27/05/2014
Visite
Sauvés
Un poème de Georges-Emmanuel Clancier
A jamais nous sauve le cristal de cet instant
Où les vagues battent, où résonnent les années,
Où la vie demeure une chaude promesse.
Il nous emporte en sa lumière
Si dure que l'heure à peine y laisse
Une buée, seul signe où se souvenir
Qu'un nostalgique passage
Un jour a commencé aux gestes de notre aurore.
Je suis fier de luire en cette roche,
D'être le cœur ensoleillé de son avènement,
D'être lancé contre la chair du monde
Pour l'éveiller, pour vous crier votre vie,
Feu de veille que blessent en vain
Les souffles de l'éphémère.
J'ai visité ce blog, ce matin, lecture de texte ou chronique, poèmes. J'ai aimé :
http://angeheurtebise.hautetfort.com/
12:57 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
26/05/2014
Lecture
Je ne lis pas de gros livres à histoires longues, excepté les Misérables que j'ai lu jusqu'au bout à l'époque : l'histoire m'a intéressée jusqu'à une centaine de pages avant la fin... j'ai noté que, lorsque Cosette s'installe en ménage, cela devient inintéressant, donc à mon sens Victor Hugo n'a pas su arrêter à temps, lui non plus. Une fois sortie d'affaires, Cosette est madame tout le monde, qui ne se pose pas de questions. Idem pour Le dernier roman que je lis, j'aime les cents et quelque premières pages, ensuite, lorsque Joséphine parvient à devenir à son tour bourgeoise de la grande bourgeoisie de Sedan, sa vengeance à l'encontre de ceux qui l'ont humiliée auparavant et tout le reste devient à mes yeux ennuyeux. Tant pis si le lecteur quitte un personnage sur un échec, l'important n'est pas là pour moi, mais plutôt d'avoir compris quelque chose de ce qui peut se passer de vrai entre les gens, derrière la couche des apparences, leur rapport au monde. Je pense être prête pour lire du Proust... déjà j'ai aimé Nathalie Sarraute à une époque lointaine, en raison de ce que j'ai dit plus haut. Il n'empêche, si un roman a plus de cent pages qui m'intéressent, c'est déjà pas mal, chapeau !
08:03 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)
25/05/2014
Guerre de 1870 et tragédie de Bazeilles
Extrait du livre intitulé Les Tissserands de la Licorne de Françoise Bourdon. Jérôme, qui appartient à une famille bourgeoise de fabricants de draps aime une ouvrière, nopeuse de son état à la fabrique. La mère de Jérôme est laide et méchante, Joséphine, celle qu'il aime, belle et vulnérable : ce sont des choses qui arrivent. Jérôme, comme on le voit dans cet extrait, va se faire tuer lors du massacre de Bazeilles. Laissant Joséphine enceinte d'un enfant que la mère de Jérôme ne risque pas d'accepter tant elle est bouchée à l'émeri. L'extrait :
Gilbert échangea un regard navré avec Jérôme.
— M'est idée qu'on aurait mieux fait de rester par chez nous, toi et moi. Pourquoi qu't'es venu à Bazeilles, d'abord ?
— Je voulais arriver plus vite à la Roseraie. De toute façon, les Prussiens bloquaient le raccourci par la forêt. A croire qu'ils connaissent notre pays mieux que l'état-major.
Jérôme arma le fusil prêté par le contrebandier.
— On ne peut pas faire moins que les nôtres, reprit Gilbert. Jusqu'à la dernière cartouche.
Le cœur de Jérôme se serra d'un coup. Un sentiment de révolte le submergea. Il n'allait tout de même pas mourir là, à vingt-cinq ans, loin de la femme qu'il aimait ?
— Les monstres, les sauvages ! s'écria Gilbert qui venait d'ouvrir largement les volets.
Les Bavarois se livraient à un véritable carnage. L'église, la mairie et les maisons voisines étaient ravagées par les flammes. Jérôme entrevit une vieille femme, qu'on traînait hors de chez elle à coups de baïonnettes. Il tira. Un Bavarois s'effondra, le front étoilé d'une tache de sang. Ses compagnons se ruèrent vers la maison où Gilbert et lui étaient réfugiés.
— Tiens bon, mon gars, on va en descendre quèq's'uns ! s'écria le braconnier, faisant mouche à chaque coup.
Une horrible odeur de chair brûlée se répandait dans Bazeilles. Le ciel était noir. Jérôme visa un grand gaillard à moustaches qui poussait des vociférations vengeresses. Il l'atteignit à la tête, mais les Bavarois avançaient toujours.
Il ferma les yeux, pensa si fort à Joséphine que, durant un instant, il la sentit à ses côtés. Un frisson le parcourut. la porte barricadée vola en éclats dans un vacarme assourdissant. Il épaula, n'eut pas le temps de tirer. La baïonnette d'un Bavarois le transperça."
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