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04/02/2014

Night

"Night. A man is walking from Jerusalem to Jericho when he is attacked, robbed and badly beaten by thieves. The man is left to die in a ditch. A priest passes .... and doesn't stop to help the man .... another man passes .... and doesn't stop to help. Then, a Samaritan passes. Now, at that time, Samaritans and Judeans were not on friendly terms. In fact, they really didn't like each other. However, the Samaritan stopped, picked up the injured man, carried him on his donkey to an inn, and took care of him. The next day, the Samaritan paid the innkeeper two silver coins to look after the injured man, and left. Why did the Samaritan help the man, when their people were enemies?

 

 

Los Angeles, 1984.. Neighbors have been complaining about a child crying. Apartment manager Leon T. Graves, an African American, opens the door .... to find a seven-month old Korean boy just hours away from death, abandoned in the empty apartment. Graves took the child to hospital. Then, two weeks later, took the little boy home and looked after him. Graves couldn't bear to see the orphaned boy put into the state adoption system. He decided to bring the child up himself. He even learned to cook Korean food and started taking the boy, whose name was Roy Chung, to a Korean church. At the time, the sight of an old black African American carrying a little Korean boy amazed both the black and the Korean communities of Los Angeles.

 

 

What force made Leon T. Graves pick up that little Korean baby and take care of him? What force made the Good Samaritan help the Judean? Was it the force of human kindness? Many scientists and philosophers would say humans are naturally selfish and that everything we do is to help ourselves. Maybe the Good Samaritan thought he would go to heaven if he was kind. Maybe Leon T. Graves was just lonely. Or is it that we show kindness to others because, if we were in the same situation, we'd hope others would do the same for us?" 

Englishtown

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Stopper la montée de l'insignifiance

"Stopper la montée de l’insignifiance

IL manque la voix de Cornelius Castoriadis, ce dissident essentiel, en ces temps de "non-pensée". Il n’a pas sombré dans le renoncement esthète, ni dans le cynisme ni dans cette apathie repue qui dit :" Tout se vaut, tout est vu, tout est vain." Il dénonce une élite politique réduite à appliquer l’intégrisme néolibéral, mais souligne aussi la responsabilité du" citoyen" que la précarité désengage de l’activité civique. Silencieusement, s’est mise en place cette formidable régression : une non-pensée produisant cette non-société, ce racisme social. Jusqu’au bout Castoriadis a recherché une radicalité :" Je suis un révolutionnaire favorable à des changements radicaux, disait-il quelques semaines avant sa mort. Je ne pense pas que l’on puisse faire marcher d’une manière libre, égalitaire et juste le système français capitaliste tel qu’il est.""

par Cornelius Castoriadis, août 1998

  Lu ici, intégral : http://demaincestaujourdhui.hautetfort.com/

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"Et je m'en vais être homme à la barbe des gens."

Les femmes savantes

 

Scène IX

Ariste, Chrysale

 

Ariste

Hé bien ? la femme sort, mon frère, et je vois bien

que vous venez d'avoir ensemble un entretien. 

 

Chrysale

Oui.

 

Ariste

Quel est le succès ? Aurons-nous Henriette ?

A-t-elle consenti ? L'affaire est-elle faite ?

 

Chrysale

Pas tout à fait encor.

 

Ariste

Refuse-t-elle ?

 

Chrysale

Non.

 

Ariste

Est-ce qu'elle balance ?

 

Chrysale

En aucune façon.

 

Ariste

Quoi donc ?

 

Chrysale

C'est que pour gendre elle m'offre un autre homme.

 

Ariste

Un autre homme pour gendre !

 

Chrysale

Un autre.

 

Ariste

Qui se nomme ?

 

Chrysale

Monsieur Trissotin.

 

Ariste

Quoi ? ce Monsieur Trissotin...

 

Chrysale

Oui, qui parle toujours de vers et de latin.

 

Ariste

Vous l'avez accepté ?

 

Chrysale

Moi, point, à Dieu ne plaise.

 

Ariste

Qu'avez-vous répondu ?

 

Chrysale

Rien ; et je suis bien aise

de n'avoir point parlé, pour ne m'engager pas.

 

Ariste

La raison est fort belle, et c'est faire un grand pas.

Avez-vous su du moins lui proposer Clitandre ?

 

Chrysale

Non ; car, comme j'ai vu qu'on parlait d'autre gendre,

J'ai cru qu'il était mieux de ne m'avancer point.

 

Ariste

Certes votre prudence est rare au dernier point !

N'avez-vous point de honte avec votre mollesse ?

Et se peut-il qu'un homme ait assez de faiblesse

Pour laisser à sa femme un pouvoir absolu,

Et n'oser attaquer ce qu'elle a résolu ?

 

Chrysale

Mon Dieu ! vous en parlez, mon frère, bien à l'aise,

Et vous ne savez pas comme le bruit me pèse.

J'aime fort le repos, la paix, et la douceur,

Et ma femme est terrible avecque son humeur.

Du nom de philosophe elle fait grand mystère ;

Mais elle n'en est pas pour cela moins colère ;

Et sa morale, faite à mépriser le bien,

Sur l'aigreur de sa bile opère comme rien.

Pour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête,

On en a pour huit jours d'effroyable tempête.

Elle me fait trembler dès qu'elle prend son ton ;

Je ne sais où me mettre et c'est un vrai dragon ;

Et cependant, avec toute sa diablerie,

Il faut que je l'appelle et "mon cœur"  et "ma mie".

 

Ariste

Allez, c'est se moquer. Votre femme, entre nous,

Est  par vos lâchetés souveraine sur vous.

Son pouvoir n'est fondé que sur votre faiblesse,

C'est de vous qu'elle prend le titre de maîtresse ;

Vous-même à ses hauteurs vous vous abandonnez,

Et vous faites mener en bête par le nez.

Quoi ? vous ne pouvez pas, voyant comme on vous nomme,

Vous résoudre une fois à vouloir être un homme ?

À faire condescendre une femme à vos vœux,

Et prendre assez de cœur pour dire un : "Je le veux" ?

Vous laisserez sans honte immoler votre fille

Aux folles visions qui tiennent la famille,

Et de tout votre bien revêtir un nigaud,

Pour six mots de latin qu'il leur fait sonner haut,

Un pédant qu'à tous coups votre femme apostrophe

Du nom de bel esprit, et de grand philosophe,

D'homme qu'en vers galants jamais on n'égala,

Et qui n'est, comme on sait, rien moins que tout cela ?

Allez, encore un coup, c'est une moquerie,

Et votre lâcheté mérite qu'on en rie.

 

Chrysale

Oui, vous avez raison, et je vois que j'ai tort.

Allons, il faut enfin montrer un cœur plus fort,

Mon frère.

 

Ariste

C'est bien dit.

 

Chrysale

C'est une chose infâme

Que d'être si soumis au pouvoir d'une femme.

 

Ariste

Fort bien.

 

Chrysale

De ma douceur elle a trop profité.

 

Arsite

Il est vrai.

 

Chrysale

Trop joui de ma facilité.

 

Ariste

Sans doute.

 

Chrysale

Et je lui veux faire aujourd'hui connaître

Que ma fille est ma fille, et que j'en suis le maître

Pour lui prendre un mari qui soit selon mes vœux.

 

Ariste

Vous voilà raisonnable, et comme je vous veux.

 

Chrysale

Vous êtes pour Clitandre, et savez sa demeure :

Faites-le-moi venir, mon frère, tout à l'heure.

 

Ariste

J'y cours tout de ce pas.

 

Chrysale

C'est souffrir trop longtemps,

Et je m'en vais être homme à la barbe des gens.

 

Molière - Les femmes savantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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