20/08/2020
Communication facilitée ou Psychophanie
Page 99 :
"Tu as déjà entendu parler de la communication facilitée ? Ou de psychophanie ?"
Page 100 :
"..., cette façon qu'ils ont tous de considérer la douleur de Théo comme une simple vue de l'esprit... Ça me rend dingue."
Après que Théo a réussi à communiquer avec l'orthophoniste grâce à cette méthode (Théo veut témoigner car il a vu le meurtrier de son père), l'orthophoniste pense à propos de l'éducatrice émerveillée d'avoir vu Théo parler à l'orthophoniste via le clavier :
Page 108-109 :
"Oui, c'était prodigieux d'accorder la parole à ceux qui en étaient physiologiquement privés. Et pourtant, on interdisait la pratique. Et il y avait peu de chance que cela change tant que la science, la toute-puissante instance de ce monde matérialiste, n'évoluait pas suffisamment pour donner un accès sans conteste à la vérité : la communication facilitée fonctionnait bel et bien. Ce n'était ni de la magie, ni du charlatanisme, ni une quelconque secte sataniste ayant pour unique objectif d'exploiter les faiblesses ou faire parler les morts. Mais voilà : on ne croit que ce qu'on voit. Et on sacrifiait sans vergogne ceux dont on préférait, peut-être, ne pas connaître les envies et les exigences. C'était plus commode comme ça. Jésus serait mort des milliers de fois avec cette mentalité thomasienne. Mais après tout, qu'est-ce que ça pouvait faire ? pensait-elle. La science prouverait sans doute avec un bonheur évident que tout ce folklore christique n'était qu'une belle histoire pour endormir le peuple. [...] La science empêtrée dans ses paradoxes. Et pendant ce temps-là, on ne se soucie pas de la souffrance de celui qui attend désespérément qu'on lui donne enfin voix au chapitre..."
La nuit avalera le mal, de Marie Compagne ; Amanite Édition
18:27 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)
Qu'aurait répondu Rousseau ?
Je parle du livre La nuit avalera le mal à Patrick, avec la technologie aidante, utilisée à bon escient par une orthophoniste pour aider une personne polyhandicapée. Lui aussi trouve cela intéressant, cependant il revient à notre propre problématique, avec Sam donc, qui lui, n'avait pas de problème moteur (mais pourrait en avoir peut-être, à force d'être confiné).
Il me dit que, quant à nous, nous aurions dû ne faire appel à personne et partir en forêt avec Sam. La nature, certains animaux auraient été les grands éducateurs de Sam, avec nous.
Encore faut-il trouver des coins en forêt et ne pas tomber sur des autochtones qui vous zigouillent, lui dis-je.
À quoi il répond que sur la planète il doit encore exister des coins non investis par l'homme.
Je ne le pense pas... mais je crois que Rousseau également aurait très bien compris le propos de mon ami.
07:54 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
19/08/2020
La nuit avalera le mal de Marie Compagne
J'en suis à la page 58 de La nuit avalera le mal, de Marie Compagne. Certes le livre commence par la narration d'un crime particulièrement abominable, mais ensuite s'ouvrent des portes sur un monde que nous n'aurions pas deviné sans quelques génies de la communication pertinente. Une communication via les mots non parlés mais impulsés, du côté des handicapés. Nous sommes en présence d'un génie en effet en la personne d'une orthophoniste, car elle parvient à parler avec des personnes que la plupart des gens prennent pour des légumes. Un beau miracle du cœur humain que celui de l'orthophoniste, intelligence humaine alliée à une technologie mise au service des personnes handicapées, mais qui est interdite en France, car on ne peut rien prouver, et donc on craint de donner de faux espoirs aux parents. Pourtant il en va du bien être de personnes confrontées à des conditions de handicap extrêmement rudes. Dans ce livre, il y a une intrigue policière où est mêlé étroitement un enfant polyhandicapé. Il va réussir à dire à l'orthophoniste le drame que sa mère s'applique à lui cacher afin, croit-elle, de le préserver. Il s'agit de la mort du père de cet enfant, père assassiné de façon ignoble. L'enfant a vu le tueur. Sans l'orthophoniste, il serait cloîtré dans ce drame. Marie Campagne, l'auteure de La nuit avalera le mal ouvre le champ des possibles parmi un champ de ruines. Lorsqu'un être cher disparaît, et aussi atrocement, on est comme ruiné sur le coup par la douleur quasi insurmontable au début. Et pourtant des portes s'ouvrent. Un langage se met en place. Une présence intelligente, un regard autre, qui a compris l'intelligence de l'autre, s'est proposé pour vaincre la détresse de l'enfant.
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