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13/07/2020

La maison près de la fontaine ; je vous salue Marie, de Georges Brassens ; Les proches de Nino Ferrer ♣♣♣ Témoignage d'un pélerin

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Nouvelle forme de pélerinage. Témoignage :

 

« J’ai marché pendant deux jours à la suite de Notre-Dame. J’ai marché en compagnie de jeunes filles en fleurs et de dignes dames âgées, de scouts en uniforme arborant leur fanion et de collégiennes en blue-jeans d’une aumônerie proche. J’ai marché au milieu de gens accourus de Bordeaux et de gens vivant à proximité et même, le dimanche, d’une famille de réfugiés syriens qui nous a accompagnés un moment. J’ai marché en compagnie de gens qui communient à genoux et de gens qui communient dans la main, de gens qui revenaient de Saint-Jacques-de-Compostelle et de ceux qui n’avaient jamais fait de pèlerinage. J’ai marché en compagnie de ceux qui « y croyaient » profondément et de ceux qui « n’y croyaient » qu’à peine… J’ai marché au milieu des gens d’ici et de maintenant, à la suite de Marie.

Nous avons cheminé à travers les vignes. Nous avons longé des bois. Nous avons traversé bourgs, villages et hameaux, accompagnés des sourires et des saluts de gens sortis de leur maison souvent avec leurs enfants pour nous voir passer. Nous avons affronté des exclamations goguenardes et aussi des regards indifférents. Nous avons béni les regards admiratifs et pardonné les autres. Nous avons cheminé à la suite de Notre-Dame, à travers la campagne de Gironde, et cela a suffi à nous combler. 
Il y a eu des moustiques agressifs et des ampoules aux pieds. Il y a eu la sueur, le vent, le soleil, la poussière et la soif. Il y a eu les courbatures et la lassitude, les pieds moulus et les jambes lourdes. Il y a eu tout cela, mais nous ne nous en sommes presque pas rendus compte, tout occupés que nous étions à cheminer sans relâche dans les pas de Marie.

La robuste jument de trait tirait sans renâcler la belle calèche aux panneaux de bois vernis, sur les bancs de laquelle se trémoussaient des grappes d’enfants rieurs qui agitaient des ballons. Bien tenue sur la petite remorque fleurie, Notre-Dame, dans la pierre blanche de sa statue, présentait, radieuse, son fils, ce Dieu-enfant qui nous tendait les bras en souriant.

Nous sommes partis de Saint-Émilion, à 9h, après la messe dans l’abbatiale. On célébrait ce matin des fiançailles, et malgré l’heure matinale, nous avons déposé au passage chez eux les fiancés ravis. Bifurcation vers Catusseau, traversée du terroir de Pomerol : un peu avant midi nous sommes arrivés, en périphérie de Libourne, à la petite chapelle du Pintey, dédiée à Notre Dame du Rosaire. Messe, pique-nique, veillée avec chants et prières : c’est le rythme bienfaisant du pèlerinage.

Retour à la maison à 22h passées. Le lendemain, dimanche, nous avons remis ça. Les chants et les chapelets, inlassablement récités sous la conduite de la sœur qui nous accompagnait, ont rythmé la journée. Paroles qui embrigadent ? Annihilation de la pensée que ces récitations continuelles ? Que nenni : si la route était martelée de nos pas (et certains marchaient pieds nus) en essayant de suivre la cadence métallique des fers de la jument, nos cœurs, incertains ou fervents, mais toujours de bonne volonté, s’élevaient lentement sur les gradins du Ciel.

Soudain, nous avons quitté la route et sommes entrés dans une belle propriété viticole pour terminer l’étape de ce dimanche. Si nos corps fatigués avaient bien besoin de faire halte, nos pensées sont allées vers les organisateurs et les bénévoles qui ont piloté cet évènement avec une inlassable et édifiante bonne volonté. Puis les pèlerins se sont dispersés… Et la statue de la Sainte Vierge s’est reposée, provisoirement installée sur une barrique.

Demain, elle reprendra sa route.

Que restera-il de ces deux jours, pour nous autres, humbles pèlerins ? Dieu seul le sait car sa grâce agit en silence dans le secret des âmes. Disons que ce fut un beau petit moment de foi, vécu sans façon. Pour mieux dire : C'était la… « Foi dite en passant » et cela a suffi à réjouir nos cœurs.

Découvrir plus sur mariedenazareth.com :

 Témoignage de Jean-Bernard, pèlerin du « M » de Marie

 

 

 

04:18 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

Fulgurance ♣♣♣ Extrait d'un poème de Pessoa

 

Nous avons acquis pour quelques pennies une petite radio transportable partout, sans être non plus une radio de poche. Je réécoute donc la radio un peu plus souvent, notamment les lectures sur France Culture. Dans Nuits magnétiques, j'ai entendu le  vieux feuilleton de La chambre jaune. Revenir aux bons vieux classiques est une forme de ressourcement. La nuit est faite pour cela je pense. Il y a eu aussi dans ces Nuits magnétiques, la rediffusion des reportages de 1988 sur les Mariniers. Un peuple qu'un prêtre appelle un peuple de manuels. Cette corporation des Mariniers a été oubliée par les divers gouvernements qui se sont succédés. À l'école, les enfants des mariniers souffraient de la discrimination a témoigné une femme qui a vécu cette discrimination. La jeune adolescente avait trouvé le soutien d'une élève juive pour affronter cette sorte de racisme social qui n'alla pas trop loin malgré tout.

 

À ce propos, il y a, on le voit par l'exemple cité précédemment, différentes sortes de racisme, celui, en Amérique, de la couleur de peau alors qu'en France ce serait plutôt de racisme social dont il s'agirait. Nous savons notamment que le racisme social sévissait plus que jamais au début du Moyen-âge, du temps des serfs, esclaves blancs au service des aristocrates. Pour autant une paix s'instaure aujourd'hui avec eux, après que le sang de la révolution a coulé, surtout par ailleurs celui, paradoxalement, du peuple, lequel a compté le plus de guillotinés. Le peuple qui, se rendant compte qu'il peut toujours y avoir pire, a fait la paix avec les nobles à mon sens, allant même jusqu'à une certaine nostalgie de ceux-ci. Cela s'est bien vu avec François Mitterrand, qui de mon point de vue leur rendait souvent hommage à sa façon, consciemment ou pas.

 

Autre exemple de racisme social à mes yeux, extérieur à la France celui-là : le génocide entre Tutsi et Hutus. J'ai suivi un reportage qui a parlé de la fulgurance de cette guerre, du passage à l'acte. Les Hutus faisaient beaucoup de radio et, au micro défilaient nombre d'humoristes pour se moquer des Tutsi. Les agresseurs se sont servis du rire pendant un temps avant de manier la machette... des gens de radio Hutus, "blaguaient" encore, autrement dit utilisaient un humour particulièrement âpre, en disant à l'antenne d'un ton léger, lors du passage à l'acte, qu'ils retrouveraient "les petits malins" qui étaient allés se cacher dans la nature pour leur échapper.

 

La guerre est-elle toujours fulgurante comme cela ? Pendant longtemps de nombreuses personnes préfèrent rire, s'efforçant de croire que tout va s'arranger avec un peu d'humour et puis d'un coup, ça éclate, comme ce fut le cas pour les Hutus et les Tutsis ? Désormais ces deux peuples sont en passe de n'en former plus qu'un, peut-être, tant ils vivent en harmonie. Ils sont devenus des champions de la réconciliation d'après les dernières informations.

 

Le Liban est aussi un exemple de guerre au sein d'une même "race" ; j'emploie ce mot "race", qui a été ringardisé en France sous le mandat notamment de François Hollande puisque l'on parle tant de guerre raciale ces temps-ci, dans les médias.

 

L'Amérique, où l'on tue aujourd'hui pour une simple couleur de peau semble être l'exception. L'esclavage des "serfs noirs" est une cicatrice plus longue à cicatriser que celle des serfs blancs... car peut-être, les blancs de là-bas ont oublié que leurs ancêtres ont eux aussi, pour beaucoup d'entre eux été des esclaves. L'esclavage n'est pas une spécificité dévolue aux Noirs, c'est un fait historique.

 

Pour en revenir au rire, fort heureusement, il y a d'autres sortes de rires que ceux qui résonnent comme de mauvais présages tant le ricanement est mauvais ; il y a aussi des rires thérapeutiques, les rires du cœur. Rions donc en chœur, mais avec cœur.

 

Rire du cœur avec Nino Ferrer (qui, soit dit en passant, a chanté Je voudrais être un Noir, comme chacun sait) :

 

 

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Un très long poème de Pessoa dont je mets l'extrait qui me chante :

 

Le poème s'intitule Bureau de tabac.

 

L'extrait :

 

Combien d’aspirations hautes, lucides et nobles –
oui, authentiquement hautes, lucides et nobles –
et, qui sait peut-être réalisables…
qui ne verront jamais la lumière du soleil réel et qui
tomberont dans l’oreille des sourds ?
Le monde est à qui naît pour le conquérir,
et non pour qui rêve, fût-ce à bon droit, qu’il peut le conquérir.
J’ai rêvé plus que jamais Napoléon ne rêva.
Sur mon sein hypothétique j’ai pressé plus d’humanité que le Christ,
j’ai fait en secret des philosophies que nul Kant n’a rédigées,
mais je suis, peut-être à perpétuité, l’individu de la mansarde,
sans pour autant y avoir mon domicile :
je serai toujours celui qui n’était pas né pour ça ;
je serai toujours, sans plus, celui qui avait des dons ;
je serai toujours celui qui attendait qu’on lui ouvrît la porte
auprès d’un mur sans porte
et qui chanta la romance de l’Infini dans une basse-cour,
celui qui entendit la voix de Dieu dans un puits obstrué.
Croire en moi ? Pas plus qu’en rien…
Que la Nature déverse sur ma tête ardente
son soleil, sa pluie, le vent qui frôle mes cheveux ;
quant au reste, advienne que pourra, ou rien du tout…

 

Esclaves cardiaques des étoiles,
nous avons conquis l’univers avant de quitter nos draps,
mais nous nous éveillons et voilà qu’il est opaque,
nous nous éveillons et voici qu’il est étranger,
nous franchissons notre seuil et voici qu’il est la terre entière,
plus le système solaire et la Voie lactée et le Vague Illimité.

 

 

         

09/07/2020

Autant en emporte le temps

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Une chanson, paroles et musique de Patrick S. VAST, avec Odile Guilheméry aux maracas.

Photo Régine VAST.

 

11:22 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)