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09/03/2012

Porte-bonheur

Les deux tons de bleus de la muraille, départagés à l’horizontale sur toute sa longueur, créent un semblant de lointain pour le promeneur, lui offrent une ligne de fuite ; ce mur, à ceux qui vont le franchir, est le rempart de la dernière illusion. Son manque d’aplomb le fait onduler sous les poussées du temps ; derrière, une cour et autour, les bâtiments de la prison. Ce semblant de front de mer laisse les riverains indifférents. À l’angle de cette muraille, il y avait une femme ce matin, en blouson jeans baskets, son visage : un compromis entre celui de Serge Gainsbourg et de Philippe Noiret. Le menton relevé haut et le regard intérieur, elle adressait un sourire chaleureux à une personne invisible mais bien présente à son esprit, à hauteur de branchages inexistants. Pas de portable, personne à l’horizon, que moi qui passait en voiture. Elle souriait lèvres serrées avec la satisfaction évidente de celle qui vient de recevoir un bouquet de fleurs. Bonjour à vous et à votre invisible, puissiez-vous être le porte-bonheur de ceux qui ne sont pas encore libres.

 

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08/03/2012

Bretagne

Une écoute tout à l’heure de l’émission Les pieds sur terre, sur France Culture. Des Bretons avaient la parole, certains des interviewés se trouvaient sur des bateaux, moi dans ma cuisine je faisais clapoter l’eau de vaisselle autour des assiettes en écoutant leurs propos sérieux et instructifs. Chacun faisait une synthèse de son expérience de vie professionnelle et en tirait les leçons qu’il livrait à son interlocutrice. Une femme racontait ses difficultés de fonctionnaire, l’impossibilité de faire des économies, elle exprimait son inquiétude pour l’avenir de ses enfants et faisait part de ses résolutions : le boycott des élections, elle n’irait pas voter. Pour elle, les politiques sont tous pareils, « un loup ne mange pas un autre loup », il faut donc leur faire sentir les choses par le boycott ou la grève générale, pas la grève d’une corporation, la grève générale. Ensuite un homme s’exprima, éducateur à la retraite il s’est occupé toute sa vie d’enfants et d’ados "qui n’avaient pas tiré le bon numéro"  et "partaient dans la vie avec des bleus dans la tête" , il admirait leur courage et pensait qu’ils méritaient autant sinon plus de respect que les premiers de la classe. L’un des interviewés disait ne pas supporter le mot "peuple", parce que cela supposait un autre mot qu’il détestait encore plus : "élites", de ce fait, il n’y a plus pour les autres qu’à les observer passivement et les applaudir ou pas, subir. Un homme impliqué dans la vie politique disait pratiquer à l’occasion le boycott lui aussi. Il n’est pas allé accueillir Mitterand lors d’une des visites du président dans sa ville parce qu’il estimait qu’il ne se préoccupait pas assez des chômeurs. Il pensait que les gens devaient s’impliquer davantage dans des actions politiques, ne serait-ce que pour contrôler ceux qui sont aux commandes. Comment participer plus activement aux choses quand chaque cercle est fermé, disait un autre en écho, celui qui déteste le système des élites pour lui préférer les coopératives. La Bretagne cogite.

 

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oser n'en penser pas moins

Hormis la bonne chronique d’une journaliste sur l’obésité des gens appartenant aux classes plutôt pauvres de la société, il n’y avait ce matin à la radio que du recuit à la sauce campagne électorale, surtout de droite. Répétitions cadencées des infos, de quoi assommer un bœuf ; j’ai l’impression que les politiques de droite veulent récupérer la libération de Cassez et le printemps arabe pour faire peau neuve. À propos de bœuf, exploitation aussi du thème «  viande halal ou pas ». On questionne les uns et les autres, l’animal étant un « sans voix » par excellence, c’est pratique. Avant de quitter l’ordi, j’ajouterai une chose encore à propos de Marine Lepen, traitée de « machin chose » par Mélanchon. Sans pour autant partager les idées de Marine Lepen je trouve inquiétant, voire discriminant au-delà du possible, de "diagnostiquer" publiquement une personne en s’appuyant qui plus est sur la psychiatrie à seule fin d'évincer l'ennemi. Y a-t-il une vraie peur de l’étranger chez Marine Lepen ?  S’agit-il du « stranger », c’est-à-dire, l’inconnu ou du « foreigner », c’est-à-dire : qui vient d’un autre pays. Je pense que le seul « foreigner » lui pose problème sur un plan politique. J’espère et je pense que Marine Lepen n’est pas antisémite. Pour autant je vote pour ma part à gauche. Bonne journée, soyez  à l’écoute de vous-même de temps à autre amis lecteurs.

 

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