10/09/2016
Poésie du jour
À travers la plage solitaire, nous voletons,
Un bécasseau et moi,
Et rapidement, je ramasse, mais par morceaux,
le bois flottant, blanchi et sec.
Les vagues farouches, joignent leur mains pour l'atteindre,
Le vent sauvage se déchaîne,
La marée monte à toute allure,
Comme nous sillonnons la plage,
Un bécasseau et moi.
Ici, dit en anglais :
http://www.poemhunter.com/poem/the-sandpiper/
De nouvelles connaissances en auto-massages, merci à lui, c'est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=Gf7-Y_DkmU4
09:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/09/2016
Érudition
Trop d'érudition tue l'érudition. Ne cherchez pas quelle personne savante ou célèbre ou les deux à la fois a pensé cela, c'est moi ce matin face à un article qui rend hommage à un artiste célèbre qui me suis dit cela.
Autre phrase matinale, de mon compagnon celle-ci : "ce qui compte c'est ce qu'on est maintenant, pas ce qu'on était avant." ... ce propos avait trait au physique ... mais bon, c'est costaud tout de même.
Le rapport avec le dessin ci-dessous ? (de moi, je l'ai fait il y a environ un an je crois). A priori aucun il me semble... peut-être que le dessin manque de référence savante à l'histoire... donc pas vraiment érudit, mais ce qui compte c'est ce qu'on est maintenant... du point de vue de l'attitude, cette fois.
Je sens chez vous une pointe de frustration tout à fait compréhensible, aussi, en voici de l'érudition avant que vous ne contempliez mon œuvre. Avec en premier cadeau du Daily Ray of Hope, cette pensée fleurant bon l'optimisme sacré, de Marcus Aurélius :
Very little is needed to make a happy life. It is all within yourself, in your way of thinking.
On a besoin de peu pour faire une vie heureuse, tout est en vous même, dans votre façon de penser.
J'ajouterai, à la lumière de mon expérience propre : tout est dans la façon de prendre les choses, avec équanimité, tant que cela reste possible, sans trop d'adversité s'entend, à moins que d'être surhumain, ou saint, c'est-à-dire doté d'une foi infaillible.
En second, cette pensée du poète T. S Éliot :
If you aren't in over your head, how do you know how tall you are ?
Sur le coup j'avais traduit par un superbe contre sens : Si vous n'êtes pas dedans, la tête au-dessus, comment pouvez-vous savoir combien vous êtes grand ?
Mais plus vraisemblablement il faut traduire : Si vous n'êtes pas dedans par-dessus la tête, etc.
Autrement dit, c'est à l'épreuve que l'homme se mesure.
09:45 Publié dans Dessin, Note | Lien permanent | Commentaires (0)
08/09/2016
Lecture
J'ai lu un article de Vocable sur la panique qui envahit un certain nombre de citoyens des États-Unis à la veille des élections présidentielles. Après les élections primaires du second mardi de mars, qui concernaient 7 États, on a constaté une augmentation de 1,5 pour cent de recherches sur Google sous la question "Comment déménager au Canada ?" Le site canadien de l'immigration est tombé en panne peu après... coïncidence ou lien de cause à effet ? ("And no one kows for sure whether it was cause and effect, or coincidence, but Canada's immigration website crashed shortly thereafter") Cela pourrait paraître comique mais en fait il ressort qu'il y a du drame dans l'air, le climat politique se fait lourd et ça n'étonne plus grand monde hélas. Lourd en effet car il est précisé dans cet article qu'en plus de ce fond dramatique, se greffe l'ironie de politiques canadiens qui, en réponse au mur que Donald Trump avait suggéré qu'on érige à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, devant être payé par les Mexicains, eux les canadiens suggèrent en retour d'en ériger un à la frontière entre le Canada et les États-Unis pour faire barrage au flot d'Américains en détresse, quel que soit le résultat de l'élection, lequel serait payé par les États-Unis. Un bon nombre de personnes veulent fuir Donald Trump au pouvoir, autant d'autres voudraient fuir quant à eux Hillary Clinton au pouvoir. L'article précise que si, chaque année des élections présidentielles on constate un afflux d'Américains vers le Canada, concernant celles-ci la demande des postulants à l'immigration au Canada est beaucoup plus importante. L'ironie avec le mur à ériger, signifie à quel point ces malheureux fuyards potentiels ne seraient pas les bienvenus. La politique crée la panique, comme si Obama était le dernier président "viable" politiquement parlant pour nombre d'habitants des États-Unis.
L'article lance un avertissement pour dissuader les gens qui voudraient prendre la poudre d'escampette :
"Before you pack up your troubles and load the moving van, brace yourself : Canada may not want you."
"Avant d'empaqueter vos soucis et de remplir le camion de déménagement, préparez-vous : le Canada pourrait ne pas vouloir de vous."
Ne dirait-on pas que la planète, vue sous l'angle de la politique, se réduit à une peau de chagrin... comme dans le roman de Balzac.
L'espace il est donc urgent de le retrouver en soi d'abord, ne serait-ce que pour évacuer la panique.
Pour ma part, j'ai recours au qi gong, les liens sont sur les posts précédents.
Ce poème de T. S. Éliot, intitulé Les hommes creux :
LES HOMMES CREUX
I
Nous sommes les hommes creux
Les hommes empaillés
Cherchant appui ensemble
La caboche pleine de bourre. Hélas !
Nos voix desséchées, quand
Nous chuchotons ensemble
Sont sourdes, sont inanes
Comme le souffle du vent parmi le chaume sec
Comme le trottis des rats sur les tessons brisés
Dans notre cave sèche.
Silhouette sans forme, ombre décolorée,
Geste sans mouvement, force paralysée ;
Ceux qui s’en furent
Le regard droit, vers l’autre royaume de la mort
Gardent mémoire de nous – s’ils en gardent – non pas
Comme de violentes âmes perdues, mais seulement
Comme d’hommes creux
D’hommes empaillés.
II
Les yeux que je n’ose pas rencontrer dans les rêves
Au royaume de rêve de la mort
Eux, n’apparaissent pas:
Là, les yeux sont
Du soleil sur un fût de colonne brisé
Là, un arbre se balance
Et les voix sont
Dans le vent qui chante
Plus lointaines, plus solennelles
Qu’une étoile pâlissante.
Que je ne sois pas plus proche
Au royaume de rêve de la mort
Qu’encore je porte
Pareils francs déguisements: robe de rat,
Peau de corbeau, bâtons en croix
Dans un champ
Me comportant selon le vent
Pas plus proche –
Pas cette rencontre finale
Au royaume crépusculaire.
III
C’est ici la terre morte
Une terre à cactus
Ici les images de pierre
Sont dressées, ici elles reçoivent
La supplication d’une main de mort
Sous le clignotement d’une étoile pâlissante.
Est-ce ainsi
Dans l’autre royaume de la mort:
Veillant seuls
A l’heure où nous sommes
Tremblants de tendresse
Les lèvres qui voudraient baiser
Esquissent des prières à la pierre brisée.
IV
Les yeux ne sont pas ici
Il n’y a pas d’yeux ici
Dans cette vallée d’étoiles mourantes
Dans cette vallée creuse
Cette mâchoire brisée de nos royaumes perdus
En cet ultime lieu de rencontre
Nous tâtonnons ensemble
Evitant de parler
Rassemblés là sur cette plage du fleuve enflé
Sans regard, à moins que
Les yeux ne reparaissent
Telle l’étoile perpétuelle
La rose aux maints pétales
Du royaume crépusculaire de la mort
Le seul espoir
D’hommes vides.
V
Tournons autour du fi-guier
De Barbarie, de Barbarie
Tournons autour du fi-guier
Avant qu’le jour se soit levé.
Entre l’idée
Et la réalité
Entre le mouvement
Et l’acte
Tombe l’Ombre
Car Tien est le Royaume
Entre la conception
Et la création
Entre l’émotion
Et la réponse
Tombe l’Ombre
La vie est très longue
Entre le désir
Et le spasme
Entre la puissance
Et l’existence
Entre l’essence
Et la descente
Tombe l’Ombre
Car Tien est le Royaume
Car Tien est
La vie est
Car Tien est
C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
C’est ainsi que finit le monde
Pas sur un Boum, sur un murmure.
***
Thomas Stearns Eliot, La Terre vaine et autres poèmes [1922; 1976 pour la traduction française], Éditions du Seuil, Collection Points Poésie, 2006. Traduction de Pierre Leyris.
https://schabrieres.wordpress.com/2008/09/17/ts-eliot-les...
Et enfin, ceci :
http://www.tessmag.com/2012/08/11/ts-eliot_la-terre-vaine/
09:40 Publié dans Lecture, Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)