25/05/2021
La grenouille et le rat
Ici :
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/grenrat.htm
Esope inspirateur de cette fable de La Fontaine.
Dans cette fable l'auteur utilise des mots qui, déjà à son époque ne s'utilisaient plus d'après le commentateur de la fable sur le site, fin connaisseur de La Fontaine (l'auteur le dit lui-même, d'ailleurs).
Zéro réticence de ma part pour cette fable. Je la trouve exquise et je vais me la mettre en tête ce jour avec plaisir, musculation de la mémoire oblige.
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24/05/2021
Curiosité malsaine ?
J'ai entendu parler à la radio du Soulier de satin, de Paul Claudel, sur France Culture. Une pièce qui dure très longtemps et que les acteurs qui l'apprennent par cœur garderaient en leur cœur témoigne l'un d'eux. Mémoriser tout ça et le garder en son cœur ! Par curiosité je commande le livre.
Impression après une trentaine de pages : d'abord c'est confus puis je vois peu à peu de quoi il retourne. Je suis attristée par le nombrilisme des personnages. Les femmes veulent rester captives, elles ont peur de la liberté donc car celle-ci signifie pour elles la perte de leur âme. Il est beaucoup question d'âme chez Paul Claudel, et de joie, mais cette joie n'est pas communicative, du moins ne se communique pas à la lectrice que je suis.
Il y a une certaine poésie et aussi de la réflexion. Cela mérite attention. Je continuerai la lecture jusqu'au bout, avec bienveillance si tant est que la bienveillance envers un tel auteur (décédé depuis longtemps) soit de mise puisque pour lui n'ont l'air de compter que des gens socialement très importants. Une attitude bienveillante, dans le sens de la tolérance... je crois que je fais preuve d'un certain ridicule en parlant de bienveillance en tant que lectrice mais bon, disons que je vais tâcher de rester de bonne humeur. Voilà, c'est probablement ce que je voulais dire.
Avant de continuer la lecture, je me suis renseignée sur Wiki au sujet de Paul Claudel, et voilà ce que j'ai lu :
""Pendant la guerre d’Espagne, Claudel apporta son soutien aux franquistes. Geneviève Dreyfus-Armand écrit que : « Paul Claudel, que son statut de diplomate contraignait sans doute à la réserve, sortit pourtant de celle-ci en en écrivant un poème dédié « aux martyrs espagnols » morts à cause de leur foi. Ce poème servit de préface à l’ouvrage du catalan Joan Estelrich, La Persécution religieuse en Espagne, publié à Paris en 1937 pour dénoncer les violences anticléricales. François Mauriac reprocha à Claudel de n’avoir pas écrit un seul vers pour « les milliers et les milliers d'âmes chrétiennes que les chefs de l'Armée Sainte […] ont introduits dans l'éternité» ». L’auteur ajoute que Bernanos lui répondit en publiant Les Grands Cimetières sous la lune et précise en outre que Claudel signa le « Manifeste aux intellectuels espagnols » du publié dans le magazine de propagande franquiste Occident, dirigé par Estelrich.15 Claudel, d’autre part, refusa de rejoindre le Comité français pour la paix civile et religieuse en Espagne lancé par Jacques Maritain. Enzo Traverso va plus loin en écrivant : « De son côté, le monde catholique a cessé d’être un bloc conservateur : il se divise entre une droite qui, notamment à cause de la guerre civile espagnole, se fascise — il suffit de penser aux poèmes de Paul Claudel à la gloire de Franco —, et une « gauche », au sens topologique du terme, qui reconnaît la légitimité de l’antifascisme. Traumatisés par la violence franquiste, François Mauriac et Georges Bernanos adoptent une position de soutien ou de neutralité bienveillante à l’égard de la République, tant en Espagne qu’en France. »16. Toutefois, il suffit de lire l'Oeuvre poétique pour constater que si Claudel a bien écrit un poème Aux martyrs espagnols, qui s'en prend avec une grande violence aux responsables des massacres de prêtres et de destructions d'édifices religieux, il n'a jamais écrit de poème « à la gloire de Franco ».
En 1938, Claudel entre au conseil d'administration de la Société des Moteurs Gnome et Rhône17, grâce à la bienveillance de son directeur, Paul-Louis Weiller18, mécène et protecteur de nombreux artistes (Jean Cocteau, Paul Valéry, André Malraux)19. Ce poste, richement doté, lui vaudra des critiques, à la fois par le statut social et le montant des émoluments qu'il en retire20 mais aussi par le fait qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, cette entreprise de mécanique participe à l'effort de guerre allemand pendant l'Occupation21".
Nous ne sommes clairement pas du même bord Paul Claudel et moi, ce qui explique mes impressions de lecture. Je suis humaniste, politiquement parlant.
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23/05/2021
Le Colombo d'hier soir
J'ai toujours aimé le personnage de Colombo, comme beaucoup de monde je pense. Colombo est un francophile, il roule dans une vieille guimbarde française, porte un imper de coupe française. Citadin français de dégaine, pas de béret sur la tête ni même de casquette certes, mais dans toute sa splendeur tout de même.
Je regardais donc Colombo hier soir et j'ai trouvé l'enquête édifiante. Il s'agissait d'une femme déshumanisée par une épreuve. Pas de moralisation quant à la cruauté mentale dont elle a été l'objet, mais presque mine de rien on montre dans le déroulement de l'enquête le poids des conséquences. La déshumanisée en question s'est raccrochée à son musée, celui-ci est devenu toute sa vie et c'est ce musée que son frère, homme d'affaire très peu psychologue veut liquider. Tout n'est pas qu'histoire de gros sous, lui oppose la sœur, toujours celle dont le musée est toute sa vie. Un musée n'a pas vocation à être une machine à sous dit-elle en substance. Mais le frère ne veut rien entendre, d'autant que la sœur n'insistera pas. Pour elle on comprend d'après sa personnalité devenue étrangement froide, que ce serait peine perdue. Et la voilà à mettre en œuvre une machination qui coûtera la vie à deux hommes. Car pour tuer son frère tout en se fournissant un alibi, elle tue de sang froid un autre homme, censé avoir tué son homme d'affaire de frère avant de lui-même succomber à une balle que l'agressé lui aurait envoyée pour riposter. Une mise en scène tordue au possible mais plausible.
Dans sa compassion pour la détraquée (devenue insensible sauf pour ce qui concerne les objets du musée), Colombo lui offre son bras comme elle le lui a demandé, et l'accompagne jusqu'à la sortie, vers la voiture de police qui la conduira en prison pour longtemps. Ce bras qu'il lui a offert pour la soutenir devient l'ultime ironie dont fait preuve la malheureuse à l'égard de sa sœur.
Les conséquences de certaines cruautés exercées sur quelqu'un, du cynisme à son apogée, sont ici ravageuses. Un peu l'histoire de Dracula qui, lorsqu'il mord quelqu'un en fait un vampire comme lui.
Je prie pour que vienne le règne de la fraternité. Merci à ce cher acteur qui je pense a beaucoup donné de sa personne.
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