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04/02/2008

Vox poética

Pratiques poétiques de la mémoire

Entretien avec Claude Calame

Après avoir été professeur de langue et littérature grecques à l’Université de Lausanne, Claude Calame est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris. Il vient de publier Pratiques poétiques de la mémoire. Représentation de l'espace-temps en Grèce ancienne (La Découverte). Au nombre de ses publications, Thésée et l’imaginaire athénien (Payot, 1996, 2e éd.), Mythe et histoire dans l’Antiquité grecque (Payot, 1996), Poétique des mythes dans la Grèce antique (Hachette, 2000), L’Éros dans la Grèce antique (Belin, 2002, 2e éd.), Masques d’autorité (Les Belles Lettres, 2005).

Propos recueillis par Bérenger Boulay

BB : Avec ces propos sur votre propre discours savant, nous voici au cœur du dernier point que je comptais aborder, celui des « retours au présent » qui ponctuent votre travail. Au-delà de la réflexion sur quatre courants de pensée que nous avons déjà évoquée, votre ouvrage se propose d’emblée de réfléchir sur les paradigmes spatio-temporels dont nous dépendons ; il s’ouvre et se ferme d’ailleurs par une réflexion sur des pratiques ou des discours contemporains, adoptant ainsi cette composition annulaire que vous repérez souvent dans vos études. De même, vous n’adoptez la méthode comparative que sous le mode « triangulaire », où la comparaison, comme vous l’avez rappelé, est nourrie par un regard réflexif sur nos pratiques culturelles. En quoi est-ce que le détour par l’antiquité permet de comprendre ou d’enrichir nos représentations de l’espace et du temps ? D’un contexte (celui des textes étudiés) à l’autre (le nôtre), que nous apprend par exemple la « voix d’Hésiode » ? Quelle leçon pour le présent peut-on tirer de ce poème de Bacchylide que vous éclairez par une incursion comparative dans les communautés Iatmul et Abelam de Papouasie-Nouvelle Guinée ?

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Ainsi le regard décentré fondant la démarche anthropologique s’oriente, dans la démarche comparative triangulaire et critique proposée, vers le présent tandis que les configurations hellènes de la spatio-temporalité, dans leur poéticité même, nous invitent à nous engager dans ce présent, à tenter d’y être efficaces ! Au-delà de la compréhension des aspects initiatiques de l’éducation musicale grecque, pour les jeunes gens comme pour les jeunes filles, la confrontation sur les bords du Sépik avec les pratiques initiatiques des Iatmul n’a fait que m’encourager dans ma modeste collaboration à différents mouvements politiques luttant contre une mondialisation fondée sur l’imposition à toutes les économies des « lois du marché » et de l’idéologie néo-libérale du profit financier. Au prétendu universalisme d’un modèle économique qui a des conséquences sociales et culturelles délétères, dans la mesure où il correspond à une forme de néo-colonialisme aussi puissante qu’elle est insidieuse, la confrontation comparative avec d’autres ensembles culturels oppose un relativisme mesuré et critique ; elle propose d’autres espaces et principes de référence, susceptibles d’animer notre engagement dans notre propre communauté avec sa complexité technologique, en donnant par exemple un sens anthropologique aux mouvements altermondialistes.

Le lien

 

 

 

 

 

Le Temps

« Les traders ressemblent à des animaux de proie qui mangent ce qu’ils tuent. »

Martin Baker, écrivain et journaliste financier, auteur de « Mesltdown », livre prémonitoire sur la débâcle de la Société Générale.

Éric Albert, Londres

Samedi 2 février 2008

- Qu'est-ce qu'il se passe dans l'esprit des courtiers? Quelle est l'ambiance dans laquelle ils travaillent?

- Ces types sont dépendants de l'adrénaline. Ils vivent en permanence survoltés, pour le marché. Comme dans un safari, ils sont à la recherche de proies à tuer. S'ils pensent que vous avez par accident sous-évalué un actif, ils l'achètent, le revendent, et mangent le profit. Ce sont des animaux de proie. Leur style de vie est incroyable. Il y a beaucoup de sexe dans mon livre, avec une scène dans un club échangiste. C'est ce que ces types font: ils vivent à coups d'adrénaline et ils utilisent des substances chimiques pour tenir. La consommation de cocaïne est énorme. A la City de Londres, il est raisonnable de dire qu'au moins la moitié des courtiers sont des utilisateurs réguliers de cocaïne. Ils aiment les alcools forts et ils aiment le sexe immédiat. Ils sont à la recherche de gratifications immédiates. Leur vie sociale reflète leur vie professionnelle: manger, tuer, avancer.

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03/02/2008

Trader

 Le temps 

« Un roman paru en janvier 2008, intitulé Meltdown («La Débâcle») raconte précisément... comment un trader français provoque l'implosion du système financier!
Son auteur, Martin Baker, est un journaliste financier, marié de surcroît à une «star» de la finance londonienne qui a travaillé plusieurs années pour... la Société Générale. Il jette sur le monde des traders et sur la France un regard sans complaisance, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le Temps: Votre livre raconte l'histoire d'un courtier en France qui réalise d'énormes pertes et les dissimule. L'intrigue se complique ensuite sur un complot mondial pour mettre à bas le capitalisme. C'était prémonitoire... »
Trader
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