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11/07/2014

El Bosque, le nom d'une cantina

Cantina ou bar, où le Consul d'Au-dessous du Volcan boit de la tequila. Extrait :

 

"Le Consul finit sa tequila d'un trait ; il alla au comptoir. "Señora  Gregorio" appela-t-il ; il attendit, observa la cantina qui semblait être devenue plus claire. Et l'écho lui revient : "Orio"... Tiens, ces folles images de loups ! Il avait oublié qu'elles étaient là. Les images, qui se matérialisaient maintenant, six ou sept, de longueur considérable, se chargeaient de compléter, depuis la défection du fresquiste, la décoration d'El Bosque. Elles étaient exactement semblables dans chaque détail. Toutes montraient le même traineau, poursuivi par la même bande de loups. Les loups chassaient les occupants du traineau sur toute la longueur du bar, et à intervalles réguliers autour de la pièce, bien que ni les loups ni le traineau ne gagnassent un pouce dans cette course. Vers quel rouge Tartare, ô bête mystérieuse ?  Incongrûment, le Consul se souvint de la chasse aux loups de Nicolas Rostov, dans La Guerre et la Paix... Ah ! cette soirée incomparable, après, chez le vieil oncle, le sens de la jeunesse, la gaieté, l'amour. En même temps, il se souvint d'avoir entendu dire que les loups ne chassaient jamais en bandes. Oui, combien de conceptions de la vie sont fondées sur des malentendus originels, combien de loups sentons-nous sur nos talons, tandis que nos véritables ennemis vont dans la peau d'un mouton ? "Señora Gregorio", appela-t-il encore. Et il vit que la veuve revenait, en raclant ses pieds, bien qu'il fût peut-être trop tard, qu'il n'eût plus le temps de boire une autre tequila."

Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry - Folio, p. 391        

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10/07/2014

... voyant que le jour arrivait tant qu'il pouvait ...

"En ces colloques et autres semblables, le maître et le valet passèrent la nuit ; mais Sancho, voyant que le jour arrivait tant qu'il pouvait, délia Rossinante tout doucement et avec beaucoup de discrétion, puis remit son haut-de-chausses. Or, comme Rossinante se vit libre ( encore que de soi-même il ne fût pas trop fougueux ), il semble qu'il le ressentît un peu, et commença à frapper des pieds de devant, car pour des courbettes ( ne lui en déplaise ), il n'en savait point faire. Voyant don Quichotte que Rossinante se mouvait, il le tint pour bon signe, croyant véritablement que c'en était un qui l'encourageait d'entreprendre cette épouvantable aventure.

 

Cependant l'aube s'acheva de découvrir, et les choses de paraître succinctement, et don Quichotte se vit entre de grands arbres, qui étaient des châtaigniers, lesquels rendent un ombrage fort obscur : il ouït que le battement de ces grands coups ne cessait point, mais il ne vit pas quelle en était la cause. Et par ainsi, sans plus s'arrêter, il fit sentir les éperons à Rossinante, et, prenant derechef congé de Sancho, lui commanda qu'il l'attendît là trois jours tout au plus, ainsi que déjà il lui avait dit, et que si au bout d'iceux il n'était de retour, il tînt pour certain que Dieu avait permis qu'il finît ses jours en cette périlleuse aventure. Il lui répéta le message et l'ambassade qu'il devait faire de sa part à sa dame Dulcinée, et lui dit aussi, pour le regard du payement de ses salaires, qu'il ne s'en mît point en peine, parce qu'il avait fait son testament devant que de partir de son village, et qu'en icelui il se trouverait gratifié de ce qui était de ses gages au prorata du temps qu'il avait servi ; mais que, si Dieu le tirait de ce péril sain et sauf, et sans encombre, il pouvait tenir pour plus que certaine l'île qu'il lui avait promise. Sancho se mit derechef à pleurer, oyant de nouveau les pitoyables discours de son bon maître, et se résolut de ne le point abandonner jusqu'au terme de l'affaire. De ces larmes et de cette résolution si honorable de Sancho Pança, l'auteur de cette histoire conclut  qu'il devait être bien né, et pour le moins vieux chrétien : sa peine attendrit quelque peu son maître, non pas tant toutefois qu'il démontrât aucune lâcheté ; mais, dissimulant le mieux qu'il put, il commença à cheminer vers le lieu d'où il lui semblait que procédait le bruit de l'eau et de ce battement. Sancho le suivait à pied, menant par le licou, comme il avait accoutumé, son âne, perpétuel compagnon de ses heureuses et adverses fortunes."

page 225 et 226 du tome 1 de Don Quichotte - Cervantès - Folio   

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09/07/2014

La poésie de Fargue

 http://www.ina.fr/video/CPD93009689

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