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16/01/2008

Marguerite Yourcenar

« Je dirai ici qu’Hadrien a plus de chance que nous. Il n’était pas confronté comme nous avec un monde où nous sommes peut-être les derniers à pouvoir lutter, avec quelques minces possibilités de succès, contre « l’immense masse des maux et des erreurs » qui menace, non plus seulement, comme il le prévoyait, la civilisation de son temps, mais la vie même sur la terre. Il pouvait tout au plus entrevoir la fin, encore lointaine, du monde gréco-romain ; il ne pouvait prévoir ce à quoi nous assistons journellement, l’empoisonnement de l’air et des rivières, la mort des océans, la fin des espèces animales, la torture et le génocide endémiques, la dégradation de cet idéal d’HUMANITAS qu’il avait fait sien. Il nous est plus difficile qu’à lui de continuer à travailler courageusement et presque impossible de continuer à croire, même, comme il le fait, de façon mitigée et partielle, à la sagesse de l’homme. »

Marguerite Yourcenar (Entretiens avec…– Mercure de France)

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