03/02/2008
L'intelligence du monde ...
«L’intelligence du monde est une valeur en soi» Sylvain David et Jean-Paul Fitoussi dialoguent sur le thème de l'enseignement des sciences économiques et sociales au lycée. Recueilli par VÉRONIQUE SOULÉ
Libération
« Il y a aussi derrière cela l’idée que les populations ne comprennent pas l’économie. Une idée fausse. Serait-elle vraie, je dirais que les populations ne connaissent pas non plus la médecine ou la physique. Ce n’est pas pour autant que les professionnels souhaitent intervenir directement dans l’enseignement de ces matières. Le fond du fond, c’est que l’on parle de sciences humaines et sociales qui sont par définition des sciences critiques. Elles ne peuvent décrire une vérité absolue. Le doute les anime, peut-être plus encore que les sciences exactes. Il y a un enjeu politique. La compréhension de la science économique est indissociable de celle des conflits qui secouent la dynamique économique. C’est une science des conflits. Si l’on veut en faire une science de l’apaisement, alors on ne peut plus l’enseigner. Un exemple. Comment fonctionne un marché ? C’est un lieu de rencontre entre des personnes ayant des intérêts différents, les acheteurs qui veulent acheter au plus bas, les vendeurs qui veulent vendre au plus haut. Décrire un marché, c’est comprendre le conflit qui va permettre à l’équilibre d’émerger. Si on veut nier cela, si on veut déïfier le marché, autant se dispenser d’un enseignement de l’économie et faire à la place de la communication. »
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02/02/2008
Manque de médicaments
« Alerte sanitaire dans la bande de Gaza. Avec 60% des centres de soins fermés -ou en activité réduite forcée- et une rupture des stocks de médicaments essentiels, le blocus imposé par les autorités israéliennes a fait basculer Gaza dans une crise aiguë. L’assouplissement des restrictions de mouvements décidé la semaine dernière par Tel Aviv n’y change rien. La population locale est sous haute pression. »
ا لأدوية الأساسية، أدخل الحصار الذي فرضته السلطات الإسرائيلية القطاع في أزمة حادة. فالتخفيف من حدة الموانع التي تمّ تقريرها الأسبوع الماضي في تل أبيب لم تغيّر في شيء. ويخضع السكان المحليون لضغط عال.
وفي وجه فداحة التهديد، تعلن المنظمة غير الحكومية، أطباء العالم، "حالة انهيار جماعية". أعلنت المستشفيات حال الطوارئ ولم يعد بالمستطاع تأمين قسم كبير من العناية. ويؤكد (برونو فيناي)، المنسق لأطباء العالم في غزة بأنّ “مفعول الحصار كان فورياً. في خلال 3 أيام، خفّض 32 من بين 56 مركزاً للعناية بالصحة نشاطاته وحتى إنه أقفل أبوابه، بسبب النقص في المحروقات".
There is a health crisis on the Gaza Strip. With 60% of health centres closed – or obliged to cut down on their activities – and a breakdown in the supply of essential medical stocks, the blockade imposed by the Israeli authorities has tipped Gaza over into a state of crisis. The easing of restrictions on movement announced last week by Tel Aviv has done nothing to change this. The local population remains under extreme pressure
Destination santé
10:35 | Lien permanent | Commentaires (1)
De l'imaginaire
Apprendre à colorer nos imaginaires, par Sylvie Crossman
Le Monde
" Je me souviens du vieux Miller, Henry, 444 Ocampo Drive, Pacific Palisades, une banlieue climatisée de Los Angeles, juste avant Malibu, et la naissance des vagues du Pacifique. C'était en octobre 1974. J'avais 20 ans et, normalienne, trouvé ce prétexte - un mémoire de maîtrise - pour rencontrer l'écrivain des Tropiques. Il m'avait écrit : "Le thème de la "civilisation" (ou l'annihilation) me fascine toujours."
"Nous nous traînons d'un pas lourd, le cerveau obtus, et l'imagination encapuchonnée, parmi des miracles que nous ne discernons même pas. Il nous faudra périr, nous laisser dominer par des êtres d'une race "inférieure" que nous avons traités en parias."
"Onze ans plus tard, alors journaliste à Sydney, j'entends remonter le grognement, de la face ravinée cette fois d'un vieux lézard humain dans le désert central de l'Australie, de la bouche tordue, comme celle de Miller autrefois, d'une aînée aborigène, Emily Kame Kngwarreye, patronne d'un camp de femmes. Le chant lourd guide ses gestes, se substitue à ses yeux abîmés par un glaucome tandis qu'elle lance des jets de peinture sur une toile étalée à même l'ocre. A sa mort, en 1996, les critiques d'art écriront qu'elle fut une véritable réincarnation de Matisse. Les collectionneurs du monde entier s'arrachent maintenant ses variations sur le thème de "l'igname crayon", sorte de patate sauvage à la chair irisée, exceptionnellement nourricière, dont elle était la propriétaire rituelle."
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10:15 | Lien permanent | Commentaires (0)