est entre deux portes, ou alors il voyage à un rythme très lent sans pour autant être entre deux eaux.

 

L'eau lui est refusée. Je ne pense pas que l'on puisse refuser de l'eau à quiconque.

 

Extrait d'un site Médical sur la mort programmée de Vincent Lambert :

 

"Cher(e) ami(e) de la Santé,

Une étude sidérante vient d’être publiée dans The New England Journal of Medicine[1].

Elle est parue la veille de la décision de la Cour de Cassation autorisant la mort de Vincent Lambert – et elle fait froid dans le dos.

Car elle révèle que 15 % des patients ayant eu un accident grave et diagnostiqués comme « non conscients » ou « en état végétatif »… seraient en réalité conscients !

« C’est gigantesque, a déclaré le Dr Nicholas Schiff, grand professeur de neurologie et neurosciences à New York. La découverte qu’un patient sur sept pourrait être très conscient de ce qui est dit autour d’eux est un grand moment »[2].

Ces patients ont été considérés comme « non-conscients » parce qu’ils ne répondent pas à ce qu’on leur demande de faire : on a beau leur dire de serrer les doigts ou de cligner des yeux, par exemple, il ne se passe rien.

Mais l’imagerie cérébrale montre que c’est parce qu’ils en sont physiquement incapables, et non pas parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on leur dit !

Cette étude est d’autant plus intéressante qu’elle a été réalisée sur des patients dont l’accident au cerveau était récent : elle montre que ceux à qui on diagnostique très tôt cette « conscience minimale » ont nettement plus de chances de s’en sortir que les autres !"

 

♣♣♣

 

Quand la science est dans les ténèbres. Lobotomie. Ici :

 

http://lasenteurdel-esprit.hautetfort.com/

 

 

 

11:51 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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