28/08/2007
extrait d'un article sur les jardins communautaires
Les jardins communautaires, non contents d'être ratissés par leurs occupants, sont passés au peigne fin par la Direction de la santé publique. D'une façon générale, le fruit des analyses présente des indications favorables. Il y a cependant des exceptions, auquel cas des mesures de précaution sont appliquées. Trois jardins communautaires ont d'ores et déjà été considérés comme sains; les résultats sont encore attendus pour deux d'entre eux.
Sains sillons
Le Super Jardin peut être pris en exemple. Aménagé vers 1995, il est situé entre le cégep de Saint-Laurent et le cimetière Sainte-Croix. Une carrière était présente au nord-ouest du site, remblayée en 1969. L’arrondissement se méfie également de la proximité de la voie ferrée, par laquelle matériaux et substances ont pu transiter ou être déposés.
Tout ceci n’inquiète guère Rosie, qui partage un espace dans le Super Jardin depuis quelques mois. Cette ancienne traductrice, après avoir cultivé six langues de toute la terre, s’adonne désormais à la culture des légumes et plantes en terre. « Je ne m’inquiète pas spécialement. Je ne vois rien de toxique aux alentours. Nous avons déjà mangé le fruit de nos récoltes, sans crainte », confie-t-elle.
Une attitude partagée par les 195 jardiniers laurentiens qui se répartissent dans les six jardins du territoire. Les listes d’attente s’allongent, et des initiatives originales prennent racine, comme à la place Benoît, où un regroupement de citoyens s’adonnent aux joies de la culture en bacs.
Sylvain Sarrazin
Canada
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Le petit jardin
Le triste destin d’un jardin public !
Le petit jardin appelé communément « le fromage » en raison de sa forme, situé au cœur de la cité Grégorj Haï Chouada, est en passe de devenir un vulgaire parking faisant le bonheur des automobilistes, au grand dam des enfants du quartier qui n’ont plus, désormais, que la rue et ses dangers pour se défouler.
Créé il y a quelques années, le petit espace vert agrémentait la cité tout en offrant un terrain de jeu sécurisé à la marmaille du quartier. Il a fallu du temps mais les arbres ont pris racine, offrant une vue apaisante et de l’ombre en été. Mais voilà que suite à son abandon par les services concernés de l’APC et, bien entendu, le comportement irresponsable de certains habitants, le petit poumon réalisé à grands frais a commencé à dépérir.
La disparition du jardin, considérée par certains riverains, comme étant programmée, n’est pas une perte pour tout le monde. Elle peut faire, en effet, le bonheur des camionneurs qui y trouvent un parking tout près des locaux où ils veulent décharger leurs marchandises, et des nombreux clients qui viennent s’approvisionner auprès des grossistes qui pullulent dans le coin. Les arbres, dont un beau mimosa aux longs rameaux flavescents et bien d’autres fleurs de toutes les couleurs qui charmaient le regard, sont morts les uns après les autres. Un habitant qui s’adonne au jardinage à l’intérieur de sa maison, s’est dit étonné que les arbres meurent après avoir atteint leur maturité et soupçonne l’œuvre de quelque main malintentionnée qui prévoit un autre destin à cet espace.
Pour les habitants du quartier, il est souhaitable que les responsables concernés prennent des mesures urgentes pour sauver ce qui peut l’être encore. Il a été constaté, par ailleurs, que les poids lourds ont déjà détruit deux bouches d’égout, les rendant complètement inutilisables, et ce n’était certainement qu’un début si l’on admet que la disparition du jardin peut arranger certains.
B. Ali, Oran
Info/Google
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27/08/2007
Analyse de la nouvelle
«Etre femme est terriblement malaisé, puisque cela consiste surtout à avoir affaire aux hommes.» Joseph Conrad
Nous retrouvons pour notre plaisir le duo fameux Wells/Dobrinsky avec cette analyse de "L’Empire des fourmis"; la nouvelle est, par ailleurs, très bien résumée :
" Comme son titre l’annonce, « L’Empire des fourmis », traite d’une autre victoire (que celle des Cuirassés terrestres), cette fois dans une optique plus littéralement évolutionniste. Au sein d’une nature darwinienne où les espèces s’affrontent, la technique de l’homme représentée par une canonnière moderne, se révèle dérisoire, impuissante à endiguer l’avance destructrice, l’irrésistible ascension d’une armée d’insectes évolués. Le thème principal est donc celui de la précarité de la maîtrise humaine de l’univers.
Outre l’influence diffuse de Swift de l’épisode de Lilliput, la source littéraire principale de ce récit nous paraît manifeste. Il s’agit du cœur des ténèbres, court mais puissant roman de Joseph Conrad, dont Wells allait à nouveau s’inspirer en 1909 dans un épisode de son roman Tono-Bungay. Faut-il rappeler que le texte de Conrad, paru en 1898, relate la lente remontée d’un fleuve sombre, intemporel, le Congo ? Qu’il évoque la traversée archétypique d’une jungle d’une sauvagerie angoissante ? Qu’il y décrit un alignement de crânes d’hommes rongés par des fourmis ? Et même qu’il rapporte, au passage, une canonnade absurde : celle d’un navire de guerre français dispersant des obus dans la forêt ? Wells a écrit, néanmoins, une œuvre originale. Le conflit, chez lui, reste essentiellement extérieur et s’inspire d’une nouvelle hypothèse scientifique. Celle qu’il exploite, d’une invasion meurtrière des saùbas, les fourmis d’Amazonie – l’équivalent wellsien du Congo de Conrad – extrapole à partir de données connues en Amérique du Sud. Quant à l’universalisation conjecturale de la menace, sur laquelle s’achève le récit, elle prolonge les méditations pessimistes de la fin du XIXe siècle, fait, notamment, écho à un article de l’auteur publié à l’époque, intitulé « L’extinction de l’homme » , et participe, mutatis mutandis, d’une même angoisse millénariste que son roman, déjà cité, d’anticipation cosmique, La guerre des mondes.
La part du rêve est ici, comme fréquemment chez Wells, surtout celle de l’horreur : dans l’anthropomorphisme alarmant qui équipe des fourmis innombrables en soldats, leur attribue une stratégie de masse, et un venin qui affole et tue ; dans les descriptions expressionnistes de cadavres déchiquetés aux chairs rongées, au squelette désarticulé. L’hypothèse d’une délectation morose du romancier trouve un certain fondement dans l’insistance qu’il met à peindre ces détails.
L’essentiel de l’action du récit omniscient a lieu sur le navire de guerre brésilien qui s’enfonce dans la jungle immémoriale et menaçante. Classiquement, cette aventure révèle la psychologie des trois protagonistes. Il s’agit du chef mécanicien britannique, témoin et juge de bon sens, mais aussi voyageur déçu dans sa quête d’exotisme ; du lieutenant qui, en mission commandée contre son propre avis, mourra absurdement pour l’honneur de son grade ; et surtout, du capitaine, au centre du tableau, dont émergent à mesure l’incompétence, l’indécision, l’autoritarisme tragique, la couardise, la stupidité…Ce portrait central nourrit une dérision tantôt cocasse, tantôt amère, qui contribue à la vraisemblance prosaïque de l’anecdote. Sur cette base, l’auteur implicite nous offre, en conclusion, une froide chronologie de la conquête prévisible du monde par ses fourmis guerrières : sombre chute de rideau au terme d’une mise en scène mi-naturaliste, mi-bouffonne."
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