12/07/2007
La voix du coeur
La voix du cœur
J’ai marché ce matin, là où je pouvais sentir la terre sous mes pieds : ses bosses, ses cailloux, ses touffes d’herbe, autant de petits massages à travers les semelles ; sentir les frissons de la peau sous l’effet du vent.
Ensuite, je me suis assise. De mon point de mire je voyais, derrière une rangée d’arbres, un paysage s’éloigner en paliers successifs étagés jusqu'à l’horizon.
J’écoute un instant ce qui se passe à l’endroit même où je suis installée, comme si je le plaçais en écoutille : un bruissement de feuilles s’amplifie ou s’atténue au gré du vent.
À quelques mètres, les ondoiements rapides de l’eau du canal d‘Aires, elle semble filer à toute vitesse vers l’Ouest. La rive, un peu plus haut, cache le chemin du halage, d’où je vois de profil le buste d’un promeneur qui marche nez au vent.
Des arbres émergeant du talus, on n’aperçoit que les feuillages en touffes plus ou moins aérées, qui se découpent aux trois-quarts sur fond de champs verts et jaunes, le reste sur fond de ciel. En plus petit, d’autres arbres hérissent la ligne d’horizon.
Sur ma droite, un toit de maison se dessine en A oblique ; de son sommet une courte ligne de fuite vers l'horizon et le rouge des tuiles dessous. À gauche, l’église de Hinges se profile comme une grosse horloge à clocher, et quatre cadrans. D’ici j’en distingue deux.
De l’heure je n’ai aucune idée pourtant, l’église est trop loin.
Le tic-tac régulier du cœur me dit que marcher c’est du bon temps pour lui.
À demain, amis du blog.
14:55 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
09/07/2007
Oeillet suite et fin
Suspense : ne s’égara-t-il pas dans sa quête de définition, description, évocation de l‘œillet ? J’avoue que par exemple ses dernières recommandations : Pour « se déboutonner », voir bouton. Voir aussi cicatrice.
Bouton : vu, il ne faut pas rapprocher bout et bouton, ni déboutonner dans la phrase, car c’est le même mot (de bouter, pousser), (fin de l’extrait) ; ainsi que son enthousiasme débordant :
Foule sortant en delta de la communion
Ou culotte à belles dents de fille soigneuse de son linge
Répandant des parfums d’une sorte à
chaque instant
Qui risque quel plaisir de vous mettre
au bord de l’éternuement
(fin du deuxième extrait), m’ont laissée perplexe sur le moment, mais il est arrivé à bon port, dans cette apothéose :
Le bouton d’un chaume énergique
Se fend en œillet
O fendu en oe
O ! Bouton d’un chaume énergique
Fendu en œillet !
L’herbe, aux rotules immobiles
Elle ô vigueur juvénile
i, aux apostrophes symétriques
O l’olive souple et pointue
Dépliée en oe, i, deux l, e, t
Languettes déchirées par la violence de leur propos
Satin humide satin cru
Etc
(Mon œillet ne doit pas être trop grand-chose : il faut qu‘entre deux doigts on le puisse tenir.).
Que d’émotions la botanique ! A demain
18:40 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
L'aventure, suite
Bonjour
Nous allons voir comment Francis Ponge, avant de continuer son aventure linguistique (non dénuée de risques, il nous avait prévenus), vérifie en en faisant profiter ses lecteurs, son vocabulaire, matériel indispensable pour mener à bien cette entreprise difficile ! Bon vous suivez …
Opiniâtre : fortement attaché à son opinion.
Papillotes, papillons, papilles : même mot que vaciller.
Déchiré : d’un mot allemand skerran. Déchiqueter.
Dents et dentelles.
Chiffons. Crème, crémeux.
Œillet : Linné l’appelle bouquet parfait, bouquet tout fait.
Satin.
Festons : « Ces belles forêts qui découpaient d’un long feston mobile le sommet de ces coteaux. »
Fouetté : crème fouettée, qui à force d’être battue devient toute en écume.
Eternuer.
Jacasse et Jocaste ?
Jabot : appendice de mousseline ou de dentelle.
Frissonner : chiffonner, faire prendre des plis irréguliers. (L’origine est un bruit.)
Friser (une serviette) : la plier de façon qu’elle forme de petites ondes.
Friper, au sens de chiffonner,se confond avec fespe, de fespa, qui veut dire chiffon et aussi frange, sorte de peluche.
Franges : étymologie inconnue. 2 Terme d’anatomie : repli des synoviales.
Déchiqueter : découper en chiquettes, en faisant diverses taillades. Se déchiqueter, se faire des entailles.
11:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)