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17/09/2011

Le modernisme

"Le modernisme est un courant littéraire et artistique qui atteint son apogée dans les premières décennies du XXème siècle. Il est caractérisé par son aspect international, mais aussi interdisciplinaire, puisqu'il touche tant les différents genres littéraires (roman, nouvelle, poésie, théâtre) que les arts visuels, de la peinture à la sculpture, ou encore l'architecture et la musique. Il peut être défini par une grande innovation et expérimentation formelles, qui traduisent une nouvelle manière de penser l'art, en rupture avec le réalisme du XIXème siècle. Cette nouvelle conception de l'art et de son rapport au réel est liée à une nouvelle représentation du monde, elle-même indissociable de l'expérience de la modernité. Le modernisme est le produit d'un monde caractérisé par un bouleversement socio-économique, politique, philosophique et  technologique. Ce bouleversement est indissociable du traumatisme de la Première Guerre mondiale, dans le sillage duquel les fondements mêmes de la société sont à repenser. Le modernisme n'est pas tant de l'ordre du changement que de celui de la crise. La littérature moderniste est une littérature de crise et de mise en crise, qui n'a de cesse de bouleverser les modes de pensée et de représentation du réel et de mettre en crise le langage."  Intégral :

http://cle.ens-lyon.fr/18836773/0/fiche___pagelibre/&...

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16/09/2011

Certains jours

Caroline attendait face à son interlocuteur, regardée comme un objet qui éveillerait vaguement la curiosité. 

— Je vous ai vue tout à l’heure, vous vous êtes bien servie en pommes.

— Oh vous savez, moi je suis une « mauraudeuse ». Je viens d’un petit village, l’habitude de la maraude m’est restée.

Vérité dite sur le ton de la blague, mais l'homme se taisant, elle ne sait que répondre de plus à cette observation qui résonne de façon un peu abrupte maintenant, prend des allures de remontrance voilée. S’excuser serait ridicule, les deux pommes cueillies n'étaient même pas mangeables ; elle ne ressent précisément pas grand-chose mais poursuit  :

— Les branches de l’arbre penchaient vers chez vous, je me suis dit que je pouvais prendre une pomme ou deux, on ne vole pas quand les fruits « arrivent » chez le voisin.

— Oui, je suis propriétaire ici. Et les propriétaires d’à côté sont mes cousins. Et là au-dessus, les autres propriétaires, c’est aussi ma famille.

— Ah bon, alors pas de problème.

Ce qui inquiète peu à peu Caroline est ce – Moi-je –, qu’elle a utilisé tout à l’heure, par trop infantile. Un mal être s’insinue doucement. Avoir affirmé cette chose banale à propos d'anciennes habitudes, étrange. L’écho de ses propos lui reviennent en miroir déformant ; en panne d’intuition, elle ne comprend pas très bien où veut en venir le bonhomme. Peut-être est-il en ce moment un peu inconnu à lui-même à son tour, s’étant aperçu de son utilisation à outrance du mot – propriétaire –, comme pour faire montre d'indulgence à l'égard se son hôte. Une hôte qui n'aura ainsi pas à subir les conséquences de ce qu'il semble finalement prendre pour un petit larcin ? Caroline se sent l’esprit éparpillé, l’homme et elle continuent de se parler, "pour dire de", par politesse. Mais les mots justes ne viennent toujours pas. Il se produit le contraire d’une rencontre, un évitement, que les paroles de ces esprits momentanément obtus traduisent. Solitude par manque de recul, à cause de cette impression de sous-entendu qui lui a échappé ou pire : il n’y a rien à comprendre, sinon qu’elle n’est pas la bienvenue en des lieux qui, comble d’absurdité, la laissent indifférente. Absence et faux-semblants, elle voudrait partir mais impossible de laisser en plan une personne qu'elle doit reconduire à domicile. Inaccessible Vivre Ensemble certains jours. 

05:27 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)

12/09/2011

De l'histoire du film à l'Histoire - cogitations matinales

 

Hier j'ai vu un film que j'ai trouvé plutôt bien construit (le bûcher des vanités de de Palma), mais le portrait qu'il délivrait de la société américaine à travers le Manhattan et le Bronx des années 50 n'était pas emballant. Le « Young Urban Professional » de l'époque, et le zonard du Bronx vivaient dans des mondes forcément parallèles, les uns étant très riches, les autres très pauvres. Il résultait de cette démesure que les deux mondes ne pouvaient se côtoyer sans frictions. La rancoeur des infortunés (noirs et pauvres) faisait sombrer les plus âgés dans une bigoterie de mauvais aloi et les jeunes dans la violence. Sur fond de plébiscite électoral la justice, sous la pression des politiques, risquait de tomber dans la démagogie afin de rétablir une certaine entente entre élus et « peuple black » tandis que certains éléments de celui-ci, de son côté, sombraient peu à peu dans l'opportunisme. L'histoire ne mentionne pas explicitement l'existence d'un pauvre qui serait blanc, sauf peut-être dans le risque de chute irrémédiable du journaliste blanc s'il n'avait pas  réussi son coup médiatique. Les circonstances amenèrent ainsi tout le monde à tenter de sacrifier, dans cette histoire plausible, le salaud de service, en l'occurrence, un « yuppie », sans importance au regard des enjeux électoraux. Un monde fait de telle façon que les traquenards où tomber sont nombreux, un jeu de l'oie pas drôle en somme.

Après un coup d'oeil à La Voix du Nord de vendredi, j'ai eu l'occasion de remonter les siècles via un article sur la commémoration festive à Wattrelos des Berlouffes. Des « gueux » se sont jetés à l'époque, du clocher de l'église dans laquelle ils s'étaient réfugiés, pour échapper aux flammes. Les faits n'ont pas la même ampleur à l'échelle du nombre, ni le même écho, le temps aidant. Malgré tout, ces « gueux » d'alors, en raison de certaines similitudes tragiques, on évoqué à mes yeux le martyr de ces américains de la classe moyenne, victimes du 11 septembre. Il y a une même « fatalité » dans ces événements qui prend sa source dans l' incommunicabilité entre différents groupes humains.

 

"En pleines guerres de religions, des protestants assaillis s'étaient réfugiés dans l'église. Pris au piège par un incendie, certains de ces « gueux » s'étaient jetés du clocher. Le brûlage du géant, également en fin d'après-midi dimanche, complétera le rappel de cetévénement." :

 

http://www.lavoixdunord.fr/Loisirs_Sorties/Nord_P