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13/05/2019

A la faveur d'un rangement de paperasses autour du bureau ♣♣♣ Olivier Clément ♣♣♣ Poème pour Aretha Franklin

Il faut ranger, c'est très instructif. Lire les paperolles pour savoir ce qu'on garde apprend des choses...

Je vois une chemise cartonnée posée au sol, l'ouvre, y trouve un mince livret ; il s'agit d'un extrait de journal de l'abbé Lemire après un bombardement de la guerre 14-18, que l'on a mis en livrets pour les distribuer aux participants du Salon du Livre Les Bouquinales, d'Hazebrouck.

Je lis quelques lignes d'un style très moderne, écrites par un curé ou abbé, qui a créé les jardins ouvriers à Hazebrouck :

 

 "Vers le bas Bailleul, à l'endroit où la vieille route d'Hazebrouck joint la route nationale, des soldats anglais jettent un pont sur un cours d'eau. Nous entrons en ville : ruines, ruines. À la hauteur de la rue du Collège, j'aperçois des arcatures géantes. C'est ce qui reste de l'église St-Amand. Nous tournons à gauche vers la grand'place.

 

Le canon tonne contre les  avions. Nous sommes seuls dans cette solitude grandiose et lugubre. Tout autour de la place, des débris qui se sont amoncelés et l'ont diminuée. Ni hôtel de ville, ni église St-Vaast, ni hôtel du Faucon, ni perspectives des rues d'Ypres et de Lille, rien ne se dresse devant l'œil attristé !

 

Nous rebroussons chemin vers Outtersteene. Dans cette vieille rue que termine l'antique auberge "À l'Empereur", je vois une enseigne "À la ville d'Estaires".

 

Nous descendons vers la Clap Bank : le chemin est impraticable. Les trous d'obus confondent la route, les fossés et les bordures des champs. À un moment donné, le commissaire prend sa carte : "Où sommes-nous ici ? Est-ce bien la route d'Outtersteene ?" - "Oui, lui dis-je, puisque nous avons marché tout droit devant nous." Mais on ne distingue rien pour s'orienter, ni Bailleul derrière, ni Méteren à droite, ni Outtersteene devant, ni Doulieu à gauche, ni auberges, ni maisons connues, ni fermes, ni bouquets d'arbres.

 

L'auto passe difficilement entre les trous d'obus. Voici le cimetière. Nous sommes près d'Outtersteene. Nous le traversons. La rue qui mène à l'église est invisible. Pas moyen de passer. Nous descendons, arrivons au chemin de fer. De l'autre côté des rails, d'énormes trous d'obus que des soldats vont combler. "On ne passe pas", dit un sous-officier.

 

Nous remontons vers Merris. Une passerelle permet de franchir la petite becque au bas de la côte d'Outtersteene. À Merris, des pans de mur très hauts et squelettiques révèlent l'orphelinat. Dans l'agglomération, une ogive indique l'église. Je cherche la maison d'Henri Demey : rien ne subsiste.

 

Vers Strazeele. Rien n'émerge sur la hauteur. On y aboutit tout à coup. Le Christ devant l'église préside seul à toutes les ruines. Devant la maison Doutrelandt, le long des briques, on a posé l'indicateur de la route de Méteren. Ni brasserie Vitse, ni église, ni presbytère, rien ne reste."

 

L'abbé Lemire (1853 - 1928)

 

♣♣♣

À découvrir :

http://colloque-olivier-clement.acer-mjo.org/index.html

 

♣♣♣

 

 Poem for Aretha Franklin


when she opens her mouth
our world swells like dawn on the pond
when the sun licks the water & the jay garbles,
the whole quiet thing coming into tune,
the gnats, frogs, the dandelion pollen, the
pebbles & leaves & the whole world of us
sitting at the throat of the jay
dancing in the throat of the jay
all of us on the lip of the jay
singing doowop, doowop, do.

 

Lu sur Poem a Day. Le poème est de Crystal Williams, qui est née en 1970, à Detroit, dans le Michigan. Elle rend notamment hommage à la chanson Respect, que chante Aretha Franklin.

 

Très beau poème. Mais je n'écouterai pas chanter Aretha aujourd'hui, car ces temps-ci je suis connectée à cette chanson :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13:23 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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