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07/11/2012

démocratie

Je pense que la victoire d’Obama va servir à calmer en France l’agressivité de la droite qui se radicalise, se disant même décomplexée.(C'est la faute à Rousseau ces petits grains de sel, que voulez-vous) cela dit, je crains qu'Obama ne se "droitise" lui aussi sans vergogne, mais ce ne sera jamais aussi grave que la rigidité de juge implaccable des pauvres, de son arrogant adversaire. l'Amérique aurait besoin d'une gauche quand même. 

16:41 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Tchernobyl et la BD

Le lien est sous cet extrait d'interview :

"Vous considérez-vous comme un auteur engagé ?

Non, pas du tout. Je ne suis pas un militant, je n’occupe pas de sites, je ne manifeste pas. La complexité du monde fait que je n’arrive pas à m’engager totalement dans une direction. Mon seul acte de ce genre fut, il y a quinze ans, de refuser un dessin en faveur du nucléaire ! Mais, cette fois, je me suis soudain senti impliqué, investi d’une mission. Les gens du coin [Emmanuel Lepage et les Dessin'acteurs sont basés en Bretagne] nous ont aidés en donnant de l’argent, les coopératives bios ont fourni de la nourriture – il nous a fallu amener de quoi manger, car les aliments sont contaminés là-bas. Nous étions les derniers maillons d’une belle chaîne."

 Le lien : http://www.bodoi.info/a-la-une/2012-10-29/emmanuel-lepage...

 

 

 

06/11/2012

Noyelles

Voici un poème entier de Armand Dehorne, tout un climat derrière les coteaux bleus et les piles d'assiettes. Le poème s'intitule Noyelles ; Noyelles est le nom d'une commune du Pas-de-Calais

NOYELLES

 

Les chaussées Brunehaut pendent bas dans l’histoire.

La croupe du terrain mélodieux remue

Comme une belle hanche avec les cuisses nues.

A quel nom, pour quel monde et vers quel élément

Se dédieront un jour autant de lieux charmants ?

 

Septembre au long des haies avec la pèlerine,

Une rose à la main, la dernière ; Septembre !

O vaches en chaleur des berges de la Sambre.

J’écrase un pis grossier sur ma dure poitrine.

Vaches ! Vos quatre seins dans une même cloche,

Vaches ! Vos sentiments que la brise effiloche,

N’importe quelle idée un ange continue !

 

Or, les choses debout sont des moments forcés ;

Le vent s’occupe mal des endroits effacés !

Et sentir qu’on s’en va colore jusqu’aux nues

L’infinité de mains qui s’emparent des flammes.

Dans les affres du ciel ma part est contenue,

Et j’engouffre assez haut l’offre amère des âmes.

 

Emporté comme avant l’histoire

Par des alcyons de pâtures,

Et, des nuits, dans leurs ailes sourdes,

Est-ce là mon heureux départ :

Vouloir quelque chose d’absurde,

La charité tenue à part ?

 

Routes de table rase et sans profession,

Je participe tendre à des faits en retard

Qui, mouvant la nature, ont des tours admirables,

Mais gardent leurs secrets, passants incomparables !

 

Sur un plan cadastral connais-tu ces lavis ?

Tant de cœurs pour mon cœur qui n’aima que les routes !

Les grappes de maisons noircissent à leur branche ;

A droite, mur pourri crevé de trous sauvages

Laissant voir les plâtras et l’ortie d’un décombre.

A gauche, tas nouveaux de briques odorantes !

 

Mes mains ne sont donc pas égales et pareilles.

Car l’une, vers la mort et vers la pourriture,

Vers le déclin, l’abîme et l’horreur, est tournée.

L’autre regarde l’aube en reflétant des briques :

C’est l’avenir rougi du sang des renaissances !

 

La route entre elles deux s’échappe, marche ou rampe,

Ecoutant si l’on vit dans la paix mitoyenne.

Route des petits pas ou des larges foulées,

Hommes, femmes, enfants quels vieux peuples l’ont faite !

Pieds saignants, déformés, pieds douloureux et laids ?

 

La route, quelle peine et quels temps infinis !

Quel lamentable amas de semelles usées !

Quel déplorable chant de la victoire humaine !

Oh ! Penser à genoux l’histoire de la route…

 

Sur un tel monument de la race locale,

Sur cette addition remuante de pas,

A mon tour je me dresse, il faut partir, et simple,

Moi le dernier de tous et le plus ressemblant,

Je convertis du songe en fureur musculaire.

 

Le vide tourbillonne et mon ombre est sonore.

De la pointe du cœur forçant les portes claires,

Ma poitrine commande aux pays circulaires.

Anxieux et tranquille à la fois, déjà double,

Je me laisse happer par le but que je trouble.

La distance est vorace et le temps me dévore !

 

— Tu vois, c’est l’homme à visions

Pratiquant mal l’évasion

Dans la plus chaude incohérence.

 

L’insolite des aventures

N’est pas du tout pour ces natures,

Mais le spectacle de leur transe !

 

Bleus coteaux, les piles d’assiettes…  

09:13 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)