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18/06/2019

Cela vous parle ?

 

Hans-Urs von Balthasar

 

Dieu merci, il n’est pas vrai que sont fausses et mensongères toutes les prières et les promesses qu’on ne tient pas et qui ne sont pas converties en action. Pas plus que les bourgeons ne sont menteurs, s’ils ne donnent pas de fruits. La floraison possède en soi un sens et une valeur qui, évidemment, doivent porter en eux la promesse du fruit, mais en sont une supposition valable par elle-même. Il ne faut donc pas étouffer sa propre floraison, parce que tout ne fructifie pas en automne. Il appartient à la modestie de l’homme de faire la part de la tempête et de la grêle.

 

Hans-Urs von Balthasar, Grains de blé, vol. 1 (Arfuyen, 2003)

 

Comment : grêle et tempête... ayons la résistance  des roseaux !

N'est-ce pas Lafontaine ? Dansons dans le vent tels des roseaux, en fleurs tels des cerisiers au printemps.

Le texte est extrait du Jubilate Deo du jour.

09:13 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2019

A la faveur d'un rangement de paperasses autour du bureau ♣♣♣ Olivier Clément ♣♣♣ Poème pour Aretha Franklin

Il faut ranger, c'est très instructif. Lire les paperolles pour savoir ce qu'on garde apprend des choses...

Je vois une chemise cartonnée posée au sol, l'ouvre, y trouve un mince livret ; il s'agit d'un extrait de journal de l'abbé Lemire après un bombardement de la guerre 14-18, que l'on a mis en livrets pour les distribuer aux participants du Salon du Livre Les Bouquinales, d'Hazebrouck.

Je lis quelques lignes d'un style très moderne, écrites par un curé ou abbé, qui a créé les jardins ouvriers à Hazebrouck :

 

 "Vers le bas Bailleul, à l'endroit où la vieille route d'Hazebrouck joint la route nationale, des soldats anglais jettent un pont sur un cours d'eau. Nous entrons en ville : ruines, ruines. À la hauteur de la rue du Collège, j'aperçois des arcatures géantes. C'est ce qui reste de l'église St-Amand. Nous tournons à gauche vers la grand'place.

 

Le canon tonne contre les  avions. Nous sommes seuls dans cette solitude grandiose et lugubre. Tout autour de la place, des débris qui se sont amoncelés et l'ont diminuée. Ni hôtel de ville, ni église St-Vaast, ni hôtel du Faucon, ni perspectives des rues d'Ypres et de Lille, rien ne se dresse devant l'œil attristé !

 

Nous rebroussons chemin vers Outtersteene. Dans cette vieille rue que termine l'antique auberge "À l'Empereur", je vois une enseigne "À la ville d'Estaires".

 

Nous descendons vers la Clap Bank : le chemin est impraticable. Les trous d'obus confondent la route, les fossés et les bordures des champs. À un moment donné, le commissaire prend sa carte : "Où sommes-nous ici ? Est-ce bien la route d'Outtersteene ?" - "Oui, lui dis-je, puisque nous avons marché tout droit devant nous." Mais on ne distingue rien pour s'orienter, ni Bailleul derrière, ni Méteren à droite, ni Outtersteene devant, ni Doulieu à gauche, ni auberges, ni maisons connues, ni fermes, ni bouquets d'arbres.

 

L'auto passe difficilement entre les trous d'obus. Voici le cimetière. Nous sommes près d'Outtersteene. Nous le traversons. La rue qui mène à l'église est invisible. Pas moyen de passer. Nous descendons, arrivons au chemin de fer. De l'autre côté des rails, d'énormes trous d'obus que des soldats vont combler. "On ne passe pas", dit un sous-officier.

 

Nous remontons vers Merris. Une passerelle permet de franchir la petite becque au bas de la côte d'Outtersteene. À Merris, des pans de mur très hauts et squelettiques révèlent l'orphelinat. Dans l'agglomération, une ogive indique l'église. Je cherche la maison d'Henri Demey : rien ne subsiste.

 

Vers Strazeele. Rien n'émerge sur la hauteur. On y aboutit tout à coup. Le Christ devant l'église préside seul à toutes les ruines. Devant la maison Doutrelandt, le long des briques, on a posé l'indicateur de la route de Méteren. Ni brasserie Vitse, ni église, ni presbytère, rien ne reste."

 

L'abbé Lemire (1853 - 1928)

 

♣♣♣

À découvrir :

http://colloque-olivier-clement.acer-mjo.org/index.html

 

♣♣♣

 

 Poem for Aretha Franklin


when she opens her mouth
our world swells like dawn on the pond
when the sun licks the water & the jay garbles,
the whole quiet thing coming into tune,
the gnats, frogs, the dandelion pollen, the
pebbles & leaves & the whole world of us
sitting at the throat of the jay
dancing in the throat of the jay
all of us on the lip of the jay
singing doowop, doowop, do.

 

Lu sur Poem a Day. Le poème est de Crystal Williams, qui est née en 1970, à Detroit, dans le Michigan. Elle rend notamment hommage à la chanson Respect, que chante Aretha Franklin.

 

Très beau poème. Mais je n'écouterai pas chanter Aretha aujourd'hui, car ces temps-ci je suis connectée à cette chanson :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13:23 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2019

trash dans le sens : jeter, bazarder ♣♣♣ Les amies du soin ♣♣♣ Poésie divine et musique

Accrochez-vous, cela est trash dans le sens où l'on parle de choses taboues comme les "jetés", "bazardés", et là c'est encore une fois un inversement des valeurs "amour, gloire et beauté" version consumériste, que notre société promeut. On peut voir cela, pour les non préparés, comme de l'hyper provocation, mais cela n'en est pas. Il s'agit de foi.  Lu ce matin dans ma boîte mail :

 

   

"Saint Damien de Molokaï (1840 - 1889)

 

Joseph de Veuster naît dans une famille belge de langue flamande au village de Tremelo en 1840. Il est le septième de huit enfants dont quatre entreront en religion. Il suit l’un de ses frères dans la Congrégation des Sacrés Cœur de Jésus et Marie (ou Pères de Picpus), prenant le nom de Damien. Il y développe son amour de l’adoration eucharistique qui sera son seul soutien dans les heures de solitude, et son amour de la Sainte Vierge. Dans son ardeur missionnaire, le jeune religieux s’adresse directement au supérieur général et obtient la permission de partir, à la place de son frère tombé malade, dans la mission nouvellement fondée aux îles Hawaï. Il s’embarque avant même son ordination sacerdotale qui lui sera conférée à Honolulu. Le gouvernement avait regroupé d’autorité tous les lépreux de l’archipel dans l’île Molokaï, le Père Damien est choisi parmi d’autres volontaires pour assurer une présence sacerdotale dans cet enfer de désespoir et de misère morale. Il organise alors la vie religieuse, sociale et fraternelle dans cette île mise au ban de la société. Il se solidarise avec les lépreux (il aimait dire: "nous les lépreux") et même, malgré ses précautions, il est atteint à son tour par la maladie. “Qu’il est doux de mourir comme un enfant du Sacré-cœur”, disait-il à son dernier jour. Il avait souhaité que ce fut le jour de Pâques; ce fut le Lundi Saint, 15 avril 1889.

 

Prière 

 

Prions pour ceux qui s'engagent, de par le monde, auprès des plus délaissés, des rejetés, au péril de leur vie."

 

Comment : je vous avais prévenus !

Pour ma part, je comprends et j'ai dit le Notre Père.

 

♣♣♣

 

Cette démarche, n'étant pas un suicide de la part de Damien de Molokaï, rien de nous empêche de rendre nos médicaments

 

NP : à la relecture je vois que j'ai oublié le "p" de prendre. J'ajoute la précision : "de prendre les médicaments sans être en contradiction avec sa démarche". Reprise de la suite du texte, non retouché :

 

Mon médicament étant le yoga et qi gong, ce matin, j'ai fait la séance intitulée "to  purge and tonify" et ensuite la séance pour le foie, qui apprend une posture assise toute simple, l'arrière train surélevé sur un petit tabouret en ce qui me concerne, sur lequel j'ai posé un plaid replié quatre fois afin de surélever un peu plus et ainsi de pouvoir tenir la posture longtemps, avec l'arrière des genoux qui, ainsi, ne sont pas compressés.

 

Au mitan de la séance qui est très douce, vous avez quand même un ou deux exercices où il faut replier les jambes, au sol. Là, je me souviens de l''exercice préparatoire de Maryse (Lehoux), qui s'intitule "Petits matins pressés". Dans cette séance de Maryse, allongé.e au sol, munie d'une écharpe sous la voûte plantaire, on fait des cercles avec les jambes, ce qui prépare ensuite à être plus en mesure de les replier comme le demande à un moment donné, l'autre "fée des bois", de la première séance.

Elles sont mes médicaments du jour. 

Pour moi, ce sont des amies de la Mère de Jésus, pas de contradiction avec elle à mon sens car leur démarche de soin est généreuse, mais, comparé à Damien, sans la dimension sacrificielle. Chacun reste libre d'aller jusqu'où il peut ou choisit d'aller. Et là, de toute façon, ça va dans le bon sens.

 

La séance pour le foie de la "fée des bois" :

https://youtu.be/1VC14729xQQ

 

♣♣♣

 

Telle est la nature du citronnier que, lorsque ses branches poussent vers le haut, il reste stérile; mais plus ses branches s’inclinent vers le sol, plus il porte de fruits. Celui qui a quelque intelligence comprendra.

Jean Climaque, L’humilité du citronnier (viecontemplative.saintefamille.fr)

 

Lu sur le site Jubilate Deo