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11/03/2012

Isis

Temps printanier sur le Pas-de-Calais ; ayant souffert cet hiver d’un manque cruel de vitamine D, je me suis mis en devoir de sortir au grand soleil, juchée sur mon grand vélo noir hollandais,  déambulateur vénérable quand l’occasion de marcher se présente. Aujourd’hui c’était la grande forme, j’ai roulé d’une traite le long du canal, sur le chemin du halage. Une seule péniche allait son petit train train, je l’ai doublée assez vite, en prenant soin de noter son nom au passage : Isis. Isis transportait du charbon sans se presser, fendant majestueusement les eaux du large canal d’Aire. Sans aller vite, je l’ai laissée loin derrière moi en quelques coups de pédale. Beaucoup de gens se promenaient, regardaient tout autour comme si le soleil leur avait ouvert les yeux après un long sommeil et surtout, nous nous disions bonjour comme de vieilles connaissances à l’occasion d’une fête de village. La vie est tellement simple certains jours. Voulez-vous vous remémorer Isis ? Cliquez ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Isis

16:58 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Parti pris ?

Est-ce que j’ai vu passer hier les premières « décroissantes » de Béthune ? (note d’hier). Ce qui expliquerait le teint frais, la minceur, les habits modestes mais curieusement élégants, un "mal fagoté" sublime. Pourquoi les poussettes et la charrette à bras ? Parce que les décroissants évitent autant que possible de prendre leur voiture. Ce côté imperturbable, au-delà du sort (c’est-à-dire, dans leur cas, d’une pauvreté relative assez évidente) était peut-être le fruit d’une longue réflexion politique. Elles avaient l’essentiel : l’aptitude à la liberté, au bonheur et aussi, dans un tout autre domaine, un bon métabolisme, une capacité à se contenter d’une nourriture simple, de saison. L’ensemble du trio fleurait le bonheur tranquille, pas torturé pour un sou, c’est le cas de le dire. 

 

05:59 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Au petit matin

— Do you think we should be leaving ?

— Well, we’d better leave right now.

C’est justement ce genre de dialogue que la logique aurait pu faire tenir aux trois dames vues ce matin sur la Place Foch, mais en picard, ou en français selon le choix de langage de ces trois femmes du cru. 

Ç’ aurait donné :

— Té pinses qu’on’d’vro s’in aller ?

— on f’ro bien miu.

La misère en principe est plus facile à vivre au soleil, mais apparemment pas pour elles. Les trois ch’ties bouts de femmes, drôlement fagotées pour deux d’entre elles, mais bizarrement élégantes sont passées côte à côte devant moi, assise dans la voiture ; j’ai levé juste à temps le nez de mon livre, nous nous sommes regardé, souri, elles sont passées. Deux d’entre elles possédaient une poussette remplie d’un bric à brac qui les cachait à ceux qui venaient en face, l’autre poussait une charrette à bras tout aussi bondée. Ambiance à la Steinbeck dans les raisins de la colère sauf que ces dames étaient sereines, en amitié, heureuses entre copines, elles devisaient aussi courtoisement que si elles s’étaient trouvées dans un salon littéraire. Ce n’était pas l’exode en somme, elles donnaient, envers et contre tout, une impression de sécurité. Se rendaient-elles à une brocante ? Non, leur démarche lente suggérait qu’elles avaient tout leur temps pour arriver. Arriver où ? Où qu’elles aillent dans ce petit périmètre artésien, elles se sentaient bien. 

 

05:54 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)