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22/12/2012

La Robot attitude ou l'œil en veilleuse

Les vrais robots, c'est-à-dire les machines ne me dérangent pas, à condition de n'être pas nocifs pour l'environnement. Les humains qui se robotifient c'est par contre plus que très embêtant... Il faut combattre partout où elle s'insinue la robot attitude. Je viens de jeter un coup d'œil aux écrits de Heiddeger à propos du "bâtir", pour lui, habiter passe par le "bâtir" au sens littéral et pas symbolique du mot si j'ai bien compris. Pour moi, les nomades habitent les lieux autant que les autres, c'est une question de perception des lieux. Dire amen à tout, encore un indice de robotification. Le statut de l'autre ne doit pas détruire notre  propre capacité de penser à un niveau spirituel. Il ne s'agit pas de s'opposer "automatiquement", systématiquement, mais bien de penser aussi librement que possible. Pour en revenir au "bâtir" de Heiddeger, il en découle le droit de propriété que je ne conteste pas.  Le drame aujourd'hui, c'est qu'il faille passer par la case propriétaire pour ne pas risquer d'être mis sur la touche sur le plan matériel, être affranchi de la précarité assure souvent une plus  grande liberté de mouvement au niveau  de la pensée. La précarité peut figer, rendre prisonnier des diktats des autres, ceux-ci peuvent même devenir les notres à force de les subir...une sorte d'accoutumance morbide.      

"...Soulager la souffrance appartient au devoir médical."

 Ainsi, pour Eric Deschavanne, "administrer la mort pour satisfaire une 'demande' d'euthanasie, concevoir le geste de tuer comme une réponse plus ou moins automatique à l'expression d'une volonté de mourir [lui] semble incompatible avec le devoir médical, et tout bonnement avec l'interdit moral universel et ancestral de tuer son prochain"".  

21/12/2012

Même fréquence

Hier j’avais envie de prendre l’air malgré le lot de grisaille, de pluie, de froid humide qui m’attendait dehors. J’ai d’abord marché dans le centre ville enluminé où de la musique est diffusée ces jours-ci en permanence, la même fréquence pour tout le monde. Il n’y avait presque personne dans les rues, mais la musique battait quand même son plein comme la radio les jours de grève. Un petit tour et puis s’en va, j’ai pris ensuite le large en vélo direction le canal bien aimé. Le délaissement du canal n’est pas de mon fait. Si tout le monde l’aimait à ma façon, le canal d’Aire serait une prairie des filtres qui n’en finit pas. Les canaux des régions brumeuses sont en général les témoins d’histoires tristes mais le temps lui, les épargne, il n’insulte pas ceux qui l’incarnent si bien, avec leurs péniches passagères sur leur flux immuable. En roulant tantôt sur le chemin du halage tantôt sur celui qui lui est parallèle et longe les champs, j’avais en tête le livre de Chris Baker qui a décrit le déploiement, l’alignement de jeunes gens, du pont d’Avelette, jusqu’au pont de Robecq un jour de bataille de la Lys, en avril 1918. Image d'hommes en uniformes sur fond de clapotement tranquille des eaux dans les miroitements du ciel. La grande prairie du grand repos se voulait apaisante comme aujourd’hui. Une péniche est arrivée. J’ai distingué son nom : Alpine… le blues d’un marinier pour conjurer le vertige du plat pays ? La pluie est fine, l’humidité pénétrante, le vent souffle sous les casquettes, l’air vif circule à plein. La lumière infiltre les nuages plein d’ombres, le spleen plane, silencieux, quelque chose comme l’innocence empêche que ces lieux ne soient définitivement maudits.

05:37 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

19/12/2012

Le journal auquel je suis abonnée

J’ai lu un fait divers pas banal dans mon journal d‘hier. Une femme, manifestement de la droite dure, peut-être assistante sociale ou je ne sais quoi, serait allée harceler chez eux trois vieux artistes qui vivent ensemble afin qu‘ils payent leurs loyers en retard. Elle les aurait harcelé dit l’article, à coups de « Vous payez ce que vous devez ou je vous flanque aux Peupliers ! » Aux Peupliers, ni une ni deux, manu militari, il s’agit d’un mouroir dont la réputation n’est plus à faire. Qu’ont fait les trois artistes ? Le journaliste laisse deviner sa perplexité par quelques points trémas et poursuit assez platement : « Rien de si particulier que ça, hormis chercher un job. » Et d’expliquer au lecteur que la philosophie des trois personnes est assez complexe en soi et difficile à résumer par cette simple phrase qui n'en est qu'une approche  : «  On n’a pas le choix avec ce chameau, il faut payer sinon c’est la mort, mais on verra bien qui rira le dernier. » On apprend alors que la technique de recherche d’emploi des deux premiers a été de « laisser venir à eux », pour l’un, ce fut une petite fille en mal de grand-père, accompagnée de sa maman dans une mauvaise passe, qui l'ont embauché pour qu'il assure un soutien psychologique temporaire en période de deuil, l’autre "vieux" est tombé sur un mécène inattendu en la personne d’un journaliste de gauche (un collègue de l’auteur de l’article en question ?) et le troisième élément du trio, une vieille dame pétillante et glamour, aurait rencontré par inadvertance l’homme de sa vie, qui a prouvé que, si nécessaire, il pouvait devenir un voleur zélé quoique assez malhabile. Le projet de la vieille dame, qui était de faire nounou, a du coup tourné court. L'auteur de l'article, apparemment emballé par ce trio de choc raconte qu’à la fin les trois personnages ont réussi à accumuler une belle somme d’argent et sont devenus propriétaires de leur logement, si bien qu’ils ont enfin pu récolter les fruits de leur philosophie en invectivant la femme qui leur réclamait le loyer avec tant d’insistance traumatisante lorsqu’ils étaient aux abois, ils l’auraient invectivée alors même que cette dernière se proposait de goûter à la confiture de rhubarbe. En conclusion, le journaliste inspiré jubile : «  La philosophie mise en pratique par notre trio de choc peut aussi s’appliquer à ceux qui imposent outrageusement leurs diktats en terme d’esthétique. » et il prend pour exemple «  un cinéaste qui n’accepterait de donner du travail à une actrice qu’à la condition que celle-ci ne pèse que quarante kilos, une fois qu’elle y serait parvenu, en contre partie du travail obtenu à grand peine, l'actrice enverrait à jamais son employeur sur les roses à des niveaux plus substantiels. » Une application parmi d’autres de cette attitude réfléchie et astucieuse de l’adaptation lucide. Parce que finalement ajoute-t-il, nos soi-disant démocraties nous laissent-elles le choix ? J’ai lu cet article en toute bonne foi dans la rubrique faits divers de ce journal très à gauche. Au bout du compte je me suis aperçue que le journaliste parlait d’une fiction jouée par Jeanne Moreau et autres grandes pointures du cinéma, c‘était une erreur de rubrique ou alors une blague vu le nombre de candidats au suicide ces temps-ci parmi les lecteurs. Après ce genre de canular journalistique je me demande si le départ de Depardieu en Belgique ne serait pas une blague pour divertir un peu les gens en cette période de morosité particulièrement morose, pour désennuyer grâce à nos amis Belges.

07:40 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)