26/04/2021
Comment un homme peut-il naître ? ♣♣♣ L'espace
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21/04/2021
La société comme elle va
Les passagers Incertains, de Geoffrey Decoëne. L'extrait, page 33 :
"Le mot du dictionnaire qui aurait pu le définir au mieux était situé entre triste sire et pisse-froid. Quels que soient les arguments qu'on lui opposait, il avait toujours raison. Et moins son interlocuteur avait de grade, plus la façon dont il le démontrait était condescendante. Le contraire était tout aussi vrai. Et si le président de la République lui avait affirmé que deux et deux font trois, il aurait pu l'admettre sans aucune difficulté. Il ne se fiait pas à l'homme mais à sa situation sociale ou à son grade.
Maladie incurable, d'après Léonie.
Il aimait l'argent et lui-même. C'est tout. Le reste ne l'intéressait pas.
Il avait connu trois suicides de policiers alors qu'il était chef de service. Absolument rien ne lui avait jamais été reproché. Il dirigeait son service sans aucun état d'âme. Quelquefois, il pouvait donner l'impression d'être vaguement à l'écoute. Ce n'était jamais le cas. Comme il aimait le dire, il était commandant de bord, avait peu de fioul en stock et devait ramener beaucoup de poissons, et jusqu'à preuve du contraire, le chemin le plus court était la ligne droite, tant pis pour ceux qui se trouvaient sur sa trajectoire.
NP : La souffrance morale au travail : le mal du siècle précédent et du début de celui-ci : la déshumanisation.
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20/04/2021
Lu et vu
J'ai commencé la lecture des Passagers incertains de Geoffrey Decoëne.
Les lecteurs et lectrices savent d'ores et déjà à la page 30 que Marc bosse avec un paresseux nommé Georges, collègue qui, lorsqu'il ne conduit pas sur l'autoroute pour la Sanef, laisse ses collègues faire le boulot difficile, déplacements d'objets lourds notamment. Lui reste alors le popotin vissé sur son siège et consulte son portable, couvert par un certificat médical certes, mais enfin il aurait pu regarder son collègue pour éventuellement lui venir en aide lorsque celui-ci s'aventurait sur l'auto-route, risquant d'être renversé. L'auteur critique à raison ces gens mordus de leur téléphone portable, l'œil rivé dessus dès que l'occasion se présente comme si le monde n'existait qu'à l'intérieur de l'écran de celui-ci, oubliant les priorités de la vie.
C'est là que moi qui écris ces quelques lignes je me rappelle que j'ai mis au four des pains au sarrasin faits maison que j'avais oubliés l'œil rivé sur mon écran d'ordinateur.
Je viens d'aller en retirer un du four éteint par mon ami. Le pain était cuit à point.
Les portables donc, Georges en est mordu et utilise le sien pour suivre des courses de chevaux, espérant devenir millionnaire et définitivement oisif. L'hédonisme n'est pas toujours de mise pourtant dans un monde où malheureusement, l'heure est au combat.
Puis j'ai visionné un film lui aussi combatif à sa façon. Il s'agit de Poulet au vinaigre, où Chabrol met en avant la dureté du monde, montrant notamment son flic, joué par Poiret, n'hésitant pas à utiliser la torture du visage plongé dans l'eau jusqu'à bout de souffle, afin d'extorquer les aveux à une personne certes pourrie au niveau de son manque total de sens moral ; le notable ainsi malmené n'hésitant pas à harceler la veuve et l'orphelin, à les menacer sans répit. Le flic utilise des méthodes qui espérons-le n'ont plus cours. Force est de constater dans cette fiction que le flic en question sauve des vies en avançant dans son enquête par ses méthodes d'un autre âge.
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