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09/09/2007

L'Escaut

f29eddc65c926faf6398e0a2517ff386.pngLe rêve de nature et de naturel est parfois mis à mal avec cette histoire de L‘Escaut, de Geoffroy Deffrennes. Elle nous rappelle combien les hommes aiment à dompter la nature, et se disputent les espaces depuis la nuit des temps.

L’Escaut, le rêve de Charles Quint

 

L’Escaut, histoire naturelle2913c9158d2a4d19fde121b57c92487a.jpg

 

Déjà au XVIe siècle, Charles Quint aurait souhaité voir l’Escaut navigable de Cambrai à Gand. Mais il fallut patienter plusieurs décennies et vaincre les multiples réticences pour que ce fleuve, qui se jette dans la mer du Nord à Anvers, ne soit dompté. C’est le charbon qui, au XVIIIe siècle accélèrera les choses. L’industrialisation n’eut malheureusement pas que de bons effets. L’Escaut, fleuve de 430 km filant de la France vers la Belgique, fleuve incontournable dans le développement économique des villes qu’il traverse et propagateur d’influences artistiques. L’Escaut, fleuve surprenant…

Gouy, dans l’Aisne, un petit matin à la recherche de la source. Il a fallu se diriger vers la sortie du village de 658 habitants, en direction d’Estrée (Aisne). L’atmosphère est calme, l’air chargé d’humidité. Les panneaux indiquant l’emplacement de la source mènent à un espace boisé. Pas de pompeuse décoration. Juste un dauphin offert par la ville d’Anvers, marraine de Gouy, et des bancs, cible favorite des vandales. Mais à l’endroit où devrait jaillir l’eau : rien ! Pas une goutte. «  La source est tarie, confirme Marcel Debureau, maire de Gouy…cela arrive tous les cinq ou six ans. D’ici sept mois, l’eau devrait revenir. »

Le site de Gouy, c’est l’histoire d’une union franco-belge. Au début des années quatre-vingt, une association de journalistes maritimes d’Anvers contacte le maire de Gouy pour créer une entité qui protègerait la source de l’Escaut. Le 28 novembre 1983, l’association de la Source le l’Escaut naît. « Nous avons racheté le terrain de la source qui appartenait à un particulier, raconte Marcel Debureau, également président de l’association. Puis, nous avons aménagé le site tout en s’assurant qu’il reste sauvage. »

169ec74177e4897e2b0f73f35b8fdc7d.jpgL’Escaut, comme inspiré par l’atmosphère de sa source, prend le temps de se laisser apprivoiser. Dévalant les plaines du Cambrésis, flirtant longtemps avec le canal de Saint-Quentin, il ne devient navigable qu’une fois franchie Cambrai. Cambrai, une ville au fort passé historique mais aussi cocon des artistes inspirés par la région et son fleuve…

Les bords de l’Escaut sont chargés d’histoire. Déjà au temps de Charlemagne le fleuve jouait le rôle de frontière entre le Saint Empire germanique et la France. De nombreuses guerres s’y sont tenues et Vauban fit grand usage du fleuve pour protéger ses citadelles de Cambrai, Valenciennes (ville dont l’histoire a été gravée par l’Escaut), ou encore Condé-sur-l’Escaut. Entre Cambrai et Condé-sur-l’Escaut, c’est comme un voyage dans le temps.

 

L’Escaut d’outre-Quiévrain

 

890beeebe26134e81df2df9900d89468.jpgOn le dit long fleuve tranquille sur 350 km. Jusqu’au moment où il affronte les marées. Son nom néerlandais de « schelde » évoque d’ailleurs le verbe « schelden », qui signifie tempêter, râler. Armand, évêque venu d’Aquitaine, rêva déjà de le calmer, fondant maintes abbayes sur les berges scaldiennes. Les ingénieurs le bétonnèrent et le mirent au pas, mais hélas, sitôt canalisé il devint l’un des fleuves les plus pollués d’Europe.

Ponctué de fortifications de Vauban, parsemé de cimetières militaires anglais, l’Escaut se joue pourtant des frontières. Il irrigue un bassin de plus de 21 000 m2, du nord de la France au sud ouest des Pays-Bas. Côté belge, si Autoing a son château féodal, cette commune héberge aussi un des rares hypermarchés flottants réservés aux bateliers : Neptunia dépanne autant les mécaniques que les estomacs humains. L’écluse de Péronnes impressionne avec ses guillotines d’acier : les péniches sont lâchées vers le Tournaisis, vers le mont de la Trinité, renommé mont Saint-Aubert, puis vers les écluses de Kain qui le font transiter vers d’autres langues.

Il découvrira ainsi Avelgem, où d’anciens bras du fleuve ont été aménagés en étangs pour pêcheurs ou en mini-port de plaisance. Il visitera Gand, ville aux monuments innombrables et au sévère château des Comtes…Il obéira aux impressionnantes écluses de Merelbeke. Puis il se dirigera vers Anvers, non sans hésiter entre nonchalance et mutinerie, entre naturel et industriel : dès Gand, le fleuve est estuaire, soumis à l’énorme impact des marées….

 

f5707b6d6bfd056cce24dc5476a0dcd8.pngMortagne-du-Nord, au confluent

 

Un samedi, veille du 1er mai…Un jour aussi de retour du beau temps. On s’attend à rencontrer quelques touristes, ou au moins quelques habitants de Mortagne-du-Nord, à deux pas de l’église Saint-Nicolas, entièrement reconstruite après le Première Guerre mondiale, dont le clocher vient de sonner 16 heures. Mais non, les pelouses et le vaste parking de terre battue qui viennent se nicher au confluent de la Scarpe et de l’Escaut sont bien calmes. Tant mieux pour le recueillement mais l’on se dit soudain que le lieu n’attire pas, et que c’est étrange. Parce que éloigné, excentré dans le département du Nord et coincé à l’est du Hainaut près de la frontière belge ?

Cinq adolescents achèvent une partie de football à haut risque : plus d’une fois le ballon a manqué finir sa course dans l’eau. Un coup à droite, un coup à gauche. Un match corsé, sans droit à l’erreur. Ils doivent être rodés. Les gamins ramassent casquettes, vélos, et se quittent, un groupe part le long du fleuve, l’autre le long de la rivière.

Le but était constitué par la fresque en forme d’entonnoir qui surplombe l’intersection des deux cours d’eau. Un carrelage à la mode d’autrefois, faïences signées « P. Eekhout, novembre 1994 ». Leur support n’est pas vraiment joli et n’aide guère le lieu à prendre vie. Le paysage a de la noblesse mais gagnerait à être mis en valeur. Sur l’autre rive, à gauche, les embarcadères d’un établissement industriel enlaidissent la vue. À droite, d’autres pelouses et les frondaisons d’un petit bois, au loin. Quelques vieilles barges d’un côté, une péniche isolée de l’autre.

En 1214, avant la bataille de Bouvines, le comte de Flandre et l’empereur Othon se sont rassemblés là, à Mortagne. Regardaient-ils ce confluent, songeant à leurs destins réunis ? Passé à la France en 1313, le village fut plusieurs fois offert par les rois de France en tant que récompense.

À Mortagne-du-Nord, la Scarpe achève sa promenade pour perdre son nom dans l’Escaut, comme les mariées prennent le nom du mari.

Geoffroy Deffrenes, journaliste indépendant. Extrait du livre Les canaux du Nord et du Pas-de-Calais

 

Résumé géographique, et pour voir les photos de l'Escaut en grand format, cliquez ici

C’est un fleuve qui prend sa source en France, prés de Gouy, dans l’Aisne, au pied de l’abbaye du Mont Saint-Martin. La surface du bassin versant* est de 21 000 km2. La longueur de ce fleuve est de 430 km, il traverse trois pays:

France

Belgique

Pays-Bas

Il finit par se jeter dans la mer du Nord. Son bassin versant a une surface de 21 000 km2

 

 

08/09/2007

Bol d'air

L’œuvre dont il est question dans l’article que je vous propose de lire aujourd’hui, ressemble à une machine dépolluante, plus exactement une sorte de petite usine qui accélère en douceur le processus du retour à la nature de tout un bric à brac industriel. Une façon élégante de la part de l’artiste de rappeler les hommes à plus de modestie, de nous remettre à notre place au sein de la grande nature que nous ne dominons pas. C’est un peu le message de Wells qui est repris ici, mais avec plus de sérénité.

 

Un extrait de l’article :

" C’est une boucle dont le moteur est l’ironie. C’est une élégante pensée en art, moyennant les plus pauvres objets trouvés, de la modeste place de l’homme dans le cycle de la nature. De l’herbe et un grand bol d’air."

Pour le lire intégralement, cliquez ici

 

 

10:15 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)

06/09/2007

Tanbou

0f8fc5dd29e3442296b37c449d7930c2.jpgChacun est intimement original, c’est ce qui le relie en profondeur à son environnement, notre clone physiologique lui-même, du point de vue de son expérience propre, c’est-à-dire de son intimité, serait « un original ». Pourquoi alors la plupart d’entre nous ne parviennent-ils plus à exprimer cette originalité, cette part de différence, et ont recours à l’habitude jusqu'à se mettre dans une sorte de fonctionnement automatique, forcément hypnotique à la longue, soustrayant l’individu à lui-même. Comment s’épanouir dans ces conditions ?

Être soi, ce n’est pourtant pas faire étalage de l’intimité mais se permettre de dire honnêtement un sentiment sur telle ou telle chose, exprimer sa propre vision du réel dans le présent,  se libérer de l'emprise des autres au profit de l'échange. C’est à mon sens d’abord cela être poète : courir le "risque" d'être original et évoluer. 

Aujourd’hui je vous présente un site où il est question de tout cela , il est dans ma liste sites et blogs, vous y parviendrez de suite, en cliquant ici

 

 

 

09:05 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (4)