02/12/2012
La langue montrée
La novlangue c'est tout un ensemble de déformations de mots, contrairement à l'argot, c'est plutôt maniéré (je n'ai rien contre les manières) elle se cantonne dans un milieu donné, ici, celui des jeunes qui font un pied de nez à l'école, ou qui font semblant mais travaillent quand même dur à la maison, au niveau des devoirs. C'est un peu comme traîner les pieds dans la cour de récré. Fichtre ! Est-ce que l'on écrit - pasque -, pour se faire mal voir des profs et bien voir des copains ? (il y a du conformisme là-dedans tout autant que de l'anti-conformisme). Un indice : le tout semble vouloir sonner essentiellement "affranchi". Chacun ses petites manières, je craque pour "fichtre", et autres choses du genre.
Quant à l'expression "bouger les lignes", c'est aussi un phénomène de mode mais qui ne ressort pas de la novlangue, une simple expression. C'est en lisant le livre de Chris Baker que je me suis aperçue que "bouger les lignes" vient du langage militaire. En 14, sur les fronts improvisés de la guerre de positions, il s'agissait de faire concrètement "bouger les lignes", une question de stratégie guerrière pour les officiers ; pour les simples soldats qui constituaient ces lignes, cela a quelquefois fini au corps à corps, quand il ne se faisaient pas tuer avant.
"loosing a second horse, he continued alone on foot until he had established a line to which his own troops could withdraw and so conform to the general situation" The Battle for Flanders Chris Baker
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