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09/09/2011

Une histoire vraie de David Lynch

Une tondeuse à gazon c’est lent, ça marche à peu près à la vitesse d’un homme qui avance d’un pas de marathonien pas trop pressé. Le vieil Américain parti rejoindre son frère dans le Wisconsin en tondeuse à gazon se fait doubler par tout ce qui passe d'aventure sur sa route, les vélos paraissent filer comme des fusées à côté de ce qui ressemble à un mini tracteur. Le héros anti héros dépasse toutefois au ralenti une piétonne arrêtée qui fait de l’auto-stop et le rejoindra sans trop de mal dans la soirée. Il est ce qu’il est, comme il est, ne craint pas l’originalité et les gens autour accueillent ce singulier bonhomme avec gentillesse. Car la lenteur et la défaillance de son moyen de transport aidant, il fait des rencontres grâce auxquelles nous pénétrons dans l’Amérique profonde. Douceur, amabilité contagieuse de l’homme. La fugueuse en déroute, les frères jumeaux un peu roublards, finissent par prendre le temps de la réflexion au contact du vieux sage dont on apprendra qu’il est aussi un traumatisé de la seconde guerre mondiale. Chacun respecte, parfois après quelques blagues de convenance, sa volonté de rejoindre son frère de cette façon, en toute autonomie ; c’est donc grâce à une fragile tondeuse à gazon qu’il s’acquitte de sa mission, cet engin à première vue dérisoire devient l’instrument, si précaire soit-il, avec lequel il accomplit une action exceptionnelle. On est loin de la prouesse technique du premier vol au-dessus de la Manche ou de tout autre exploit du même genre, le vieil homme n’a rien non plus d’un excentrique ou d‘un provocateur, il ne veut rien se prouver à lui-même, ni aux autres, il va juste rejoindre son frère. C’est cette simplicité, le courage dans le dénuement, sa fragilité de vieillard, sa personnalité sans artifice, avec sa façon d’exprimer les choses, de laisser venir, qui émeuvent, d’autant plus que sans la solidarité de quelques-uns parmi ses rencontres, il n’y serait pas arrivé. Dans cette histoire il y a du providentiel chez certains hommes qui, enclins à la bienveillance, se font les gardiens des uns et des autres. Un très bon film : Une histoire vraie de David Lynch.    

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30/08/2011

Le chef de gare, un film de Thomas McCarthy

Le chef de gare, un film qui m'a transportée. Comme si les acteurs étaient passés de l'autre côté du miroir. En transcendant leur rôle, ce trio de comédiens-poètes a rendu palpable une belle amitié. Un nain à la gravité légère, une mère endeuillée parfois un peu étourdie de chagrin mais sans aigreur aucune, un grand italien déguingandé, costaud et fragile tenancier de snack-bar ambulant, envahissant et discret à la fois, il y a symbiose et ouverture de leur part si bien qu'une jeune libraire ne va pas tarder à se rallier à eux. Les heurts,  les petites ruptures insupportables et la complicité qui prend le dessus. Aimable encore cette attirance partagée pour les chemins de fer. Revendiquent-ils un "droit de passage" pour ne déranger personne et se libérer du même coup  ?  Vous en saurez plus en cliquant ici :

http://videos.arte.tv/fr/videos/le_chef_de_gare_extrait_-...

 

08:41 Publié dans cinéma, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

10/08/2011

Petite fille

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Quelle pire violence que celle de choisir pour l'autre ? surtout lorsqu'il s'agit d'un partenaire amoureux ; "À quoi la destinez-vous ?", question qui fait froid dans le dos, tant elle est carrée dans sa façon de concevoir le pouvoir. Dans cette histoire, "la petite fille" subit longtemps avant de prendre sa vie en main ou de dérailler, ce qui revient presque au même au point où en sont les choses. Il eût été plus simple de quitter la maison définitivement afin d'éviter le bain de sang. L'introverti(e) quand il passe à l'acte ne prend pas toujours la décision "idéale", son idéal à lui étant bafoué depuis si longtemps.

Un film à recommander à tous les parents, politiques, décideurs de tout poil, tentés de se laisser emporter par le pouvoir et ses abus dévastateurs.      

 

07:23 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)