19/08/2020
La nuit avalera le mal de Marie Compagne
J'en suis à la page 58 de La nuit avalera le mal, de Marie Compagne. Certes le livre commence par la narration d'un crime particulièrement abominable, mais ensuite s'ouvrent des portes sur un monde que nous n'aurions pas deviné sans quelques génies de la communication pertinente. Une communication via les mots non parlés mais impulsés, du côté des handicapés. Nous sommes en présence d'un génie en effet en la personne d'une orthophoniste, car elle parvient à parler avec des personnes que la plupart des gens prennent pour des légumes. Un beau miracle du cœur humain que celui de l'orthophoniste, intelligence humaine alliée à une technologie mise au service des personnes handicapées, mais qui est interdite en France, car on ne peut rien prouver, et donc on craint de donner de faux espoirs aux parents. Pourtant il en va du bien être de personnes confrontées à des conditions de handicap extrêmement rudes. Dans ce livre, il y a une intrigue policière où est mêlé étroitement un enfant polyhandicapé. Il va réussir à dire à l'orthophoniste le drame que sa mère s'applique à lui cacher afin, croit-elle, de le préserver. Il s'agit de la mort du père de cet enfant, père assassiné de façon ignoble. L'enfant a vu le tueur. Sans l'orthophoniste, il serait cloîtré dans ce drame. Marie Campagne, l'auteure de La nuit avalera le mal ouvre le champ des possibles parmi un champ de ruines. Lorsqu'un être cher disparaît, et aussi atrocement, on est comme ruiné sur le coup par la douleur quasi insurmontable au début. Et pourtant des portes s'ouvrent. Un langage se met en place. Une présence intelligente, un regard autre, qui a compris l'intelligence de l'autre, s'est proposé pour vaincre la détresse de l'enfant.
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