23/05/2021
Le Colombo d'hier soir
J'ai toujours aimé le personnage de Colombo, comme beaucoup de monde je pense. Colombo est un francophile, il roule dans une vieille guimbarde française, porte un imper de coupe française. Citadin français de dégaine, pas de béret sur la tête ni même de casquette certes, mais dans toute sa splendeur tout de même.
Je regardais donc Colombo hier soir et j'ai trouvé l'enquête édifiante. Il s'agissait d'une femme déshumanisée par une épreuve. Pas de moralisation quant à la cruauté mentale dont elle a été l'objet, mais presque mine de rien on montre dans le déroulement de l'enquête le poids des conséquences. La déshumanisée en question s'est raccrochée à son musée, celui-ci est devenu toute sa vie et c'est ce musée que son frère, homme d'affaire très peu psychologue veut liquider. Tout n'est pas qu'histoire de gros sous, lui oppose la sœur, toujours celle dont le musée est toute sa vie. Un musée n'a pas vocation à être une machine à sous dit-elle en substance. Mais le frère ne veut rien entendre, d'autant que la sœur n'insistera pas. Pour elle on comprend d'après sa personnalité devenue étrangement froide, que ce serait peine perdue. Et la voilà à mettre en œuvre une machination qui coûtera la vie à deux hommes. Car pour tuer son frère tout en se fournissant un alibi, elle tue de sang froid un autre homme, censé avoir tué son homme d'affaire de frère avant de lui-même succomber à une balle que l'agressé lui aurait envoyée pour riposter. Une mise en scène tordue au possible mais plausible.
Dans sa compassion pour la détraquée (devenue insensible sauf pour ce qui concerne les objets du musée), Colombo lui offre son bras comme elle le lui a demandé, et l'accompagne jusqu'à la sortie, vers la voiture de police qui la conduira en prison pour longtemps. Ce bras qu'il lui a offert pour la soutenir devient l'ultime ironie dont fait preuve la malheureuse à l'égard de sa sœur.
Les conséquences de certaines cruautés exercées sur quelqu'un, du cynisme à son apogée, sont ici ravageuses. Un peu l'histoire de Dracula qui, lorsqu'il mord quelqu'un en fait un vampire comme lui.
Je prie pour que vienne le règne de la fraternité. Merci à ce cher acteur qui je pense a beaucoup donné de sa personne.
10:41 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
22/05/2021
Que signifie en ces circonstances "Prenez soin de vos enfants" ?
J'ai appris par la télé que les fils de Lady Di sont en colère contre les journalistes de la BBC, qui a manipulé leur mère a déclaré William afin de la porter à déclarer des choses à propos de son couple sur un plateau télé, propos qu'elle n'aurait pas tenus sans la manipulation dont elle a été l'objet.
Je me suis demandé pareillement si la maman éplorée qui a perdu sa fille Marjorie, maman endeuillée que je viens de voir et d'entendre à la télé aurait déclaré ce "prenez soin de vos enfants" dans le contexte de la marche jaune, sans une influence politique extérieure. Car ce "prenez soin de vos enfants", comment les parents de l'ado qui a administré les coups de couteau à Marjorie l'ont-il entendu ? Se sont-ils sentis incriminés ? voire symboliquement poignardés à leur tour ?
Dans son chagrin, cette mère n'a pas dû réaliser le fait que prononçant ces mots apparemment anodins, dans ce contexte, elle faisait porter sans le faire exprès le chapeau du tragique événement aux seuls parents de cet ado.
Mais nous ne savons rien de l'environnement de cet ado. Pourquoi tant de haine chez cet ado ? Était-il placé en famille d'accueil et cette situation le révoltait-il ? Pourquoi se livrait-il au harcèlement ? Pourquoi était-il déjà probablement outillé d'un portable alors qu'à son âge un portable n'est pas nécessaire. Pourquoi la société de consommation incite-t-elle des ados immatures aussi bien sur le plan physiologique du cerveau humain, que sur le plan de la maturité d'esprit, à avoir un portable tout le temps sur eux ?
On devrait lutter contre ce qui devient un "port d'armes" autorisé chez les ados. Tout parent qui offre un portable à un jeune ado croit pourtant bien faire et aider son enfant à "être dans le coup".
Prendre soin de son enfant ce serait aussi ne pas céder au consumérisme. Ne pas les laisser regarder des trucs violents via les téléphones à des âges trop précoces.
La société est très dure et les parents ne pensant pas être laxistes en leur offrant ces téléphones trop tôt, peuvent se retrouver à être des parents de harceleurs. Et le harcèlement en soi est déjà très destructeur.
Mais il n'y a pas que cela
20:32 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
"On ne ferme pas une boulangerie comme on ferme un site SEVESO seuil haut"
Mazingarbe, salariés abandonnés.
"On a rencontré des tonnes de représentants de l'État mais personne n'a rien fait pour nous. Ils n'ont rien changé dans la balance. Je leur ai dit qu'ils n'avaient pas plus de pouvoir qu'un groupe espagnol géré par un fonds de pension américain ; ça ne leur a pas plu mais c'est la triste vérité. L'État français est incapable de mettre la pression à un groupe européen, c'est tout simplement pitoyable."
Plus loin dans cet article du mercredi 28 avril 2021 de La Voix du Nord à la rubrique Pays de Bully :
"Lors d'une réunion avec le préfet, il nous a dit qu'il ne nous abandonnerait pas. Un collègue lui a alors demandé ce qu'il allait faire pour nous. Il y a eu un blanc et aucune réponse. C'est des discours de façade, c'est de la politique, ça ne sert à rien !"
Plus loin :
"Mobilisés pour sécuriser le site, les salariés sont parvenus à vider la sphère.
"La cuve est vide, il ne nous reste plus que l'inertage, explique S H. Il n'y a plus de liquide dans la sphère mais il reste un gros volume d'ammoniaque, sous forme de gaz, qui est tout aussi toxique. Une société annexe vient mettre la sphère à l'air libre pour qu'elle devienne inerte. Elle ne sera plus dangereuse au niveau fluide toxique."
"On s'était engagés à enlever et à transformer tous les produits dangereux pour l'environnement du site. C'est désormais chose faite, depuis mardi 27 avril, nous les salariés ne sommes plus obligés d'aller sur le site."
Les salariés l'assurent, ils ont été très touchés par les nombreux messages, beaucoup de remerciements et de soutien des riverains, "on a aucun regret. On sait que si nous n'avions pas sécurisé le site, personne ne l'aurait fait, poursuit S H. Personne d'autre que nous ne pouvait le faire. Le préfet a encore essayé de nous expliquer que si nous n'avions pas été là, il aurait trouvé une solution. Je lui ai demandé quel était le plan B. J'attends toujours une réponse.""
Des ouvriers abandonnés dont la dignité laisse sans voix ceux qui les abandonnent.
Ce sont des héros. Déjà ils s'en sont sortis par cette dignité, espérons maintenant qu'ils trouveront un travail à leur hauteur.
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