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22/08/2008

Interview

Interview de Pierre Schöller

05:55 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

13/08/2008

Peinture

"Ces deux sites résument les choix, les thèmes et le talent d'Edward Hopper, puisque, dans ses magnifiques tableaux, on retrouve d'une part la solitude du citadin, une solitude qui semble toujours choisie mais jamais accablante, comme en témoigne le désormais célèbre Nighthawks, qui, en 1923, fit vraiment connaître Hopper ; d'autre part la paisible harmonie de la nature que lui ont inspirée ses fréquentes visites à Cape Cod, symbole historique et littéraire des Etats-Unis, puisque c'est là que les premiers pèlerins arrivèrent sur le Mayflower, en 1620, et c'est là également, ainsi qu'à Nantucket, que Herman Melville situa le début des aventures du Captain Ahab, avant d'aller pourchasser la mythique Moby Dick. Symbole artisanal aussi, puisque Cape Cod c'est, littéralement le cap de la morue, la base de la pêche jusqu'au début du 20ème siècle." ICI

05:06 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (1)

19/07/2008

l'inoculation

"À ce jour, ce sont surtout les historiens de la démographie ou des théories et des pratiques médicales qui se sont intéressés à la lutte contre la petite vérole. Les sources employées dans leurs études sont principalement des archives institutionnelles et hospitalières, des règlements sanitaires, des correspondances de médecins, des tableaux de mortalité. En rendant le sujet à son contexte culturel, Catriona Seth propose un salutaire décloisonnement des disciplines. Son étude repose en effet sur un corpus impressionnant par son volume autant que par sa diversité générique : à côtés des mémoires d’académies et des traités médicaux, part belle est faite à la poésie, au roman, au théâtre, aux lettres ouvertes, aux journaux, aux pamphlets et autres pièces de circonstance. Les textes considérés couvrent tout le XVIIIe siècle, depuis l’importation de l’inoculation à Londres en 1721 par Lady Mary Wortley Montagu, femme d’un ambassadeur anglais à Constantinople, jusqu’à la découverte de la vaccination par Jenner en 1796.

Au fil des textes, on prend conscience de la manière dont la littérature s’accapare l’opération médicale, la transforme en topos romanesque et s’en sert comme d’une ressource pour penser ses propres conditions d’existence. Dans un même mouvement, on perçoit à quel point la médecine se nourrit de représentations culturelles, à quel point le progrès scientifique, que d’aucuns s’obstinent à voir comme une marche triomphale constituées de faits, est indissociable de sa construction rhétorique. Comme le rappelle plusieurs fois l’auteure, tout particulièrement en matière d’inoculation, le texte précède l’acte."

"Les chapitres qui composent la deuxième partie, Enjeux, sont particulièrement intéressants par le croisement des perspectives qu’ils proposent. Après un chapitre consacré aux prolongements métaphysiques et théologiques qu’entraîne le fait d’artificiellement introduire une maladie dans un corps sain (« L’homme entre Dieu et Nature »), le chapitre VI (« Des mots pour le dire ») porte sur la difficulté de faire entrer un sujet tel que l’inoculation dans une forme poétique : non seulement parce qu’il faut parler de pus et de souillures corporelles, mais aussi parce que le mot inoculation lui-même, desservi par sa troisième syllabe ignoble, ne se prête guère au genre. Et que faire du nom de Tronchin, qui a fait l’objet de tant de déclinaisons grivoises, alors même qu’il est porté par le plus célèbre médecin inoculateur de l’époque ? Le chapitre VII (« Une nouvelle province des mathématiques ») porte sur le calcul des probabilités qui, dans les débats sur l’inoculation, est pour la première fois massivement appliqué au domaine médical. Au sein du raisonnement mathématique, « les corps sont objectivés et tenus […] pour équivalents les uns des autres » (p. 209), ce qui tranche avec le caractère passionné des débats par ailleurs et la valeur exemplaire conférée à l’opération des « grands ». Précisément, le chapitre VIII, intitulé « Le corps des rois », est consacré aux inoculations des têtes couronnées. Celle de Catherine II par exemple, que l’impératrice russe a voulu présenter comme un emblème de la raison éclairée : « être inoculé, c’est être philosophe. » (p. 290) Proches parfois du journal de santé, les pages consacrées à la mort par variole de Louis XV puis aux enjeux de l’inoculation de Louis XVI en 1774 sont passionnantes. L’auteure reconstitue l’agitation courtisane et populaire autour de l’agonie du « roi vérolé ». Elle en fait ressortir les connotations morales, politiques et sexuelles, et montre à quel point les pratiques de santé rythmaient les sociabilités curiales. L’inoculation du jeune Louis XVI fait ressurgir toutes les hantises liées à l’opération : « devient-on celui ou celle qui fournit la matière inoculée ? » (p. 296) Le sang royal est-il mis en péril ?"

Alexandre Wenger

 Fabula 

08:28 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)