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16/01/2008

Voyage de Primo Lévi

952865dda88024a26456a67d47484ec8.jpgComment avez-vous eu l'idée du Voyage de primo Levi ?

En réalité, c'est Marco Belpoliti qui est venu me voir avec cette idée. Nous nous connaissions depuis un moment et il appréciait mes documentaires "on the road". J'en avais tourné plusieurs, mon plus ambitieux étant Sur le 45ème parallèle pour lequel nous avons suivi ce parallèle (à mi-chemin entre le Pôle et l'Equateur) des plaines italiennes au désert de Gobie, en Mongolie. Mes documentaires se fondent le plus possible sur l'inattendu, avec des rendez-vous et des événements imprévus. Marco me considérait comme le bon réalisateur pour ce projet - reparcourir l'itinéraire de Primo Levi tel qu'il est décrit dans La Trêve - qu'il murissait depuis avoir dirigé la publication des oeuvres de Primo Levi chez Enaudi.

Le Lien

Marguerite Yourcenar

« Je dirai ici qu’Hadrien a plus de chance que nous. Il n’était pas confronté comme nous avec un monde où nous sommes peut-être les derniers à pouvoir lutter, avec quelques minces possibilités de succès, contre « l’immense masse des maux et des erreurs » qui menace, non plus seulement, comme il le prévoyait, la civilisation de son temps, mais la vie même sur la terre. Il pouvait tout au plus entrevoir la fin, encore lointaine, du monde gréco-romain ; il ne pouvait prévoir ce à quoi nous assistons journellement, l’empoisonnement de l’air et des rivières, la mort des océans, la fin des espèces animales, la torture et le génocide endémiques, la dégradation de cet idéal d’HUMANITAS qu’il avait fait sien. Il nous est plus difficile qu’à lui de continuer à travailler courageusement et presque impossible de continuer à croire, même, comme il le fait, de façon mitigée et partielle, à la sagesse de l’homme. »

Marguerite Yourcenar (Entretiens avec…– Mercure de France)

15/01/2008

Hommage à la poule

8ccae771ec1530369c6c167baa5fb322.jpgL’homme, à des fins de profits personnels, a stoppé l’évolution de nombreux animaux : nous avons nommé la plupart des animaux domestiques. Et s’il n’a pas réussi à abêtir le chat et l’âne, la poule, elle, n’y a pas échappé ! Le temps est peut-être venu d’assumer cette réflexion de Chatillon : "l’homme est le dernier stade dans l’évolution perceptible à nos sens. Ce grade lui confère – non pas l’autocratie brutale sur le monde – mais une responsabilité envers toutes les formes universelles moins évoluées."

Notre ami Jacques Dufilho, le génial comédien, allait quelquefois savourer la quiétude du monastère qu’il s’était aménagé en Gascogne ; là, il y retrouvait bien sûr son épouse mais aussi une jument à qui il vouait une très grande affection et qui déjeunait à table avec lui ; il était heureux aussi d’y retrouver de nombreuses poules qui toutes étaient nommées : Paulette, Hortensia, Jacqueline…et accouraient dès qu’il les appelait.

Nous eûmes la chance de rencontrer une poule apprivoisée tout à fait charmante et tendre : elle sautait littéralement dans nos bras afin qu’on la câline, elle gloussait de joie en nous voyant déguster son œuf quasi quotidien qu’elle avait pondu dans l’immense atelier du grand potier Cauville qui lui donnait asile.

Un superbe et volumineux coq que des amis à nous avaient sauvé de la casserole venait chaque matin toquer à notre fenêtre : il volait à quelques dizaines de mètres d’altitude et sur plusieurs centaines de mètres ; les paysans de la région le surnommaient le Coq et étaient très fiers de le voir féconder leurs poules, au détriment de leur propres coqs…

Nous pouvons disposer du miel des abeilles sans leur nuire, des feuilles et des fruits des végétaux sauvages sans les infirmer, et des œufs des gallinacées et de certains oiseaux sans pour autant les empêcher de couver, du lait des chèvres, des brebis et des vaches sans avoir à tuer leurs petits. Ne nous gênons pas : que les poules meurent de vieillesse dans nos clapiers et elles auront encore la bonté de nous léguer leur plumage.

Il est donc important pour notre survie – et celle des poules – de fabriquer un poulailler afin de leur donner asile. Nous vengerons ainsi toutes celles torturées dans les ignobles élevages en batterie et qui ne nous proposent, juste retour des choses, que des œufs empoisonnés.

La suite, dans le livre de Alain Saury, le manuel de la vie sauvage

Éditions dangles Coll. « écologie et survie »

 

21:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)