22/02/2021
White & Black ♣♣♣ Balto
Une chanson de Patrick S. VAST, avec toujours la participation de Mrs Nono.
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Voici un extrait, page 235 de Balto, un polar de Jean Michel Payet.
Dans ces quelques lignes un personnage commence à se raconter. Elle donne son point de vue d'elle-même à 17 ans, quelques années plus tard. La journaliste stagiaire parle de son adolescence, durant la guerre 14-18. Elle est amoureuse d'un Poilu clarinettiste qui, en permission, a joué dans un orchestre chez elle, dans la grande villa, un hôtel particulier, lors d'une réception donnée par les parents de la journaliste, appartenant à la haute bourgeoisie parisienne. L'extrait :
"Certains jours, la jeune fille s'ennuie. Vu d'aujourd'hui, je la trouve un peu stupide. Ou du moins naïve. Elle a dix-sept ans, elle lit beaucoup et rêve de grandes aventures. Elle a envisagé de s'engager, de partir en secret comme infirmière sur le front, et pour se préparer elle lit en cachette la presse que rapporte Monsieur Père. Elle suit sur les cartes la progression des armées, s'enivre de noms exotiques : Dardanelles, Craonne, Saint-Pétersbourg... Un soir, elle a eu le tort d'évoquer ses projets patriotiques au cours du dîner ce qui a provoqué un haussement de sourcils de Madame Mère qui trouve ses projets grotesques, considérant que sa fille a des devoirs envers sa famille bien plus importants que d'aller soigner les miséreux dans la bouillasse. Ne doit-elle pas être présentée lors de la réception automnale au fils des Lantier-Bourguignon, Edmond ? Il a servi son pays en étant mobilisé à l'arrière, grâce aux relations de Papa."
Sinon, l'intrigue se déroule sur un train d'enfer et est racontée du point de vue d'un adolescent de 14 ans. À cette époque on était quasiment un adulte à cet âge. L'adolescent en question s'attache à "cette bourgeoise" de journaliste stagiaire, alors que lui appartient à la Zone. L'auteur connaît Paris parfaitement, et son histoire aussi, ainsi que celle des fortifications de la ville pour se protéger des Prussiens, la barrière de Paris et la zone, faite de cabanes rafistolées à la diable qui s'est installée sur ce no man's land ! On sillonne la ville avec cet ado très dégourdi. C'est super ! Pour moi notamment qui ai des cauchemars récurrents où d'un coup devenue analphabète, je suis perdue à Paris parmi des zombies muets. C'est donc aussi un livre thérapeutique pour moi, avec un tel guide possédant une telle gouaille, je ne pouvais espérer mieux ! J'ai même envie de découvrir Paris seule, d'y marcher durant quelques jours et de faire la nique à ces cauchemars. Merci Jean Michel Payet.
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15/02/2021
Le spleen des piano bars ♣♣♣ Lionceau perdu dans la banlieue
Chanson de Patrick S. VAST, avec la participation visuelle de Mrs Nono ☺ et de Mr Pluton.
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Nous avons regardé le film Les Misérables en vidéo ce soir. La lionne rugit après l'ado, qui lui a volé son petit. En fait, l'ado se voulait protecteur du lionceau, avec la volonté de soustraire l'animal à une condition d'animal de cirque. Par contre ce même ado n'est pas le protecteur des poules, figurez-vous. Il en a en effet proposé une à dévorer toute crue au lionceau en âge de s'acquitter de cette besogne quoique bien jeune encore.
Pauvre poule ! Elle subit le même sort que la grenouille vue sur la 5 avant hier, qu'un scientifique montre se faire dévorer par un serpent, avec la froideur d'un reptile. On ne voit pas la poule se faire dévorer cela dit, mais bon, facile de deviner l'issue du face à face imminent.
Mais pauvre ado aussi, voleur de poules et du lionceau ; il se reçoit le tir d'un flashball en pleine figure, d'un flic qui a perdu pied, et ce, juste après que l'ado en question ait encaissé la colère de la lionne, filmée à deux doigts de le dévorer (j'espère que c'était un montage sinon l'acteur risque d'être traumatisé à vie).
Oh pauvre ! dirait-on dans le Sud de la France avec une vraie miséricorde dans la voix (quand même un peu exaspérante si l'on est un brin orgueilleux ou orgueilleuse).
Révolte des adolescents, adultes dépassés, qui paient cher leurs erreurs. Tirs de mortier à ne plus commercialiser en tout cas. On les aime nos ados, quand même, pas vrai ?
La bande annonce du film, très explicite :
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06/01/2021
Digestion
Rapport au post précédent : sensation de bonheur, qui s'est répandue parmi les gens alors qu'ils ne savaient pas encore de quoi il s'agissait.. J'ai tendance à croire en ce témoignage. En l'occurrence ce bonheur était suscité par une nouvelle présence en ce monde, celle de Jeanne d'Arc. Les Anglais étaient dans le mauvais rôle à l'époque. Bien avant que bcq de pays européens, ne deviennent colonialistes à l'instar des Anglais, ceux-ci envahissaient la France. Les forces spirituelles s'en mêlèrent si j'en crois la lecture faite ce matin, et le comportement de Jeanne lui-même qui recevait des messages d'entités célestes.
Les non croyants d'aujourd'hui l'auraient directement mise en HP. C'est pourquoi je pense, Bernanos, qui aimait Jeanne d'Arc et qui de plus épousa quelqu'un parmi les descendants de la famille de celle-ci, détestait la psychiatrie et garda sur son cœur une lettre qu'Antonin Artaud lui avait adressée.
La psychiatrie a changé je crois et les gens qui bossent là-dedans font certainement ce qu'ils peuvent. Pourtant pour le cas Jeanne d'Arc, je crois bien qu'ils la verraient toujours aujourd'hui comme gravement "dérangée" et hautement stupide.
Il me reste un fond chrétien en dépit que je ne puisse suivre tous les préceptes christiques (aimer les gens qui me détestent étant trop difficile pour moi), car j'aime toujours le combat de Bernanos pour la liberté et son amour pour Jeanne d'Arc me touche.
Cela dit, si je me fie à certains historiens, les Français au pouvoir, un moine du haut clergé notamment, n'ont pas aidé Jeanne. Le moine haut gradé serait même en partie responsable de sa condamnation. Il y avait des moyens diplomatiques de la sauver des mains des ennemis et, toujours d'après certains historiens, le roi français, que Jeanne avait pourtant aidé à rétablir sur son trône, n'a pas fait grand-chose pour la sauver. Bien sûr on doit être un maximum désintéressé quand on aide autrui, mais un peu de reconnaissance ne fait de mal à personne.
La distance de ces lointains événements aide à ne pas prendre les choses à cœur, en principe. On regarde à froid, sans passion.
Concernant le reportage vu hier sur la dénazification, j'étais plus interpelée. Je ne savais pas que la dénazification était passée par une étape où, de nombreux SS étaient jugés, puis, juste après avoir été reconnus coupables, ils prenaient la file indienne pour la potence.
Je me suis posé la question sur les victimes en général. Les victimes de l'holocauste et leurs bourreaux, devenus à leur tour des sortes de victimes car il n'est pas naturel de se faire pendre autant qu'il n'est pas naturel de naître nazi. On ne naît pas nazi ou salopard ou effroyablement mauvais, intolérants aux autres parce que différents de soi, on le devient. Pourquoi ?
Pourquoi cette intolérance à ce qui est différent ? Parce que ce qui est différent serait vu comme l'inconnu, et donc l'ennemi ? Devient-on nazi par peur de l'autre qui se mue en intolérance ?
Jean Benoît chanté par Patrick S. VAST :
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