16/05/2014
Les robots
J'ai suivi les deux feuilletons diffusés très tard le soir sur Arte chaque jeudi : un truc sur les robots. Cadre : les pays du nord. Certains comédiens à la plastique poupée Barbie et Barbo se prêtent bien au jeu du robot ; les auteurs de la série ont prévu un modèle robot bonne à tout faire et l'ont conçu avec un bel embonpoint, côté ventral, n'échappant pas au machisme, et incluant subrepticement les machines dans le jeu ennuyeux de la domination primaire de cour de récré : des robots beaux pour le sexe et autre mondanité et d'autres, pour le ménage, pas beaux. Mais en fait le feuilleton traite plutôt du thème de l'animisme. Les objets ont une âme. Mais ces objets dotés d'esprit sont aussi pourvus de fichiers très sophistiqués, d'une mémoire à accumuler des souvenirs ; combinaison de machines intelligentes voire qui tendent, pour certaines, à devenir intellectuelles et qui, par ailleurs, se sensibilisent au sentiment, accédant ainsi peu à peu à l'émotion. Comme on pouvait le deviner, cela sème le trouble parmi les humains qui sont de plus en plus à la recherche de repères.
Je ne prête pas d'âme aux objets, mais je peux me tromper. Ma seule certitude. Je reste néanmoins sur le fait que je ne prête point d'âme aux objets. Je n'ai gardé aucune vieille poupée par exemple. Donc la série m'intéresse moyennement... Plus Belle la vie donne plus matière à réflexion parfois.
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15/05/2014
Les émotions rentrées
Les émotions rentrées (peut-être est-ce un barbarisme d'appeler cela comme ça, mais on voit tout de suite ce que ça veut dire) les émotions rentrées, disais-je, sont mauvaises pour le cœur.
Il s'agit donc de s'exprimer lorsque, par quelque mauvaise tournure des événements, ou mauvais coup du sort, vous vous retrouvez en situation de dominé dans une société ou tout n'est encore que rapport de domination, et que des sbires en profitent pour vous infliger des émotions violentes, par leurs propos et attitude, par les décisions qu'ils ont le pouvoir de prendre concernant votre enfant et vous-même par conséquent, lesquelles influeront forcément plus ou moins lourdement sur votre destin. Il s'agit de s'exprimer donc, lorsque l'on se retrouve par mégarde en situation où l'on est contraint de jouer le rôle de la souris face au gros matou sadique (parfois ils sont plusieurs matous et matoutes, au féminin, oui, car les femmes de pouvoir, dans certaine situation de domination ne sont pas forcément plus évoluées que leurs homologues masculins.) S'exprimer malgré tout ça... peut-être vain, sur le plan de la situation immédiate qui ne changera pas, quoi que vous fassiez, mais est salutaire du point du vue sanitaire, seulement, ce n'est pas si facile car si vous laissez éclater votre colère, le cœur trinque horriblement. Vous risquez inutilement l'infractus, ce qui ravirait des ennemis que l'on avait justement pas envie de contenter. Reste à prendre de la distance ... cela requiert souvent une certaine solitude et du temps.
Mon cas personnel : tout à l'heure j'ai croisé le chemin d'un éducateur, dans un magasin d'alimentation. Par l'air supérieur qu'il avait pris en me voyant, je l'ai jugé à mon tour et rangé du côté de ceux qui regardent une lamelle de cerveau humain au microscope avant de la balancer à la poubelle sans état d'âme. Voilà. Sans compter les affects encombrants car les hommes à queue de cheval me filent des boutons depuis que l'un d'entre eux nous a volé notre paye, à Patrick et moi, de semeurs de haricots verts en Ardèche, il y a plus de trente ans de cela. Résultat des opérations : cœur battant trop vite au souvenir d'éducateurs zélés.
Si je la prends cette distance, en ces circonstances précises, je me souviens des gens sympathiques parmi ceux qui font profession d'éducateur. J'en ai rencontré, notamment deux jeunes femmes d'un centre près de la côte d'Opale où a résidé durant deux années Sam. L'une, une jeune fille de l'Est. Quand je l'ai vue j'ai dit à Patrick qu'il me semblait voir la plus belle femme du monde, ensuite, le métier étant dur, et comme elle s'y investissait de tout son cœur, elle a pris un peu d'embonpoint. Mais restait très belle. L'autre, une brunette du coin, évoquait la fille Trintignan, une des plus belles femmes du monde. Une jeune femme qui outre sa joliesse, possédait une belle sensibilité.
Voilà, déjà à l'évocation de ces deux femmes, je me sens mieux.
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14/05/2014
Le chemin de la bibliothèque
Tout à l'heure, en vélo sur le chemin de la bibliothèque du centre ville, j'entends des cris de manifestants. J'approche, j'entends mieux et comprends pourquoi les policiers autour, aussi nombreux que les manifestants, font une tête d'enterrement : la cinquantaine de personnes regroupée derrière des bannières traite d'assassins des gens de la police. En rouge sur les tissus des bannières c'est écrit : Lahoucine, cinq balles dans la tête. Tous ont le teint bronzé. Au retour de la bibliothèque, ils ont progressé jusqu'au tribunal face auquel ils crient leurs slogans, entourés de policiers toujours figés qui ne communiquent pas entre eux. Un blondinet d'une grande douceur, après m'avoir donné un tract, m'a expliqué.
Extrait du tract qui s'intitule :
ici comme ailleurs, la police assassine
Le 28 mars 2013, à Montigny-en-Gohelle (62), Lahoucine Ait Omghar est tué dans sa rue de 5 balles par la police. c'est le troisième jeune de ce quartier abattu par des policiers. Comme à son habitude, les flics se cachent derrière la légitime défense et les medias salissent la mémoire des victimes, alors qu'encore une fois, un jeune issu d'un quartier populaire est assassiné. Comme toujours, les familles restent seules face au silence de la justice et de l'Etat.
Ce silence en rappelle bien d'autres....
s'ensuit une liste de jeunes qui ressortent morts après une entrevue avec la police, soit dans un fourgon ou ailleurs. Le dernier, à Argenteuil, Ali Aziri, meurt étouffé après un contrôle routier.
Plus d'infos sur les affaires et rassemblements :
www.urgence-notre-police-assassine.fr
ou : www.resistons.lautre.net
ou : www.labrique.net
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