Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/12/2007

Saint John Perse

dd65944f23d1472e7b2c5bf00c428b30.gifFierté de l’homme en marche sous sa charge d’éternité ! Fierté de l’homme en marche sous son fardeau d’humanité, quand pour lui s’ouvre un humanisme nouveau, d’universalité réelle et d’intégralité psychique ... Fidèle à son office, qui est l’approfondissement même du mystère de l’homme, la poésie moderne s’engage dans une entreprise dont la poursuite intéresse la pleine intégration de l’homme. Il n’est rien de pythique dans une telle poésie. Rien non plus de purement esthétique. Elle n’est point art d’embaumeur ni de décorateur. Elle n’élève point des perles de culture, ne trafique point de simulacres ni d’emblèmes, et d’aucune fête musicale elle ne saurait se contenter. Elle s’allie, dans ses voies, la Beauté, suprême alliance, mais n’en fait point sa fin ni sa seule pâture. Se refusant à dissocier l’art de la vie, ni de l’amour la connaissance, elle est action, elle est passion, elle est puissance, et novation toujours qui déplace les bornes. L’amour est son foyer, l’insoumission sa loi, et son lieu est partout, dans l’anticipation. Elle ne se veut jamais absence ni refus. Elle n’attend rien pourtant des avantages du siècle. Attachée à son propre destin, et libre de toute idéologie, elle se connaît égale à la vie même, qui n’a d’elle-même à justifier. Et c’est d’une même étreinte, comme une seule grande strophe vivante, qu’elle embrasse au présent tout le passé et l’avenir, l’humain avec le surhumain, et tout l’espace planétaire avec l’espace universel. L’obscurité qu’on lui reproche ne tient pas à sa nature propre, qui est d’éclairer, mais à la nuit même qu’elle explore ; celle de l’âme elle-même et du mystère où baigne l’être humain. Son expression toujours s’est interdit l’obscur, et cette expression n’est pas moins exigeante que celle de la science.

Le lien

Un poème de Saint John Perse

23:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

21/12/2007

Ronsard

Marie, que je sers en trop cruel destin

 

4377af4cb399d8922dd1edfcbda70509.jpgMarie, que je sers en trop cruel destin,

Quand d'un baiser d'amour votre bouche me baise,

Je suis tout éperdu, tant le coeur me bat d'aise.

Entre vos doux baisers puissé-je prendre fin !

 

Il sort de votre bouche un doux flair, qui le thym,

Le jasmin et l'oeillet, la framboise et la fraise

Surpasse de douceur, tant une douce braise

Vient de la bouche au coeur par un nouveau chemin.

 

 

Il sort de votre sein une odoreuse haleine

(Je meurs en y pensant) de parfum toute pleine,

Digne d'aller au ciel embaumer Jupiter.

 

 

Mais quand toute mon âme en plaisir se consomme

Mourant dessus vos yeux, lors pour me dépiter

Vous fuyez de mon col, pour baiser un jeune homme.

 

Ronsard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

22/11/2007

Claude Roy

Chez Claude ROY, il y a deux facettes, l’homme sérieux, le penseur philosophe et le poète rêveur qui veut rire de tout, jouer avec les mots comme dans "L’oiseau" :

"À quoi bon se fracasser

dit l’oiseau sachant chanter

au chasseur sachant chasser

qui voulait le fricasser.( ... )"

(Extraits d’Enfantasques)

Derrière sa légèreté d’écriture, Claude ROY reste un poète profond, qui, jusqu’au bout de sa vie, même sur son lit d’hôpital, a continué d’écrire d’émouvants poèmes dans la paix de la nature. C’est un être passionné d’écriture qui nous dit :

"Je touche à tout parce que tout se tient."

Lire davantage sur Claude Roy

09:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)