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15/10/2014

Trésor des Atrébates : une découverte plus qu'intrigante

Il faut apprendre la patience en archéologie,  dans ce métier, le plaisir vient en cherchant... non pas chercher  pour chercher,  quand même, non, mais  pour trouver pardi...le trésor ! Et qu'apprenait-on fin Septembre en Pas-de-Calais ? " qu'un trésor atrébate, cette fière tribu gauloise qui occupait la région durant les deux premiers siècles avant JC, avait été découvert il y a trois ans au sud d'Arras. Le mystère entourant les conditions de cette découverte semble s'éclaircir quelque peu."

Par Nicolas André, suite extrait de l'article :

 

"Pas-en-Artois. Le comte Hubert de Mesre nous répond amusé, sans tourner autour du pot : "Oui", c'est dans le parc du château du village, dans un sous-bois, qu'ont été trouvés, en 2011, des objets archéologiques. "Non", ce n'est pas à sa demande que le chercheur de trésor a entrepris ses fouilles avant de renseigner la DRAC sur sa découverte. On aurait même pénétré sur son terrain sans demande d'autorisation. "Les gens commencent à raconter toutes sortes de choses au village et notre garde particulier chasse régulièrement ceux qui prospectent sur notre terrain avec les "poêles à frire"." "Cela commence à devenir gênant, précise la châtelaine. D'autant que nous n'avons pas touché d'argent. On nous a dit qu'il y aurait quelque chose pour nous, mais on nous a surtout dit de nous taire ! Mais là les choses sont allées un peu loin."

Le mutisme, jusqu'au ministère de la Culture nous avait bien intrigués... [...] Des photos que l'on trouve sur le Web sont attribuées à cette découverte : des mains qui plongent dans un fossé avec délicatesse et précision à plus de 50 cm de profondeur. Une recherche menée avec des détecteurs de métaux ? Si tel était le cas, la législation prévoit que le trésor reviendrait à l'État et n'entraînerait pas un défraiement des parties (notamment l'inventeur), qui risqueraient jusqu'à 300 000  euros d'amende. C'est sans doute pour se protéger de cette éventualité qu'un archéologue aurait été appelé sur place.

Le trésor découvert à Pas-en-Artois est actuellement exposé au musée de Saint-Germain-en-Laye."

 

La Voix du Nord 

 

Je lis Les Compagnons du Trésor de Paul Féval en ce moment.  Où un personnage qui n'avait jamais fait de mal à personne menace de se dénaturer à son tour, en raison de la fièvre de l'or, qui a déjà asséché l'âme des têtes pensantes de l'association des Habits Noirs. Un archéologue d'urgence, et pourquoi pas, une équipe d'archéologues avertis pour continuer peut-être les fouilles pourront-ils calmer les ardeurs d'éventuels amateurs de "poêles à frire", et à assommer aussi à l'occasion ? Je n'aurais pas cru avant la lecture de Féval qu'être archéologue pouvait comporter des risques. Féval montre des Habits Noirs enfiévrés, rôdant autour d'un couvent où ils savent que se trouve un trésor ; mais l'auteur, pourtant si astucieux,  n'a pas pensé au détecteur de métaux,  des gens, dans son histoire, se font tuer  parce que l'on croit qu'ils détiennent le secret de la cachette et vont aller puiser seuls dans le trésor. Les détecteurs de métaux en même temps n'arrangent rien à l'affaire, parce que lorsqu'il s'agit de partage, les Habits Noirs s'entretuent encore.  Il faut donc des archéologues, aguerris sont-ils et longuement préparés à la découverte de trésors, eux du reste sont amoureux d'Histoire et non d'or.

Un peu de sang d'atrébate coulerait-il dans mes veines ? Je ne saurais dire... et en fait,  peu importe. Mais l'Histoire, elle, est toujours intéressante, non ?

 

Et pour finir, cette belle prière que j'ai trouvée sur le blog Jubilato, afin de garder les hommes contre la fièvre de l'or notamment  :

 

Vierge très sainte et immaculée, ma Mère, ô Marie, à vous qui êtes la Mère de mon Seigneur, le refuge des pécheurs, j'ai recours à vous aujourd'hui, moi, le plus misérable de tous. Je vous vénère, ô grande Reine, et je vous remercie de toutes les grâces que vous m'avez faites jusqu'ici, spécialement de m'avoir délivré de l'enfer, que j'ai si souvent mérité. Je vous aime, ô ma Souveraine très aimable, et pour votre amour, je m'engage à vous servir toujours, et à faire tous mes efforts pour que vous soyez aussi aimée par les autres. Je place en vous toutes mes espérances, tout mon salut. Agréez-moi pour votre serviteur, et recevez-moi sous votre protection, ô Mère des miséricordes. Et puisque vous êtes si puissante auprès de Dieu, délivrez-moi de toutes les tentations ou obtenez-moi la force de les vaincre jusqu'à la mort. O ma Mère, par l'amour que vous portez à Dieu, je vous prie de m'assister toujours, mais surtout au dernier moment de ma vie. Ne m'abandonnez point que vous ne me voyez en sûreté au ciel, occupé à vous bénir et à chanter vos miséricordes pendant toute l'éternité. Ainsi je l'espère.

 

 

 

    

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14/10/2014

La vente... sans se vanter

Hier je suis allée au marché.  La vendeuse de poulets rôtis  fait du spectacle tout en vendant pour amuser le client qui patiente devant son étal en attendant d'être servi, ou  du fait simplement de son naturel théâtral. La communication avec sa clientèle, elle la base sur son vécu généreusement raconté, sans crainte du ridicule,  qu'elle ne brave pas pour autant, puisque tout lui vient naturellement dirait-on. Elle aime son parler picard, fait des fautes exprès, dit "en n'Hollande", avec ostentation : "mes garchons y étêtent en n'Hollande" et, en causant elle distribue des œillades de complicité aux uns, de son bel œil couleur noisette, tout rond, et plein d'espièglerie,  aux dépens de ceux  qu'elle veut "charrier" pour rire un peu, et tout le monde en effet, de rire. C'est l'instinct de la vente. Vendre des poulets étant plus aisé que vendre des livres, l'attitude marchande de la dame est diamétralement opposée à celle des vendeurs de bouquins qui finissent toujours, eux,  par avoir des airs patients ou ennuyés comme dans une salle d'attente. Concernant la conversation de la vendeuse du marché,  il s'agissait en fait de la peur que lui avait causée ses fils en sortant en boîte en Hollande. Ils en étaient revenus sans la voiture, mais vivants, insistait-elle, goguenarde "l'prochain coup qu'o voulez  sortir, rien à foutre, vous vous démerdez. O n'aurez qu'à prind' ché vélos !". J'ai compris que son allant,  sa bonne humeur venait de là : ils étaient rentrés les fistons. Tandis que les clientes prenaient des airs faussement compassés juste après avoir lâché quelques éclats de rire, elle parlait de sa chance  car ce n'est pas le cas pour d'autres, en nombre, disait-elle, qui se crashent dans les fossés du côté de Lille chaque week-end. Le côté insolent de la chance que voulez-vous ! ...  mais tout était dit avec tellement d'énergie, sans penser à mal, comme ça... que je ne l'ai pas trouvée si lourde dans sa légèreté cette Gavrochette. J'y retournerai à l'occasion... l'an dernier, quand j'étais allée, elle racontait que  sa maison était inondée, et  mal assurée...  hier il fallait aller rechercher la voiture des fistons en fourrière en Hollande... et elle misait, avec toujours un dynamisme communicatif, sur une somme conséquente pour rapatrier la chose. La vie trépidante d'une madame la vendeuse de poulets, tout à sa reconnaissance pour la vie, lui prodiguant  divers miracles au sein même de l'épreuve ; elle a de la veine c'est vrai,  lors de l'inondation de sa maison, elle était sortie du déluge bien vivante, plus vivante que jamais.

 

05:19 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

12/10/2014

La petite ville

Après une journée passée dans la petite ville de Téteghem, située à huit kilomètres de Dunkerque, me voilà rendue à Béthune. J'avais quitté mon nid douillet de bon matin à cause d'un salon du livre où Patrick m'avait demandé de l'y conduire, faute de trains, non pas qu'ils fussent en grève mais  le trafic ferroviaire Béthune-Dunkerque est très insuffisant :  à une époque où il faudrait diminuer d'urgence le nombre de voitures sur les routes, pas assez de trains, ni de bus, du moins partant de Béthune. Béthune étant une ville assez mal desservie non seulement en trains mais aussi en cinémas (il n'y en a pas), et même bientôt il se murmure que des services hospitaliers pourraient disparaître, un peu comme si la ville était punie de quelque faute méritant châtiment.  La suite de mes "aventures" du jour après ces quelques photos qui témoignent de l'accueil que me fit Yoko ce soir :

 

 

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Yoko s'approche de mon cœur.

 

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Il y est, le massage commence, en tout bien tout honneur.

 

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Yoko ronronne, en plein travail de massage du cœur de la maîtresse.

 

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Rapports toujours cordiaux de la Maîtresse (moi) et de Yoko.

 

Arrivés à Téteghem, nous voyons sur le parking deux écrivains de romans policiers qui cherchent le local, nous les suivons et au moment d'y entrer, nous deux nous ravisons et faisons demi-tour ; nous décidons de prendre une boisson chaude au petit café que nous avons repéré en passant. Ensuite  Patrick part vers le salon,  et moi je m'apprête à passer le temps en lisant. Quand j'entends sonner les cloches qui appellent les fidèles à la messe. Deux ans au moins que je ne suis pas allée à la messe. Je décide d'y aller, pour voir où j'en suis à peu près avec la religion, après les doutes qui m'ont pris sur les religions en général, en suivant les actualités pleines d'atrocités.  Hier à ce propos, dans le parc de Béthune, j'ai vu une dizaine de dames en longue robes et coiffées de foulards leur tombant sur le front, elles étaient de la famille des jeunes mariés qui se faisaient prendre en photo selon la tradition des photos de mariage classique. En face de notre banc nous avions vue aussi sur trois jeunes gens, une jeune fille blonde qui avait posé à côté d'elle une bouteille de jus de fruit, et deux garçons d'une vingtaine d'années,  dont l'un portait un petit chapeau bleu ciel, incliné sur le front ; ils faisaient tous trois "bohèmes de luxe" si l'on peut dire,  et ne semblaient pas prêter attention à la cérémonie de la photo qui se déroulait pourtant sous leurs yeux. La jeune mariée était joliment bronzée, de ce bronzage naturel qui dure toute l'année pour nombre de femmes d'origine orientale, son beau visage  de  jouvencelle souriait au photographe, son fiancé évoquait l'Orient lui aussi... ils avaient opté pour la tenue vestimentaire des mariages classiques occidentaux, belle robe blanche pour la jeune mariée,  tandis que les fatmas arboraient toutes le costume traditionnel de la religion musulmane.  Face à ces diverses symboliques, je pensais confusément que le besoin de tradition revenait à grand pas alors qu'une majorité des jeunes de notre génération s'en était fortement écartée. J'avais aussi en tête la violence des événements en Orient par rapport aux récupérations religieuses, si bien que les trois jeunes bobos m'apparaissaient  moins problématiques, plus sympathiques de ce fait. Tout cela est très subjectif je le sais bien. D'autant que me revient toujours ma dette envers les religieux de mon enfance. Donc me dis-je en cette fin de matinée, en entendant les cloches sonner, allons assister  à la messe de Téteghem, ça nous remettra un peu les idées en place. Et elle était sympathique cette messe. Le prêtre a rappelé à ses paroissiens qu'il était le prêtre des marins, a ensuite présenté aux gens de la paroisse un prêtre de l'église anglicane qui s'est installé à Téteghem depuis quelques mois : Ben, "qui parlait le français aussi bien que lui parlait anglais" assura-t-il en riant. Ben s'est ensuite exprimé un peu en français pour saluer l'assistance, avec un fort accent anglais naturellement, qui est charmant comme chacun sait, aussi positivement exotique  aux oreilles des français du nord que l'accent du sud de la France. Ben a dit "Je suis content de prier avec vous. Je veux vous dire merci. Je suis heureux que nous.... together..." "Ensemble" a soufflé bien fort l'assistance, "Ensemble ! a repris Ben.  Nous, de prier ensemble." Par la suite, durant son allocution, le prêche,  le prêtre des marins d'expliquer la parabole des invités de Dieu, qui devaient se vêtir de l'amour du Christ pour assister au banquet ; il parla bientôt de la loi des marins qui est  de secourir tout bateau en difficulté, de secourir les naufragés, d'où qu'ils viennent. Le prêtre était fier des marins qui avaient sauvé il y a peu des naufragés migrants.

 

C'était très chaleureux cette messe. Vers la fin de la cérémonie les voisins doivent se toucher la main et dire "la paix du Christ", je m'y suis prêtée volontiers... Une fois sortie de l'église je me suis rendue au salon du livre, et franchement les gens  du salon, je les ai trouvés en comparaison, encore plus guindés que d'habitude, d'autant que les cathos de Téteghem étaient particulièrement amicaux, cordiaux. 

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