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19/06/2014

Les photos du jour (prises hier)

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Je ne prends pas cela comme de l'exhibition, un simple acte d'empathie pour mes mains, dont juste un bout de celle de droite est montré, en guise  de clin d'œil amical à moi-même.

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Le rosier blanc, dont les roses sont si fragiles, s'affirme néanmoins. Il croit en sa mission d'éclaireur de l'ombre.

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J'ai bien fait de ne pas couper les fleurs fanées du lilas, car il se passe quelque chose à ce niveau. De minuscules gousses de forme allongée en mini haricot vert remplacent les parties fanées.

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Fraisiers et lobelia (les petites fleurs bleues), j'ai acheté un plant de lobelia déjà tout fleuri au cas où vous me prendriez pour une jardinière surdouée.

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Yoko aime le kitch. Une vieille table basse à moitié cassée que je viens de mettre là comme support à un tapis, pour l'aérer, j'y pose la poule, devinant qu'un certain chat va agréer cette mise en scène ultra kitch. Le voilà qui s'installe,  petit numéro de séduction à la clé, un peu en clown blanc. Les chats sont souvent inattendus, imprévisibles, mais pas toujours.

 

 

 

 

 

06:00 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

18/06/2014

Au-dessous du volcan

loiseaude michelle.jpg"Note par note" disait Max Pol Fouchet en parlant de la prose de Malcolm Lowry ; du fait sûrement que la syntaxe de Malcolm L  lui était familière, il a conseillé de ne pas sauter de passage pour ne pas louper une note.... je suis ce conseil en tant que lectrice mais d'autres, qui en sont au stade de la curiosité par rapport à cette œuvre peuvent, j'estime, très bien lire un extrait qui leur donnera une idée du style de l'auteur et de son vague à l'âme.

 

À savoir que le Consul et Geoffrey Firmin désignent le même personnage, et vous comprendrez de quoi il retourne. Dans la postface il est aussi signalé que "Firmin Geoffrey le Consul", c'est, hors la fiction, l'auteur lui-même. Voici l'extrait :

 

"Le Sr. Bustamente semblait à moitié convaincu pour l'heure que M. Laruelle s'était laissé abuser, que le  Senor Firmin avait été au vrai une espèce d'espion ou, comme il disait, de escopion. Mais nulle part au monde, il n'y avait des gens plus humains ou plus enclins à la sympathie que les Mexicains, quelques suffrages qu'ils puissent apporter à Almazàn. Le Sr. Bustamente était tout prêt à plaindre le Consul, même en tant que escopion, à plaindre de tout son cœur la pauvre âme solitaire, tremblante, dépossédée, car il était demeuré ici à boire nuit après nuit, abandonné de sa femme (bien qu'elle soit revenue, avait presque hurlé M. Laruelle, c'était ça l'extraordinaire, qu'elle soit revenue !) et peut-être même, quand on se rappelait les chaussettes, de son pays, et errant sans chapeau et desconsolado et hors de lui à travers la ville, poursuivi par d'autres escopions qui — sans qu'il en fût jamais sûr, ici un homme à lunettes noires qu'il croyait un flâneur, là un autre traînard  vis-à-vis sur la route qu'il prenait pour un peon, là un jeune gars décharné à boucles d'oreilles se balançant follement sur un hamac grinçant — gardaient les issues de toute les rues et allées, ce que pas même un Mexicain ne croirait (parce que ce n'était pas vrai, fit M. Laruelle) mais qui restait tout à fait possible, comme le père du Sr. Bustamento le lui aurait assuré (il n'avait qu'à s'y mettre et tirer ça au clair), tout comme son père lui aurait assuré que lui, M. Laruelle, ne pourrait franchir la frontière, mettons dans un fourgon à bestiaux, sans qu' "ils" le sachent à Mexico avant son arrivée et décident déjà de ce qu' "ils" allaient faire à ce propos. Certes le Sr Bustamente ne connaissait pas bien le Consul, bien qu'il eût l'habitude d'ouvrir l'œil, mais toute la ville le connaissait de vue, et l'impression qu'il donnait, l'an dernier en tout cas, à part d'être toujours muy borracho bien sûr, était d'un homme vivant dans une crainte perpétuelle pour sa vie." 

Malcolm Lowry — Au-dessous du volcan

La photo est de Michelle Maani, prise à San Luis Obispo County en Californie. (vue ce matin dans le Daily Ray)

 

05:32 Publié dans Lecture, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

17/06/2014

La poupée par trop sexy

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La poupée par trop sexy ou pas trop sexy, c'est vous qui voyez. Vous remarquerez au passage comme mon auriculaire, mon petit doigt autrement dit, n'est pas petit. Des doigts d'origamiste.  La poupée a huit jours d'âge ; j'ai été obligée de m'emmailloter le majeur en raison d'un accident domestique. En effet, je faisais la vaisselle, lavai plus précisément un verre à la main, lequel, fragilisé par une fente que je n'avais pas remarquée, ainsi que par mes frottements brefs, répétés et énergiques pour le nettoyer, s'est brisé,  m'épluchant en cassant, le bout de ce pauvre majeur.

À Créteil, il y a fort longtemps, je m'étais fendu beaucoup plus profondément le pouce en ouvrant une boîte de haricots verts : le malheureux appendice, par on ne sait quel mauvais coup du sort, était allé  jouer l'ouvre-boîte à la place de celui qui m'avait échappé des mains. L'entaille avait exigé un tour à l'hôpital Mondor où je tombai sur deux chirurgiens qui, justement s'ennuyaient ce jour-là, n'ayant heureusement rien d'autre à faire qu'à me rafistoler le pouce, comme s'ils m'attendaient ce soir-là pour se désennuyer (cas exceptionnel aux urgences).  Ils travaillèrent, pleins d'entrain, en m'écoutant deviser inlassablement,  une infirmière du nom de madame Piquemal (pour de vrai) m'ayant fait une piqûre euphorisante en guise d'anesthésie locale. D'autant plus mémorable que je fus ensuite hospitalisée une nuit, ce qui me donna l'occasion de faire connaissance d'une incroyable Titi parisienne, elle avait mimé pour moi seule, son lever pour aller travailler lorsqu'elle avait une grippe : j'étais moyennement impressionnée mais touchée par l'intention et ou l'attention.  Cuirassées les dames du peuple là-bas. Cela dit, le pouce  reste légèrement marqué, très légèrement : une trace qui part de la phalange et remonte au milieu de l'empreinte digitale pour aller mourir de l'autre côté, presque au niveau de l'ongle. Si les chirurgiens avaient été débordés ce jour-là, sans pouvoir recoudre mon pouce, comme les nerfs étaient touchés, cela aurait pu  faire du vilain. Mon majeur quant à lui, pour écorché vif qu'il fut, et pissant bien le sang, n'est pas allé plus loin dans l'exigence de soins, que la poupée, renouvelée certains jours, trois fois dans une même journée avec force aspersion de bétadine.

Cela m'aura donné l'occasion de jouer de la plume et de vous montrer cet incroyable mais vrai petit doigt que j'aime tant (je me suis habituée à eux, l'autre étant pareil par un effet connu de symétrie mimétique)  

06:37 Publié dans Note, Photo | Lien permanent | Commentaires (0)