04/03/2017
Complément de note
Pour revenir sur le post précédent : il y a socialisation et socialisation. Bien sûr que se socialiser à la base est quelque chose de sain mais quand plus tard surviennent les avatars, l'ego peut faire des siennes et il faut faire appel a beaucoup d'intelligence, de sens de la responsabilité, d'anticipation et d'esprit conséquent, qui va avec celui de la responsabilité pour faire tenir cet ego dans ses gonds si j'ose dire. Je fus socialisée par Sœur Zénaïde pour ma part, qui me fit littéralement "entrer dans une ronde" celle des petits, étant moi-même de leur âge, dans la petite cour, ensuite avec quelques centimètres de plus, je suis passée avec les autres dans "la cour des grands". J'ai un souvenir globalement positif de ces contacts avec eux en général, ces religieuses et ces enfants. Zénaïde a réalisé un exploit en me faisant intégrer la ronde des petits, car j'étais restée sur le banc, nouée et incapable de dire un mot, renfermée. Elle m'a libérée par quelques paroles dont je n'ai plus souvenir, sans user d'autorité, des mots qui m'inspirèrent confiance. Comment était-elle sur le plan physique ? Elle aussi de petite taille et fluette. Voix douce. Bien sûr que cette socialisation-là est de bon aloi. Dans le post précédent je parlais du fait qu'elle n'était pas non plus facile à réaliser, d'ailleurs on dit souvent que les enfants sont cruels entre eux, et plus tard les personnes adultes, dans certaines situations, rappellent les enfants par une cruauté qui est toujours preuve d'immaturité d'esprit selon moi, quand nos ego ont des à-coups, et c'est souvent consternant.
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03/03/2017
De la cruauté
La cruauté appartient à l'univers des enfants "en cours de socialisation" selon moi. J'adhère assez à l'idée qu'à la base nous sommes tous gracieux, nous avons tous un bon fond comme disait Sœur Marie Anna, la jolie frêle et gracieuse religieuse qui faisait cours aux élèves de CM1 CM2. Elle s'est dévouée pour eux tous, nous tous, car je faisais partie du lot, et elle s'est bien acquittée de ce travail. Cependant je pense qu'elle aurait préféré vivre une autre vie. Un jour elle pleura à chaudes larmes lorsque ses élèves (dont moi) l'interrogèrent sur sa vocation, envoyées que nous étions par l'abbé qui nous faisait catéchisme pour la préparation à la Communion solennelle. Nous lui rapportâmes que Sœur Marie Anna n'avait pas répondu à la question, s'était contentée de pleurer aussitôt celle-ci posée et avait déclaré seulement qu'elle avait été une petite fille comme nous, avec les mêmes rêves (sous-entendu je pense: rencontrer celui avec qui elle aurait fondé une famille). Voilà pour ce qui concerne celle dont j'hérite peut-être l'idée que tout le monde à la base est gracieux, gentil, plein de bonté, à moins que cette idée "farfelue" pour certains ne me soit venue avant que la Sœur s'exprime à ce sujet? je ne sais pas. Mais cruauté et cynisme surviennent à plus ou moins haute dose dans le cœur des uns et des autres et nous avons notre propre déréliction. Je pense à tout ça à cause du climat de la campagne électorale. "Déréliction", un mot qui suppose l'abandon : pour d'anciens croyants, l'abandon de Dieu, pour d'autres, toujours croyants, leur propre abandon de Dieu, pour les athées, ou philosophes en général, une sorte d'infidélité à soi-même ? Ce mot-constat : "déréliction" suppose plein de choses que je n'ai pas le temps de creuser maintenant. Des événements ou/et, des envies soudaines, des avatars multiples et variés font que, au cours de la socialisation, et une fois celle-ci faite, nous prenons parti pour tel ou tel, souvent pour nous-mêmes, et en voulant nous faire valoir, afin de trouver la meilleure place possible au sein d'un groupe, probablement, le meilleur statut possible, peut se produire cette déréliction que ne connut pas Sœur Marie Anna soit dit en passant, malgré sa frustration, (en effet ses pleurs étaient un aveu de cette frustration). L'avait-on découragée d'être "comme tout le monde" ? Ou un chagrin, comme la perte de l'être aimé l'avait-il décidée à entrer dans les ordres ? Toujours est-il que malgré cette frustration pas anodine, elle resta gracieuse à l'égard de ceux dont elle avait la charge. Je ne suis pas un bon exemple comme elle car j'estime que la déréliction, je "l'ai eu connue" du fait d'avoir à un moment donné manqué d'intelligence suffisante pour anticiper les choses, et aimer tout simplement la vie. "All you need is love", aimer la vie, aimer tout court ... La socialisation effrénée pourrait-elle nous faire oublier parfois l'essentiel, trop préoccupés que nous sommes alors par notre ego ? Faute de ce carburant basique et incontournable qu'est l'amour, des gens peuvent alors se montrer cruels, parce que secs à l'intérieur. Je me souviens qu'en pleine enfance plutôt heureuse à l'école, j'ai un jour insulté une copine de classe, lui affirmant qu'elle avait des "yeux de poisson mort", cette enfant adorable ne m'avait rien fait, elle était juste "un peu faible à l'école". D'où pouvait bien provenir cette cruauté soudaine qui heureusement n'était pas au quotidien chez moi. J'en avais même de rares pointes. Mais de cette pointe-là je m'en souviens si bien que même aujourd'hui, je ne pourrais pas la regarder en face avant de lui avoir demandé pardon si je la rencontrais par hasard. Et comme je n'aurais peut-être pas le courage d'aborder le sujet, si je la rencontrais, je baisserais mes yeux à moi, un peu " de poisson mort", je pense, pour le coup, sous l'effet de cette rencontre inopinée. Car c'est à soi qu'on fait mal quand on est cruel, la vie nous l'apprend.
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28/02/2017
Où il est question de force de caractère
Lu ce soir dans le Daily Ray, cette affirmation d'Albert Camus :
In the midst of winter, I found there was, within me, an invincible summer.
And that makes me happy. For it says that no matter how hard the world pushes against me, within me, there's something stronger - something better, pushing right back.
~ Albert Camus
Ma traduction (à quelque variante près au niveau du vocabulaire d'une traduction à l'autre l'important est que le signifiant soit fidèle à ce qu'a voulu exprimer l'auteur avec des mots un peu différents probablement) :
Au creux de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été. Et cela me rend heureux. Car cela dit que peu importe l'adversité du monde à mon encontre ; en moi il y a quelque chose de plus fort — de meilleur, qui reprend derechef le dessus.
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