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10/08/2014

Lu dans l'Humanité

 

"Plusieurs citoyens israéliens étaient également présents pour dénoncer la politique de Netanyahu, aux côtés notamment de l'Union juive française pour la paix (UJFP). Yael Lerer, éditrice, participe à la manifestation parisienne avec une vingtaine d'autres Israéliens. Sur leurs pancartes on peut lire, écrit en français, arabe et hébreu : "Citoyens israéliens solidaires avec Gaza. Levez le blocus! ". "C'est la deuxième manifestation que nous faisons en tant que citoyens israéliens solidaires avec Gaza. "  - See more at:

http://www.humanite.fr/manifestation-pour-gaza-la-mobilis...

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09/08/2014

Recherche sur la toile

J'avais en tête de chercher le recensement des philosophes traitant de l'écologie et je tombe sur Peter Singer. Végétarien qui lutte contre la mise au centre de l'homme dans le règne animal. Après cinq années d'avoir été végétarienne, j'ai constaté qu'il manquait un contexte adéquat pour le rester ; en certains pays, d'Amérique du sud notamment, où le haricot noir, source importante de bonnes protéines, est vendu à tous les coins de rue, comme l'un des aliments des plus pauvres, décider d'être végétarien est la portée de n'importe quelle bourse quasiment. En France, non,  le haricot noir, est une denrée pas si facile à trouver et qui a son coût. Les Roms par exemple  mangeraient du hérisson, lequel hérisson consomme de source sûre des limaces sans vergogne aucune. En somme la faim amène bipède ou quadrupède à consommer les protéines dont il a besoin là où elles sont accessibles sans être trop regardant (je pense notamment aux écrevisses qui seraient cannibales) . Seules les plantes peuvent se targuer de compter parmi elles peu de carnivores parce qu'elles ont des capacités extraordinaires que la peau n'a pas encore, en attendant l'arrivée des petits bonhommes verts... tout bien considéré, je ressens le manque cruel de poésie dans tout cela ; il n'y a pas de poésie sans feeling : feeling,  sorte d'instinct non pas bas, mais le contraire, pourtant zappé peu ou prou chez presque tout le monde lorsqu'il a faim.  Puisque l'heure est à l'âpre cogitation, continuons avec Peter Singer, guère friand de poésie si j'en crois Wikipédia (car la poésie ne nourrit pas son homme quand la faim le tenaille, l'esprit, le bel esprit étant lié à la chair ne s'en libérerait qu'après un long travail...  dont l'abstinence en matière de nourritures carnées ne serait pas exempte ) :

 

 

"Peter Singer se prononce pour le droit à l'avortement, en utilisant cependant une approche qui le distingue de l'argumentation classique : en cohérence avec sa théorie éthique, il propose que le droit d'un être à la vie est fondamentalement lié à la capacité qu'il a à manifester des préférences, elles-mêmes liées à la possibilité de ressentir du plaisir ou de la douleur.

Pour se faire comprendre, Singer énonce d'abord le syllogisme suivant qui peut selon lui traduire l'argument central des opposants à l'avortement :

Il est mal de tuer un être humain innocent.
Un fœtus humain est un être humain innocent.
En conséquence, il est mal de tuer un fœtus humain.

Il observe dans ses ouvrages Rethinking Life and Death (Repenser la vie et la mort) et Practical Ethics (Questions d'éthique pratique) que si l'on accepte sans discuter les prémisses, l'argument est valide par déducion. Les défenseurs de l'avortement remettent traditionnellement en cause la deuxième prémisse : le fœtus ne deviendrait humain ou vivant que postérieurement à la conception. Singer oppose que le développement est un processus progressif, dont il n'est pas possible d'extraire un instant particulier à partir duquel la vie humaine commencerait.

L'argument de Singer en faveur de l'avortement est en ce sens original : plutôt que de s'attaquer à la deuxième prémisse, il interroge la première, niant qu'il est nécessairement mal d'interrompre la vie d'un humain innocent:

[The argument that a fetus is not alive] is a resort to a convenient fiction that turns an evidently living being into one that legally is not alive. Instead of accepting such fictions, we should recognise that the fact that a being is human, and alive, does not in itself tell us whether it is wrong to take that being's life.

Singer soutient que la défense ou l'opposition à l'avortement devraient reposer sur un calcul utilitariste qui pondère les préférences de la femme et celles du foetus, la préférence étant tout ce qui est de nature à être recherché ou évité; à tout bénéfice ou dommage causé à un être correspond directement la satisfaction ou la frustration d'une ou plusieurs de ses préférences.

La capacité à ressentir de la douleur ou de la satisfaction étant un prérequis pour avoir une préférence de quelque nature que ce soit, et un fœtus, en tout cas âgé de 18 semaines ou moins, n'ayant selon Singer pas la capacité de ressentir de la douleur ou de la satisfaction, il n'est pas possible pour un fœtus de manifester la moindre préférence. Dans ce calcul utilitariste, rien ne vient donc peser contre la préférence d'une femme à avoir un avortement. En conséquence, l'avortement est moralement permis."

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30/07/2014

Lorsqu'on essaie de comprendre un récit mythique

"Lorsqu'on essaie de comprendre un récit mythique ou pseudo-mythique, il convient d'être très attentif aux noms, à l'origine tribale et au destin des personnages ; C'est souvent alors que certains détails suggéreront des analogies avec un autre mythe auquel on avait donné un sens anecdotique entièrement différent. Lorsqu'on veut étudier la mythologie grecque, il faut tenir compte des systèmes religieux et politiques qui existaient en Europe avant l'arrivée des envahisseurs aryens venus de loin : du Nord et d'Orient. Toute l'Europe néolithique, à en juger par les mythes et les légendes qui ont survécu, possédait des conceptions religieuses remarquablement cohérentes fondées sur le culte de la déesse-Mère aux noms divers que l'on connaissait aussi en Syrie et en Lybie.

 

L'Europe ancienne n'avait pas de dieux. La Grande Déesse était considérée comme immortelle, immuable et toute puissante ; et le concept de la filiation par le père n'avait pas pénétré dans la pensée religieuse. Elle avait des amants mais uniquement pour son plaisir et non pas pour avoir des enfants avec un père. Les hommes, dans le système matriarcal, craignaient et adoraient la mère suprême et ils lui obéissaient. L'âtre dans la caverne ou dans la hutte était le plus ancien centre dans la société et le premier mystère était celui de la mère. Ainsi la première victime du sacrifice public grec était toujours offerte  à Hestia de l'Atre. La statue aniconique blanche de la déesse, son symbole le plus répandu peut-être, qui figure à Delphes sous la forme de l'Omphalos ou "nombril", représentait probablement à l'origine le petit tas de cendres blanches, bien serré, qui recouvrait le charbon de bois allumé, ce qui est le meilleur moyen de garder du feu sans fumée. Par la suite, il fut identifié dans les représentations peintes avec le monticule sous lequel on cachait la poupée en blé de la moisson, que l'on déterrait, verdoyante, au printemps et avec le monticule en coquillages marins ou en quartz ou en marbre blanc sous lequel étaient enterrés les rois des morts. Les symboles célestes de la déesse n'étaient pas seulement la lune mais aussi, si l'on en juge par Héméra en Grèce et Grainne en Irlande, le soleil. Cependant dans la mythologie grecque primitive le soleil passe après la lune — qui inspire une grande peur superstitieuse, car son intensité ne diminue pas à mesure que l'année décroît et on lui attribue le pouvoir de donner de l'eau aux cultures ou de les en priver.

 

Les trois phases de la lune — nouvelle, pleine et veille — rappelaient les trois âges du matriarcat : celui de la jeune fille, de la nymphe (femme nubile) et de la vieille femme. Ainsi, comme la marche du soleil au cours de l'année évoquait l'accroissement puis le déclin de ses forces physiques — jeune fille au printemps, nymphe en été, vieille femme en hiver — la déesse s'identifia aux transformations, selon les saisons, de la vie végétale et animale ; et donc aussi avec la Terre-Mère qui, au début de l'année dans le monde végétal, ne donne que des feuilles et des bourgeons, puis des fleurs et des fruits, et enfin cesse de produire. Elle fut d'ailleurs plus tard conçue sous forme d'une autre triade : la jeune fille de la sphère de l'air supérieur, la nymphe de la sphère de la terre ou de la mer, la vieille femme du monde souterrain, personnifiées respectivement par Séléné, Aphrodite et Hécate. Ces analogies mystiques renforcèrent le caractère sacré du nombre trois, et la déesse-Lune se multiplia jusqu'à neuf lorsque chacune des trois personnes — la jeune fille, la nymphe et la vieille femme — se manifestèrent sous une forme triple pour prouver leur rang divin. Ses adorateurs avaient conscience qu'il n'y avait pas trois déesses, mais une seule, et à la période classique le sanctuaire de Stymphale en Arcadie était l'un des rares où elles portaient toutes le même nom : Héra."

Extrait de l'introduction du livre Les Mythes Grecs  de Robert Graves chez Fayard

   

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