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14/06/2021

Vu ♣♣♣ Paul Laverty, ami de Ken Loach

Vu ce soir des parents qui expérimentent de nouveaux modes de vie avec leurs enfants. Certains les emmènent en voyage pour près d'une année et leur font l'école. Ils seront contrôlés par un inspecteur d'académie quant au niveau scolaire de leurs enfants dès leur retour. Si les enfants n'ont pas le niveau requis, ils redoublent une classe. D'autres parents ne partent pas en voyage mais déscolarisent quand même leurs enfants avec toujours l'angoisse du jugement de l'inspecteur ou l'inspectrice d'académie. Une infirmière mariée à un militaire s'occupe désormais à plein temps de ses enfants, la mère et ses trois enfants retrouvent dans des parcs de jeu d'autres familles qui ont elles aussi déscolarisé leurs enfants (en région parisienne) ; c'est une occasion de sociabilisation et d'échanges d'expériences. La peur de devoir abandonner le projet pour cause d'incompétence dans leur enseignement scolaire est assez tenace car la liberté que les enfants acquièrent disent-ils serait remise en question.

 

A été montrée une femme, pompier de profession, qui part pour un certain temps en Van avec sa chienne, renouvelant une expérience qu'elle a faite avec sa fille, jeune adulte.

 

Un conducteur de train et sa femme qui sont mécontents de voir leurs trois garçons trop souvent rivés sur leurs tablettes ou les jeux vidéos ont embarqué leurs enfants pour des vacances loin du monde des touristes. Ils dormaient dans un tipi pour ce qui concerne les garçons. Ces parents ont réussi à faire découvrir à leur progéniture les plaisirs de la reconnexion avec la nature.

 

La société va changer, moins de consommation, moins d'entraves et plus de connexion avec la nature prévoient-ils.

 

Sans oublier cette femme, remise d'un cancer et son prince charmant. Le couple va se marier en Islande. Robe blanche pour madame et costume pour lui, leur fillette participe à cette aventure. Leur cadeau de mariage : une aurore boréale !

 

Ces gens sont confiants ;  ils sont à la recherche d'authenticité, de reconnexion entre eux concernant l'homme qui a revendu sa société pour s'occuper de sa famille,  et de reconnexion avec la nature. L'exception à la règle dans ces reportages successifs sur des modes de vie différents est le châtelain qui consacre quant à lui sa vie à ce qu'il appelle une vieille dame âgée, il s'agit d'un  château (en Normandie), sa femme vétérinaire fait de son mieux pour l'épauler. Les vieilles pierres sont exigeantes. Elles réclament des soins constants, pas question pour cette famille de partir à l'aventure en van.

 

♣♣♣

 

Malgré les informations que je pêche à droite à gauche avec sérieux, je n'étais pas au courant que l'on pouvait déscolariser ses enfants en France, j'avais au contraire eu une information de source sérieuse qui disait le contraire. À moins que les inspecteurs d'académie ne soient si sévères que les enfants finissent très vite par réintégrer l'école ? Les familles concernées ne font confiance ni en l'école publique, ni en l'école privée. Ils ont peur de voir leurs enfants transformés négativement par ceux-là même que la société a chargé de s'en occuper. Les parents se chargent de l'éducation à plein temps afin dirait-on qu'on ne démolisse pas à l'extérieur celle qu'ils donnent à ceux-ci. Du moins pourrait-on le penser. Tout bien réfléchi, c'est le signe d'une sacrée défiance, qui plus est de la part de personnes très intégrées, au vu des reportages : une infirmière, mariée à un militaire, notamment. Comme s'ils craignaient qu'au bout du compte on ne leur volât petit à petit leurs enfants, qui deviendraient peu à peu des étrangers à leurs yeux à force de temps passé avec de parfaits inconnus, lesquels feraient qui sait quoi avec eux, leur enflant peut-être la cervelle contre eux etc. Un peu comme si ces parents se défiaient d'une secte, par essence  rapteuse d'êtres humains, qui embobinent leurs victimes contre leurs proches.

 

 

Aujourd'hui, je range et nettoie la maison à fond. À cette occasion j'ai trouvé un Télérama  d'avril 2021 que je n'avais pas consulté. Or dedans il y a un article sur Paul Laverty, ami de Ken Loach. À suivre. J'en parlerai incessamment sous peu quand je me serai acquittée de certaines tâches domestiques qui deviennent urgentes.    

10:11 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

13/06/2021

Jamais content

“ What ! ” Fate in anger cried,“

 

Must I thus with an ass be occupied

 

As much as with a hundred kings beside ?

 

Thinks he that sorrow is to him confined ?

 

And that I've nothing but an ass to mind ?

 

”Fate reasoned right :

 

— for every murmuring sot

 

Is discontented with his present lot.

 

We weary Heaven to gratify our will,

 

 

And even when gratified, we murmur still.

 

Jean de La Fontaine

 

L'âne sacrifié symboliquement, que symboliquement, sur l'autel de la divine colère d'un Dieu vu par La Fontaine comme un peu raciste socialement parlant. Mais comme c'est bien tourné, ma mémoire est preneuse. C'est souvent un rieur le Père La Fontaine quoi qu'il dise des rieurs, qu'il traite de sots. En veux-tu en voilà. Je me régale quand même avec lui, sans doute un zeste de douce schizophrénie. Je note qu'ici en fait il ne parle pas de Dieu mais de Destin, synonyme de Sort donc plutôt Destin synonyme de mauvais coups contre lesquels Dieu ne s'interposerait pas toujours.

 

Je n'ai mis qu'un extrait de la fable en anglais, la voici intégralement en français  :

 

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/anmaitre.htm

17:33 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

D'Éléna Ferrante L'amour harcelant

J'ai lu ce livre hier, tout entier :  L'amour harcelant, écrit par Elena Ferrante.

 

Le "je" de l'auteure est celui d'une femme menant une enquête sur la noyade de sa mère. Celle-ci a sûrement été débordée par les deux hommes qui occupaient sa vie de façon tout à fait invasive. Pourtant elle avait des cartes en main pour se débrouiller avec panache dans la vie. Elle avait appris le métier de couturière dès son enfance, vers 7-8 ans et avait acquis (avec la guidance de sa propre mère déduisons nous), un niveau de modéliste appréciée d'une bourgeoisie huppée.

 

La mère en question n'a hélas pas su, faute de repères dans un monde qui lui en proposait via seulement la mode et les appels du pied de la publicité, garder sa fille à distance des deux hommes toxiques durant un temps déterminant pour sa fillette.

 

Le "je" de l'auteure parle du désir de l'enfant  pour sa mère, pour le corps  de sa maman que lui volent deux hommes non aimants mais très désirants à l'égard de celle-ci, au point d'en être obsédés. Le duo fatal formé par ces deux hommes a eu la peau de cette femme, on le comprend très vite. Une femme pourtant positivement attachante, aimable et innocente, suivant sagement et innocemment la mode pour atteindre l'élégance vestimentaire de ses modèles : les dames qui lui commandaient des robes. Une personne dont l'équilibre mental aura été malmené en raison des attitudes de chacun de ses deux soupirants souffrants. L'un la manipulant comme pour se venger du fait de la désirer, et l'autre étant jaloux d'elle, en raison de son propre égoïsme découlant sûrement d'un manque de recul sur lui-même et sur le bourreau involontaire qu'était devenu sa femme en acceptant les cadeaux de l'autre. Mais cela n'était-il qu'un prétexte ? interrogera l'auteure, qui met à nu le machisme de deux hommes.

 

Le recul sur soi-même : une bonne psychanalyse devrait le permettre en principe. La lecture attentionnée de bons auteurs n'est pas mal non plus en terme de prise de recul.

 

Bravo Elena Ferrante. Je relirai plusieurs fois L'amour harcelant ; livre riche et écrit avec clarté et perspicacité, celle d'une enquêtrice qui tente d'entrer symboliquement dans les entrailles d'une maman perdue et éperdue.

 

 

06:11 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)