09/01/2009
Arria Marcella
Arria Marcella est une nouvelle fantastique de Théophile Gautier publiée pour la première fois en 1852 et sous-titrée Souvenir de Pompei.
Théophile Gautier (1811-1872)
" J’ai accepté un peu étourdiment, je m’en aperçois en prenant la plume, d’écrire les quelques lignes qui doivent accompagner mon portrait, dessiné par Mouilleron d’après l’excellente photographie de Bertall. Au premier coup d’oeil cela semble bien simple de rédiger des notes sur sa propre vie. On est, on le croit du moins, à la source des renseignements ; et l’on serait mal venu ensuite de se plaindre de l’inexactitude ordinaire des biographes. " Connais-toi toi-même " est un bon conseil philosophique, mais plus difficile à suivre qu’on ne pense, et je découvre à mon embarras que je ne suis pas aussi informé sur mon propre compte que je ne l’imaginais. Le visage qu’on regarde le moins est son visage à soi."
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08/01/2009
LM
LM, commentateur de La chambre claire de Roland Barhes a affirmé que finalement on lui pardonne ses savanteries du fait qu’il ne laisse pas pour autant le lecteur en rade, en somme. Cet argument-là est positivement saisissant, non ?
« … Et pourtant, on pourrait croire qu’il ne se libère pas d’une érudition facile. Deux termes latins, studium et punctum, ne ponctuent-ils pas son enquête ? le terme sanskrit tat ne vient-il pas, dès le début, nous clouer à notre ignorance ? operator et spectator ne sentent-ils pas le besoin de se montrer à un rythme fort soutenu ? et sténopé pour petit trou ? Et bien, non. Si, comme lui, on plonge, on s’aperçoit qu’il n’avait pas le choix, dans une entreprise qu’il veut si personnelle, que de s’appuyer sur quelques termes qui solidifient les impressions. Des termes que l’histoire a épurés. Si cela semble trop ad hoc, je peux toujours dire qu’on lui pardonne ces savanteries parce que le texte est tout autre que le texte d’un érudit : c’est le texte de l’enfant qui ne croit pas que sa mère puisse partir, pour toujours »
http://trempet.uqam.ca/Livres/notes_sur_des_livres_princi...
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07/01/2009
par Aliocha Wald Laskowski
Philippe Sollers : "La voix de Barthes me manque" propos recueillis par Aliocha Wald Laskowski que je me propose de lire très attentivement, ci cela vous dit aussi, allez-y. Bonne lecture.
A propos de Barthes et l’Orient, vous écrivez, dans Un vrai roman qu’à la fin de sa vie, Barthes « se rapprochait de plus en plus du bouddhisme ». Barthes pouvait-il se sentir proche d’un moine zen ?
Dans La Chambre claire, les allusions sont très précises. Mais là encore, nous sommes du côté japonais, du côté de Kyoto. Barthes trouvait là une issue à ce qui lui répugnait dans la civilisation occidentale, c’est-à-dire le « Vouloir-Saisir ». A la fin de sa vie, nous nous voyions souvent, nous étions très amis. Il était de plus en plus fatigué du bavardage – du « babil » - qui l’entourait, comme des sollicitations de l’animation culturelle. Il voulait voir si une « vie nouvelle » ne pouvait pas surgir pour lui, après la mort de sa mère, qui a été un évènement décisif, comme le montrent les pages absolument émouvantes et déchirantes du Journal de deuil…Donc, le bouddhisme, oui. D’éducation protestante - rien de catholique chez lui -, Barthes n’était pas du tout attiré par une spiritualité occidentale.
Lors de vos dernières rencontres, quels étaient vos centres d’intérêt communs, vos sujets de conversations ? Aviez-vous des projets d’écriture ensemble ?
Barthes avait une puissance d’ennui considérable. Pourtant les dîners avec lui étaient passionnants, nous avions beaucoup de choses à nous dire, notamment à propos d’un projet d’encyclopédie. Barthes me disait souvent, après le texte magnifique sur les planches de l’Encyclopédie, qu’il faudrait y revenir. Je crois l’avoir fait en partie avec La Guerre du goût et Eloge de l’infini, qui sont des encyclopédies en quelque sorte. C’était un projet actuel et brûlant. Comme nous entrons dans un monde saturé d’ignorances, la nouvelle façon de regarder l’archive, qu’il s’agisse de la culture mondiale ou française, s’imposait dans nos conversations… Mais Barthes était alors dans un deuil profond. La mélancolie surgissait. Vous verrez à quel point son Journal de deuil souligne qu’il ne peut se confier à personne sur ce qu’il appelle non pas « le deuil » – notion trop psychanalytique – mais « le chagrin ». C’est aussi présent dans La Chambre claire, l’un de ses plus grands livres. Tout Barthes est dans la photo de sa mère, dans le jardin d’hiver.
Lien dans un des post précédents (Magazine littéraire)
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