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25/12/2012

La brique fut considérée comme un matériau de luxe

"La brique fut considérée comme un matériau de luxe jusqu’au milieu de XIXè siècle. Seuls les châteaux, églises, grosses fermes étaient construits en brique ainsi que les fondations des chaumières. Le coût élevé était lié au manque de combustible. On faisait venir du charbon de bois de la forêt de Nieppe par voie d’eau et on cuisait à proximité du chantier. Ce fut le cas à Isbergues de 1688 à 1700 pour la reconstruction de l’église…

La découverte du charbon permit une production permanente, et bien moins chère…

Molinghem bénéficia de quatre atouts :

— la matière première avec des gisements d’argile et de sable ;

— un moyen de transport avec la voie ferrée dite des houillères pour amener le charbon et emporter les briques ;

— des débouchés proches avec la construction de l’usine d’Isbergues, des maisons ouvrières qui en dépendaient et la proximité des corons miniers ;

— l’esprit d’initiative enfin de quelques uns de ses habitants.

Les matériaux exploités sont des dépôts tertiaires et quaternaires déposés au dessus de la craie. De bas en haut on trouve successivement :

— les sables et grès d’Ostricourt (2 à 3 m d’épaisseur) exploités à Molinghem, Rombly, Wardrecques, etc, datant du Landénien

— l’argile plastique d’Orchies dite « clyte » déposée à l’Yprésien inférieur et exploitée à Molinghem et Wardrecques pour la confection de tuiles et produits céramiques creux (épaisseur 5 m) ;

— les limons argileux bruns d’origine éolienne et d’épaisseur variable, de quelques centimètres à huit mètres.

La partie supérieure de ce lœss, décalcifiée, est connue sous le nom de « terre à briques » exploitée à Molinghem et Mazinghem… 

Trois familles pour un terroir 

Ferdinand Delbecques né en 1841 fut le premier briquetier permanent de 1883 jusqu’à sa mort, au début de 1910...

M. Demarle, puis son gendre Gustave Heam, de 1880 à 1925 exploitèrent une briqueterie d’environ 700000 briques. Concurrencée par son voisin Boulnois, l’entreprise ne put s’étendre et l’activité fut transférée à Saint Venant. Le fils de Gustave Heam, Jules, fut maire de Molinghem de 1912 à 1925... 

Paul Boulnois père cultivait avec deux chevaux une vingtaine d’hectares. Suivant l’exemple de ses voisins il décida vers 1900 d’y installer une briqueterie. Ayant pu trouver à temps de nouveaux terrains, il finit par rester le seul exploitant de la couche qui présente 2 à 3 mètres d’argile surplombant 7 à 8 mètres de sable… La Strate se prolonge vers Mazinghem et Rombly…

Le sable assura la prospérité de l’entreprise. Extrait à la main à l’aide de bèches au fer long de 42 cm, il fut transporté par tombereaux, puis dès 1913 par wagons tombereaux essentiellement vers l’usine qui à l’époque en utilisait énormément pour les coulées des hauts fourneaux. Après la Grande Guerre, les entreprises de maçonnerie furent aussi florissantes. De 1913 à 1936 la production fut de 5 à 600 tonnes par jour. Elle diminua progressivement par épuisement de la couche et par diminution des besoins jusqu’à s’arrêter en 1968...

Dès 1956 le relais avait été assuré par une carrière de 10 ha à Mazinghem dont l’exploitation est quasi terminée puis par une autre à Rombly ouverte en 1963... En 1974 Paul Boulnois fils qui avait succédé à son père laissa l’entrerise à ses gendres Jules Carlier et René Blarel qui développèrent surtout la briqueterie en la modernisant.

Au début les briques étaient moulées à la main

La première fabrication de briques en 1900 avait été assurée à une époque où la main d’œuvre était rare, par douze ouvriers belges embauchés pour six mois. Le sucès fut si rapide que pour assurer la liaison avec la gare toute proche, il fallut dès 1913 construire un tunnel de 22 mètres de long, large de 4m50, haut de 4m80 sous la rue de la Cense-Plaine (rue Jean Jaurès acuelle). Servant d’abri de 1940 à 1945 il est aujourd’hui fermé mais toujours utilisable…

Au début les briques étaient moulées à la main jusqu’à 20 000 par jour. Après séchage on les empilait pour former un four de circonstance assurant la production d’un mois (jusqu’à 600 000 briques). Le charbon de Ligny convenait particulièrement bien pour la cuisson. De 1913 jusqu’à 1940, 75 ouvriers furent employés, les Italiens ayant succédé aux Belges après 1918... La mécanisation allégea rapidement leur peine : machine à fabriquer les briques pleines, transport par wagonnets tirés dès 1945 par un locotracteur remplaçant les chevaux, extracteur d’argile, placeur de palettes pour le séchage, voie ferrée transportable de 0,60 m dite Decauville, four fixe de 55 m de long 12 de large et 3 de haut cuisant 320 000 briques en continu."

J. Vincent Suite et fin de l’article demain ; coupure de presse reçue, impossible de voir de quel journal elle provient, ni la date.

24/12/2012

Abel Pollet

« C’est le 9 octobre 1873 que naquit à Vieux Berquin, alors simple hameau entre le Gorgue et Bailleul, Abel Pollet. Dix jours plus tard, la cloche de la petite église tintait allègrement. On célébrait le baptème du petit chérubin, et toute une famille du « Bas pays » flamand se trouvait à la fête. L’enfant n’allait d’ailleurs que « croître et embellir »… Premier au catéchisme, premier à la classe de la petite école de Strazeele, c’est à belles dents qu’il dévorait la vie! Il surprenait aussi ses maîtres par sa vivacité d’esprit, ses réparties « de grandes personnes », un certain penchant pour se mettre en avant ! Or, qui l’eut cru, c’est le jour de sa première communion qu’Abel allait commettre son premier vol!

Une mesquinerie… une bêtise… mais déjà l’ébauche chez un gosse au bord de l’adolescence, d’une certaine révolte contre son environnement! À la suite d’une discussion de cour d’école avec un autre élève de sa classe de catéchisme! Le fils du bijoutier.

C’est ainsi qu’il va le raconter aux juges :

— Roland m’avait dit que chez lui, cela allait être une grande fête! Il était jaloux de mes succès scolaires, et m’avait dit un jour : «  Ce n’est pas la peine d’être premier en classe et de ne pas avoir un rond en poche! Moi, il me suffira de reprendre l’affaire de mes parents, et l’argent continuera à affluer dans le tiroir-caisse! »

Réflexion puérile et cruelle…!

N’empêche, le lendemain, profitant du moment où tout le monde allait à la messe, Abel Pollet, Brassard de premier communiant flottant au vent, commettait son premier vol! Il faisait sauter avec un tournevis le fameux tiroir-caisse du bijoutier et y plongeait avidement les deux mains!

Six mois de maison de correction

Eucharistie, brassards et aubes blanches ou pas, une dame du village avait vu « le manège » du petit Pollet et l’avait dénoncé aux gendarmes! Il ne restait plus qu’à le « cueillir » à la sortie pour l’interroger, et découvrir dans ses poches, un peu de monnaie mais aussi une belle gourmette en or!

Il n’avait pas douze ans… mais déjà la République avait prévu pour lui ce que l’on appelait à l’époque « la maison de correction »! Les juges le condamnèrent à six mois de fréquentation de cette sorte de vie sous surveillance… Avec une tutelle volontaire, mais forcément sévère, de quelqu’un qui trouvait là une manière d’appoint dans son négoce ou son entreprise! Il était, dans le même temps, ce que l’on appelle maintenant « sous contrôle judiciaire »! Horaires, vêtements particuliers, pas de discussions et pas de choix, ils étaient loin pour le petit Abel, les lauriers du certificat d’études et de l’instruction civique!

"Son  tuteur" n’était autre qu’un marchand de bestiaux du Pas-de-Calais, du côté d’Hinges. Il l’avait pris comme commis… et la compagnie des animaux semblait lui plaire! De même, le chevilleur l’amenait d’un village à l’autre, afin d’acheter les bêtes… et il ne pouvait manquer d’être impressionné par les liasses de billets de banque, avec lesquelles jouait son patron, long sarrau noir sur pantalon de velours, chapeau de feutre et baguette à la main!

Bien sûr aidait-il souvent à conduire les bêtes à l’abattoir ? Quand ce n’était pas la mise à mort dans la clandestinité, afin d’échapper aux taxes et aux contrôles!

Ainsi, dira son avocat, Abel Pollet allait peu à peu apprendre à rester impassible devant le sang qui coule, et accepter comme monnaie courante la rudesse avec laquelle on se comporte parfois dans ce métier!

Facile, bien sûr, de trouver dans les pratiques bien particulières de la "cheville" et de la boucherie des ressorts psychologiques bien précis… Analyse d’expert? Toujours est-il que la sauvagerie avec laquelle Abel Pollet allait plus tard exécuter ses victimes montre qu’à cet âge, dans cette ambiance, il avait déjà du mal à faire un distinguo. »

Avenir de l’Artois, extrait de l'article de Jean Hemery

Je suis allée chez mes parents hier, ce fut un moment agréable ; ma mère m’a donné des tas de coupures de journaux. J’en ai lu quelques-unes ce matin, notamment celles concernant l’épopée tragique des frères Pollet. Ces criminels ont versé dans un sadisme qui a quelque chose à voir avec Orange Mécanique. Est-ce cette affaire judiciaire qui valut au bourreau venu de Paris pour exécuter la bande de meurtriers le surnom de bourreau de Béthune ? Ou s’agit-il d’un autre bourreau encore ? Demain je mettrai un extrait de l’article concernant l’histoire de la fabrication des briques du Nord, j’aime les nomades mais aussi les bâtisseurs de maisons et autres monuments… si leurs œuvres valent le coup d’œil bien entendu.

10:03 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

23/12/2012

Amour toujours

Le regret fait place au présent quand le pardon ne demande qu’à venir. À l’heure où chacun pense à son propre départ les doléances n’ont plus cours.

Un peu solennel ce petit poème matinal de mon cru ? Normal, je vais prendre un repas chez mes parents ce midi.

Je vous souhaite un bon et joyeux Noël à tous. 

 

10:04 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)