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29/11/2012

La phrase du jour

"Throughout history, people have been forced to be on the move in order to survive."

Mon commentaire : En dehors des soldats en période de guerre, ceux qui sont "on the move" ne pensent pas qu'il y a un gros risque à bouger. Il vaut pourtant toujours mieux, à mon avis, avoir ses arrières assurés, un bon statut, une bourse bien remplie, avant d'avoir des fourmis dans les jambes... le monde est cruel.

no time or light

Là nous sommes vers Merville, toujours en avril 1918, dernier extrait :

"the official reports and archived copies of orders make their action sound all rather neat and tidy, whereas Captain Oliver Lyttelton admits that the brigade had no time or light to reconnoitre and followed de Lisle's anxious instructions to fill the gap and "do something before morning".

as soon as it was light, the enemy opened heavy artillery fire and brought intense machine-gun and rifle fire to bear on any movement spotted. Infantry of the fresh 12 Reseve and 35 Divisions  began to advance in large numbers at 8.00am. Even as they were coming on, brigade received orders, impelled by the news that Merville was now in German hands, to counter-attack in the direction of the town and to secure a line from the college and parallel to the Neuf-Berquin road. The objective was to ensure no mouvement could be made along the road, and also to link up with men of 50 Division who were reported to be near Salt Farm and Les Pures Becques on the River Bourre. Patrols probed forwards and reported. Laying great emphasis on the occupation of Vierhouk and Les Pures Becques, both believed to be empty of enemy, the battalions, with two companies of 2 Irish Guards, began to advance at 11.00am, unsupported by artillery and without any machine-gun support other than their own Lewis guns. They were immediatly met by a hail of fire  that included artillery firing in enfilade  from just south of Pont Rondin  on Strazeele road. As men fell on all sides, the Guards somehow managed an advance of 400 yards, with the leftmost  company under Captain Thomas Pryce engaging in-hand-to-hand fighting for some houses at Pont Rondin. The trouble was, at the same time the enemy was advancing on either side and the two battalions  found themselves in a deep promontory surrounded by a sea of field grey. The brigade now found itself holding a front of some 3,000 yards. By 3.00 there was no sign of British troops on either flank; any men of 50 Division that had been there had vanished, although German attempts to advance north-west of Merville were halted by machine-guns handled by 11 Tank Battalion with as many stragglers from 61 Division as could be found.the fighting continued in a pattern that becoming almost a norm for this battle : localised attacks in which the Germans outflanked a section, platoon or company post"

Les rapports officiels et des copies archivées de commandements laissent supposer des agissements dans l'ensemble, clairs et nets, alors que le capitaine Oliver Lyttelton admet que la brigade n'avait pas le temps ou la lumière pour reconnaître le terrain et suivre les angoissantes instructions de de Lisle pour combler la brèche et "faire quelque chose avant le matin".

Dès le point du jour, l'ennemi ouvrit le feu d'artillerie lourde et fit cracher le feu de ses fusils et mitrailleuses acharnées sur le moindre mouvement repéré. L'infanterie des nouvelles Réserves 12 et Divisions 35 commença à avancer massivement à 8h00. Alors même qu'ils étaient en pleine progression, la brigade reçut des ordres, sous le motif que Merville était désormais aux mains des Allemands, de contre-attaquer en direction de la ville et d'assurer une ligne, à partir du collège, parallèle à la route de Neuf-Berquin. L'objectif était d'empêcher tout mouvement le long de la route, ainsi que d'établir une liaison avec les hommes de la Division 50 signalés près de la ferme Salt et de Les Pures Becques de la rivière Bourre. Des patrouilles allèrent en éclairage pour tout signalement suspect. Ils avaient essentiellement porté leur attention sur Vierhouck et Les Pures Becques, et les avaient crus inoccocupés ; les bataillons ainsi que deux compagnies Irish Guards 2 commencèrent à avancer à 11 heures, sans être soutenus  par l'artillerie et sans le support d'une quelconque mitrailleuse, autre que leur propre arme à feu Lewis. Ils ont été immédiatement accueillis par une grêle de coups de feu, notamment, de tirs d'artillerie en enfilade venant juste du sud du Pont Rondin de la route de Strazeele. Alors que les hommes tombaient de tous côtés, les Guards réussirent malgré tout à avancer de 400 mètres, de même que la compagnie la plus à gauche, sous le commandement du capitaine Thomas Pryce. Ils engagèrent un combat au corps à corps pour quelques maisons à Pont Rondin. Dans le même temps l'ennemi avançait de chaque côté et les deux bataillons se trouvèrent profondément largués sur un promontoire au milieu d'une mer de champs gris. La brigade se retrouvait désormais à tenir un front d'environ trois kilomètres. Vers 15 heures il n'y avait aucun signe des troupes britanniques sur chaque flanc ; tous les hommes de la division 50 qui avaient été là, avaient disparu, cependant les tentatives allemandes pour avancer au nord-ouest de Merville furent circonscrites par des mitrailleuses dont s'occupaient le bataillon Tank 11, composé de tous les traînards de la division 61 qui avait pu être trouvés. Les combats se poursuivaient dans un schéma qui devenait presque une norme pour cette bataille : attaques localisées dans lesquelles les Allemands débordent une section, un peloton ou le poste d'une compagnie. (ma traduction)

Chris Baker, The Battle for Flanders - German Defeat on the Lys, 1918

  

28/11/2012

Vous voyez

Je pense que si j'avais un aveugle parmi mes amis je lui dirais souvent "Tu vois", comme "tu vois ce que je veux dire." j'imagine que les aveugles comprennent mieux que d'autres, ils écoutent mieux. Sans faire de généralité non plus. Vous qui lisez ce blog, vous verrez de quoi je parle j'espère dans les lignes qui vont suivre. Je ne mets pas d'autre extrait ici de The Battle for Flanders, pour l'instant je vais continuer à le lire dans mon coin, le  grand coin où ces événements terribles se sont déroulés. Le livre m'a donné une idée de cette guerre, où ça bougeait tout le temps, l'ennemi était remonté, comme enragé, une énergie diabolique, et devant ça, des "gamins"  souvent parmi les troupes de défense, des appelés qui ne demandaient qu'à vivre. Aujourd'hui encore il  est difficile de comprendre pour certains le "Vivre et laisser vivre", d'aucuns ont de l'énergie à revendre pour abréger la vie de personnes qui ne leur demandaient rien. Avec ce livre j'ai l'impression que le démon de la guerre est infatigable, il veut des sacrifices, il est lourd aussi pour la planète, car que de dégâts, de plus, au niveau écologique. En fait, je lisais initialement ce livre pour le traduire en tant que document à fournir à Patrick Vast, je ne m'attendais pas à me sentir finalement dans l'esprit d'une reporter de guerre fantôme, (cent ans d'intervalle avec les faits). Ces jeunes morts de 18 ans, restent des jeunes pour moi. Les oublier serait comme les laisser attendre au bord d'une route, et penser à eux gentiment, c'est comme les accueillir. Avant, je ne savais pas vraiment. Mais il faut tout de même à un moment donné que je fasse silence, ils ont de quoi être en colère, si vous voyez de quoi je parle. 

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