Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/07/2007

Silence

a104f2eff9b6a84259026c329fa961db.jpgLa poésie est un système de signaux lumineux… », assurait le globe-trotter León Felipe. « Le vers antérieur au mien est une torche que portait dans la main le poète antécédent qui me cherchait, et le vers qui me suit c’est une lumière qu’un autre est en train d’allumer dans l’ombre épaisse de la nuit, en apercevant mes signaux. »

09:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

Poursuite du chemin avec Ponge

c63e5ec2196b53de051ed9ac3ce7a232.jpgImpossible de quitter Francis Ponge aussi vite. Ses poèmes vont nous accompagner  encore un bout de chemin sur ce blog.

Voici le Mimosa, avec ce texte on n’est pas loin du langage scientifique parfois, mais pourquoi pas ? Francis Ponge passe de l’hémisphère droit à l’hémisphère gauche avec une agilité qui me ravit. C’est peut-être là son génie : réconcilier sciences et poésie, pratiquer l’art du décloisonnement, pour plus de vérité. Car l’être humain n’est pas que ceci ou cela , c’est un tout. Bref, finie la rigidité ! Grâce à cet avant-gardiste on entrevoit des scientifiques  oser la métaphore et des poètes développant un sens de l’observation digne de Sherlock Holmes. Et le lyrisme ? l’hyperbole ? tout ce qui faisait du récitant de poème un mimosa, que dis-je un histrion de la comédia Italienne, un lunaire de service ?Eh bien justement Francis Ponge est un de ceux qui a rendu au mimosa ce qui appartient au mimosa.

 

Le mimosa

f2159a37d8c73523edb82011c1a923f3.jpgSur fond d'azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne, avec un rien d'histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot, dans son costume à pois jaunes, le mimosa.
Mais ce n'est pas un arbuste lunaire : plutôt solaire, multisolaire…
Un caractère d'une naïve gloriole, vite découragé.
Chaque grain n'est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux, un astre si l'on veut, étoilé au maximum.
Les feuilles ont l'air de grandes plumes, très légères et cependant très accablées d'elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d'autres palmes, par là aussi très distinguées. Et pourtant, il ya quelque chose actuellement vulgaire dans l'idée du mimosa ; c'est une fleur qui vient d'être vulgarisée.
… Comme dans tamaris il y a tamis, dans mimosa il y a mima.

F. Ponge, La Rage de l'expression, 1952

05:20 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

03/07/2007

Tout un poème Ponge !

09384ca0b72e25676310d7b9c71f8b8e.jpgPar sa poésie Ponge clarifie les choses, elles sont ce qu’elles sont, ainsi minutieusement décrites, comme s’il tenait à les préciser, nous éviter quelque méprise à leur sujet peut-être, tout au moins réduire une marge d’erreur que la vision trop floue que nous en avons pourrait occasionner. C’est par ce langage-là qu’il fait partager en quelque sorte sa compréhension des choses. C’est ainsi qu’il amène son lecteur à en soupeser leur réalité. Ce langage est avant tout une invitation au partage, alors ne boudons pas notre plaisir et laissons Francis Ponge nous réapprendre à regarder, forcer en douceur notre attention.

 Le cageot

A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.

(F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942)

b2a4273dce3c3476fb9c5cf875c1d4d0.jpg0c81b830c6df5c5ef92bcc64624a6715.jpg

 

18:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)