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03/02/2008

L'intelligence du monde ...

«L’intelligence du monde est une valeur en soi» Sylvain David et Jean-Paul Fitoussi dialoguent sur le thème de l'enseignement des sciences économiques et sociales au lycée. Recueilli par VÉRONIQUE SOULÉ

Libération

« Il y a aussi derrière cela l’idée que les populations ne comprennent pas l’économie. Une idée fausse. Serait-elle vraie, je dirais que les populations ne connaissent pas non plus la médecine ou la physique. Ce n’est pas pour autant que les professionnels souhaitent intervenir directement dans l’enseignement de ces matières. Le fond du fond, c’est que l’on parle de sciences humaines et sociales qui sont par définition des sciences critiques. Elles ne peuvent décrire une vérité absolue. Le doute les anime, peut-être plus encore que les sciences exactes. Il y a un enjeu politique. La compréhension de la science économique est indissociable de celle des conflits qui secouent la dynamique économique. C’est une science des conflits. Si l’on veut en faire une science de l’apaisement, alors on ne peut plus l’enseigner. Un exemple. Comment fonctionne un marché ? C’est un lieu de rencontre entre des personnes ayant des intérêts différents, les acheteurs qui veulent acheter au plus bas, les vendeurs qui veulent vendre au plus haut. Décrire un marché, c’est comprendre le conflit qui va permettre à l’équilibre d’émerger. Si on veut nier cela, si on veut déïfier le marché, autant se dispenser d’un enseignement de l’économie et faire à la place de la communication. »

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