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14/07/2011

Consumérisme et keynésianisme

Le buzz au service du consumérisme. On veut créer un buzz parce qu'on est dans la dèche, c'est le thème de "Furieuse", le téléfilm d'hier soir. Il y a sans doute mieux à faire sur le long terme. 

"Les grands traits du keynésianisme

À la suite de Keynes, les keynésiens raisonnent d'emblée au niveau macro-économique et considèrent que la « théorie classique n'est applicable qu'au cas du plein emploi ». Or, écrivant durant la période de crise de l'entre-deux guerres, ce qui l'intéresse, c'est ce qui se passe en période de sous-emploi. De cela découlent deux points clés : l'offre ne crée pas comme chez Jean-Baptiste Say sa propre demande mais dépend de la demande effective ; à la différence des classiques la monnaie n'est pas un « voile » mais influe sur l'économie réelle.

Demande effective et loi de Say

La demande effective est la demande anticipée par les entrepreneurs. Ces derniers calculent la production qu'ils doivent réaliser afin d'offrir la quantité optimale de biens et de services demandée par les agents économiques. Le sous-emploi des facteurs de production est selon Keynes dû au fait que les entrepreneurs ont des anticipations pessimistes et sous-estiment la demande effective. Keynes à la différence de Jean-Baptiste Say et des néo-classiques ne raisonne pas dans le cadre d'une « parfaite rationalité des agents et... d'une information parfaite sur la situation présente et future3 » aussi la demande effective dépend de prévisions d'agents qui peuvent ne pas conduire au plein emploi." Wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Keyn%C3%A9sianisme

 

13/07/2011

Le grisbi

je me suis délectée à marcher ce matin sur le bitume des trottoirs de ma petite ville, grise à souhait dans une petite bruine écossaise. J’avais quelques menues courses à faire. L’occasion de mémoriser le visage d’un nouvel employé parmi les caissiers s’est présentée. Le jeune homme après avoir regardé ma carte d’identité, m’a fait remarquer d’une voix appliquée de bon élève que je ne m’appelle pas Patrick comme écrit sur le chèque que je lui avais donné. 

 — C’est vrai qu’ils auraient pu mettre mon prénom aussi ! 

Lui ai-je répondu. No problem, il acquiesce. Ensuite en retournant à la maison, j’ai fait cet exercice que je conseille à qui voudrait assouplir ses articulations : s’arranger pour avoir deux poches (sachets) d’au moins un kilo cinq chacune ( la valeur d’une bouteille d’eau ), les faire pendre à bout de bras. Vous sentez que ça tire, si vous avez l’impression que vos bras s’allongent comme ceux d’un chimpanzé, vous êtes sur la bonne voie. Puis, faites des rotations des épaules, vous aurez ainsi presque rempli votre contrat gym du jour. Je ne m’en suis pas tenue là. J’ai enfourché ma bicyclette, à peine les deux sacs posés à la hâte dans le couloir, pour me rendre à la banque. Laquelle, en raison de travaux, se résume provisoirement à un cabanon, style cabane de chantier, où officient quelques infortunés employés que la précarité des lieux n’a pas l’air d’enchanter. Une dame était un jour venu reprendre ses précieux bijoux en cet endroit surprenant et râlait beaucoup :

— Quoi ! Vous ne pouvez même plus garder mes bijoux à Béthune ? 

— Mais Madame, voyons ! Nous n’avons pas de coffre ici ! Vos bijoux sont en sécurité à la banque d’Arras Madame ! 

— Vous ne pouvez même plus garder mes bijoux à Béthune ! 

— Mais Madame, vous le voyez, nous sommes en travaux, ceci n’est que du provisoire ! Soyez compréhensive, je vous en prie !

— Les travaux, ça n’excuse pas de travailler dans… Vous auriez pu trouver un bâtiment de remplacement en attendant, pas un cabanon ! On est à Béthune quand même ! 

Pas d’incident de ce genre aujourd’hui. J’ai juste causé un petit remue-ménage intra cabanon du fait qu’il est obligatoire de déposer son avoir, chèque ou autre, dans un tiroir que l’on ouvre avec sa carte bancaire. Il faut la glisser dans l’interstice adéquat qui, en principe déclenche l’ouverture de celui-ci. J’ai dû signaler qu’après plusieurs essais, ça ne fonctionnait pas, à quoi une dame qui faisait la queue répondit avant que le « trader » de l’accueil n’ait pu ouvrir la bouche :

— J’ai justement quelque chose à déposer aussi. Ça ne marche jamais. Je croyais que c’était parce que j’étais mal dégourdie mais je vois que vous non plus. Tenez, il faut s’entraider, allons-y ensemble.

Le trader soulagé nous souhaite bonne chance, nous promettant que dès qu’il en aura fini avec ses clients il viendra à notre rescousse au cas où.

Une fois dehors, chacune à notre tour nous faisons glisser notre carte en pestant plus ou moins alors que les personnes qui attendent pour retirer de l’argent à la machine à sous nous conseillent :

— Vous allez trop vite. Moi ça faisait pareil. Après j’ai compris : il faut aller lentement. 

Enfin je vois le tiroir bouger.

« Tirez ! » dis-je à la dame qui sursaute en tirant vers elle la poignée. Nous déposons nos trésors et nous saluons le cœur léger. On se croirait presque dans un film de Jacques Tati. Là-dessus, toujours dans une douce bruine écossaise n’ayant rien à voir avec la douche, j’ai repris ma bicyclette et refait le trajet jusque la maison où m’attendent certains travaux requérant bon  pied (sur l’escabeau) bon œil (la "tête en l’air" , puisqu’il faut peindre aussi le haut des murs.) Elle n’est pas belle la vie ? 

13:43 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

12/07/2011

Dialogues des morts - extrait

Dans ses dialogues des morts composés pour l'éducation du duc de Bourgogne, Fénelon avait imaginé ce dialogue entre Achille et Ulysse au royaume des ombres :

 

  • Ulysse : « Bonjour, fils de Thétys, je suis enfin descendu, après une longue vie, dans ces tristes lieux, où tu fus précipité dès la fleur de ton âge. »

  • Achille : « J'ai vécu peu, parce que les destins injustes n'ont pas permis que j'acquisse plus de gloire qu'ils n'en veulent accorder aux mortels ».

    Mais la colère et l'aveuglement qu'Ulysse reproche à Achille valent largement les ruses et les tromperies trop humaines dont Achille fait reproche à Ulysse. Fénelon enseigne à son élève que nul n'est complet, ni parfait, que chacun a sa pente parmi les humains. Pour le grand éducateur chrétien, la jeunesse semi-divine d'Achille, sa splendeur brève et sa fécondité de gloire, ne sont qu'une illusion vitale, comme celle qu'il a réussi à dissiper chez son coléreux et orgueilleux élève, le roi de France de demain. Pour l'auteur du Génie du Christianisme et des Mémoires, ce sont les souffrances de sa jeunesse qui ont retenu son héroïque illusion vitale de nourrir l'orgueil que Fénelon condamne chez Achille. Elles ont fait de lui non un affolé de pouvoir, mais un poète.

    Chateaubriand Poésie et Terreur Marc Fumaroli

    Rien à voir avec ce qui est mis en ligne précédemment ; une lecture du jour où l'on s'aperçoit que le sort injuste se pointe aussi là où l'on s'en croit protégé :

    "Paralysée du côté gauche et extrêmement affaiblie à la suite d'une lourde opération du cœur, l'enseignante avait glissé du siège où les soignants l'avaient portée après sa toilette matinale, la station assise permettant d'éviter la fonte des muscles. Censé la maintenir à son fauteuil, le drap passé autour de son buste s'est alors transformé en garrot. Victime d'un arrêt respiratoire, elle est inconsciente lorsqu'elle « est trouvée par hasard », si l'on en croit les termes qui figurent sur le compte rendu rédigé par le service de réanimation de Haut-Lévêque."

    http://www.sudouest.fr/2011/07/08/elle-meurt-etranglee-sur-son-fauteuil-446863-7.php