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19/07/2016

L'empathie

Ce n'est pas pour rien que je ressens une forte empathie pour Samuel Beckett... elle s'est formée à la lecture de son livre où évolue un certain personnage, Molloy, si je me souviens bien, qui suce des cailloux lorsqu'il a faim. Un personnage errant, pas dans la norme, et poursuivi par un homme qui a pour mission de l'éliminer. La violence de Molloy d'un coup survient quand il se trouve en situation de légitime défense. Il faudra que je relise ce livre encore et encore. Les rapports de Molloy avec son père sont aussi très compliqués. L'écriture de Beckett recelait pour moi  la poésie âpre de l'absurde où je décelais l'humanité de Beckett. En parlant d'humanité et de Beckett me vient l'idée de mettre en ligne ci-dessous un dessin de Zébra qui est un peu un personnage errant aussi, ici, elle erre dans une BD de Morris.

Je parle ce matin car je viens de lire une chronique au sujet de En attendant Godot, sur Diérèse :

http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/20...

 

carbone0001.jpg

15/07/2016

La BD avec du9

Avant de donner le lien de la BD avec du9, enfantin à trouver par ailleurs, je mets ici le rêve de cette nuit parce qu'il est significatif.

 

Un homme se trouvait dans une rangée de mendiants, assis par terre contre un mur. Une association s'occupait d'eux. Des gens sortaient d'un bâtiment ressemblant à une école comme s'ils venaient d'aller voter. Ces mendiants se trouvaient donc dans une cour de récréation. L'un d'eux tendit la main vers moi et j'y allai car je l'avais reconnu dans ce rêve : avant c'était un "monsieur tout le monde" du quartier sans doute et voilà qu'il n'avait plus de ressources. Je lui parlai et il était content.

 

Une autre image du rêve me revient : je courais après ce même "inconnu",  connu de vue seulement en  tant que "monsieur tout le monde" dans le rêve, je courais après lui, qui courait le long de la berge d'un lac, hors de lui. C'était impensable que cet homme se donne la mort mais si, il s'apprêtait à le faire. Je le rattrapai et le convainquis de revenir, que je lui donnerais au moins à manger. L'homme accepta. Un lien s'était créé entre nous.

 

Je reviens à une autre image :  cet homme, assis par terre, tient un fer à repasser à la main, je le lui prends parce qu'il est sale et qu'il n'a rien à en faire. Le fer dégouline d'une substance rouge que je ne prends pas pour du sang. Sans doute du vin. Ensuite, toujours dans ce rêve, je regrette de le lui avoir pris,  me disant que je le lui rendrai une fois nettoyé, peut-être s'en sert-il pour se réchauffer les mains, peut-être trouve-t-on de quoi le brancher ici et là pour se réchauffer.

 

Autre image du rêve : je me vois lui offrir les restes d'un pique-nique : il adore les crudités, mais il n'en restait que très peu, je lui en prépare d'autres.

 

Image suivante (peut-être dans le désordre) : la rangée des mendiants assis par terre, il y a une certaine ambiance dans ce lieu car un film va être projeté, quelque chose comme Ivanoé. Au travers de vitres on distingue de vagues images sur un écran géant, et des sons,  une phrase en sort  "je n'ai pas peur !" ; des gens passent devant les clochards,  indifférents.  Mon "monsieur tout le monde" clochard tend la main vers un être que je tiens en grande estime,  ancien ami à lui. Mais le voyant dans cette situation, il passe, lui faisant signe que les choses sont devenues impossibles entre eux, je le vois même rire de lui. Le mendiant, mi-philosophe, mi-touché  récrimine faiblement. Et moi, spectatrice de la scène, je trouve inouï le comportement de son "ami"  et  retourne vers le mendiant. Je me vois ensuite parler à l'homme qui s'est défaussé et il me dit que les choses sont devenues impossibles entre eux, un point c'est tout.

 

Voilà pour le rêve. Je le trouve significatif à la lumière du réveil. Ne sommes-nous pas dans une société qui éventuellement peut fabriquer ses monstres ?

Le lien du site de la BD avecdu9 :

http://www.du9.org/en/

20:49 Publié dans Culture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

13/07/2016

Le dragon vert se repose sur la terre

Un  vrai contact avec l'Afrique ne doit pas avoir d'intermédiaire. Sinon on a juste une idée. Juste une idée, c'est déjà ça néanmoins, c'est pourquoi je m'apprête à faire ce court récit.

Hier vers 17h30, je me trouvais dans le parc situé dans la rue qui aboutit à la gare,  700 mètres environ plus loin. L'envie d'un bain de soleil m'était venu, sous mon pantalon et  sweat-shirt, je portais un maillot de bain une pièce, j'enlevai le sweat pour sentir plus de soleil sur ma peau, qu'il s'y étende plus. Déjà mon visage baignait dans sa chaleur douce, maintenant c'était au tour du dos, des épaules et du thorax. Quel bienfait ! Le postérieur un peu enfoncé dans le petit trépied de toile, pliable,  faisant office de tabouret de fortune, je sentais mes lombaires se détendre en même temps que le soleil diffusait sa lumière en moi, dans les pores de la peau et dans mon esprit. Un livre ouvert à la page "Le dragon vert se repose sur la terre" était posé sur mes genoux serrés tandis que mes pieds étaient un peu écartés... je ne sais si cette posture est enseigné dans ce livre sur le Qi Gong de Ke Wen, mais pour l'instant je gardais les yeux mi-clos, et profitais ainsi qu'un lézard de ma félicité. Je sentis une main toucher le livre, légère. Un petit poing soudé par ce qui ressemblait à du caramel fondu,  mordoré, un petit poing sombre,  serré autour de cette source figée où la lumière caramel ruisselait, était posé sur la page gauche,  en haut à droite du mot "terre" du titre Le dragon vert se repose sur la terre. Je levai les yeux,  et y plongea le regard doux de l'enfant noir dont le blanc d'œil me parut merveilleusement blanc. De ce petit visage marron bien foncé, le blanc jaillissait comme du lait. L'enfant gardait le poing sur la page du livre et me regardait avec intérêt et douceur. Au bout de quelques secondes seulement j'entendis "Zacharie !", mais il ne bougea pas à l'appel de sa mère qui n'avait rien de bien impératif. Juste son nom était chanté par elle, qui observait son fils m'observant. À cet appel, j'avais quant à moi tourné la tête vers la jeune femme noire, qui gardait les mains posées sur le guidon de la poussette transportant un bébé. Zacharie devait bien avoir cinq ans. Il me regardait toujours, les yeux plongés dans les miens par moments il les baissait un peu à d'autre et recommençait ce lent va et vient du regard, non inquisiteur, Zacharie se contentait d'attendre. Cet enfant me détendait comme le soleil venu poser une autre lumière.  "Tu as un petit frère ?... Une petite sœur ?" lui dis-je. Pas de réponse. "Le dragon vert se reposant sur la terre" tourna la tête à nouveau vers la maman qui attendait tranquillement en me souriant. Je les trouvais amusants, ils ne me gênaient pas, n'avaient pas non plus idée qu'ils auraient pu éventuellement être gênants. Ils étaient sûrs d'eux en douceur. Comme le garçonnet n'avait pas répondu à ma question sur le bébé, je lui dis "Tu me serres la main ?", pensant qu'il allait me dire au-revoir de cette manière, mais il ne répond pas, avec toujours ce regard ni intense ni maussade,  léger. La mère rechante un "Zacharie", non empressé. Je dis à l'enfant "Tu ne peux pas  serrer la main de ta main droite, tu tiens le caramel."  je lui prends la gauche et la lui secoue un peu,  dans un mouvement de serrage de main amical. Il sourit mais ne donne toujours pas de la voix, alors je lui caresse son petit crâne laineux. Il apprécie beaucoup, laissant aller sa petite tête. Je me retourne vers la mère : "C'est un cadeau du ciel !" Elle s'approche timidement et me dit "oui" et revient de suite le silence souriant, je leur demande s'ils parlent français, à quoi elle me répond avec beaucoup d'accent "petit peu", alors je détache bien les mots pour lui dire que son enfant est mignon etc. "Merci" dit-elle  en me regardant d'une façon indéfinissable, l'important étant que la bienveillance se dégageait des deux côtés. Elle tendit la main à Zacharie qui repartit avec sa mère, pour revenir poser son petit poing sur la page de mon livre l'instant d'après. "Ah, j'ai compris lui dis-je, tandis qu'il regardait mon crayon bic, tu veux un souvenir." Je lui tendis le crayon, il le prit tout de suite et s'en retourna. "Merci" me lança la mère.

Un  écrivain en herbe ?  Elle savait ce mot de base "merci", l'enfant pas encore mais il le dit dans un autre langage... j'aurais pu le leur dire aussi vu ce moment agréable... de contact avec l'Afrique.

Et savez-vous pourquoi je sais que le poing de l'enfant était posé un peu au-dessus à droite du mot "terre", page 55,  du titre Le dragon vert se repose sur la terre  ? Parce qu'une coulée de caramel a laissé à cet endroit une trace un peu râpeuse sans pour autant que ça ne fasse un effet colle,  sucrée sans trop.

Attention le livre de Ke Wen ne s'intitule pas Le dragon vert etc. mais Entrez dans la pratique du Qi Gong.

 

À ce propos, voici un lien :

https://www.youtube.com/watch?v=fjzkIDvgNx4

10:02 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)