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16/11/2007

Film

Si vous avez regardé Docteur Folamour hier soir sur Arté, vous aurez noté que ce film c’est surtout du poil à gratter pour scientifiques qui n’auraient pas la fibre pacifiste assez développée.

La musique y est assez significative : les kamikazes inopportuns accomplissent leur étrange mission sur fond de marche militaire aux rythmes exaltants, tandis que des airs de swing traduisent la prise de conscience mesurée de certains responsables en pareilles circonstances.

Le décor interpelle également, notamment celui dans lequel s’affrontent à la mitraillette soldats russes et américains : une immense pancarte sur laquelle est écrit « La paix est notre profession » reste accrochée comme elle peut au milieu des féroces échanges de tirs.

Très parlant encore, le bras droit du docteur Folamour, sur lequel s’articule une main gantée de cuir noir. Ce membre difficilement maîtrisable représente évidemment la part acquise à Hitler du docteur Folamour. Au moindre sursaut d’allégeance de celui-ci à l’ennemi démocrate, la main l’étrangle, ou le bras érige le salut hitlérien dans un réflexe conditionné,  Folamour se contorsionnant alors désespérément pour se soumettre aux nouvelles exigences démocratiques.

Dans quelle mesure le docteur Folamour et d’autres présumés responsables jouissent-ils de toutes leurs facultés mentales, c’est la question que pose ce film de Stanley Kubrick, rediffusé cet après midi à 14h55.

 

11:15 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (3)

02/10/2007

L'emploi du temps

J’ai regardé hier soir, en DVD, « l’emploi du temps », un film de Laurent Cantet où la tension monte au fil des embrouilles de Vincent, joué par Aurélien Recoing. Ce consultant en entreprise ayant décroché, a fini par se faire licencier. Il rompt alors avec le monde du travail, brise le lien avec le seul collègue qui désirait l’aider à rebondir et s’invente une histoire, un employeur fictif à la clé. Les mensonges s’enchaînent, le mettent dans une situation de moins en moins crédible aux yeux des siens, qui finissent par découvrir la vérité.

Vincent, en représentation durant tout le film, veut donner le change, être à la hauteur des ambitions que ses proches, plus que lui-même, semblent nourrir pour lui, ne pas les décevoir. La peur de les perdre pour seul mobile, il postule de nouveau, à la fin du film, à un emploi qui ne l’intéresse manifestement plus, l'air un peu lointain lors de l’entretien pour l’obtention du poste. C’est évidemment plus son père qui veut l’y voir accéder, après l’avoir chaudement recommandé au directeur. Vincent lui, pas vraiment convaincant dans son rôle de futur « coach » répond de façon mécanique, à se demander s‘il a encore ses propres rêves.

N’ayons pas peur des mots, c’est tragique mais heureusement, avant tout, très émouvant.

11:04 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)

30/08/2007

Le Maître

Le Maître, un film de Piotr Trzaskalski est passé hier soir sur Arté.

Un soldat Russe, Alexandre, dit le maître, ne parvient pas à se remettre de la guerre qu’il a vécue en Afghanistan et s‘adonne à la boisson. Il a finalement pour projet de traverser la Pologne en autobus et rejoindre Paris, ville symbole d’un renouvellement possible. Ce faisant, il exercera son métier d’homme de cirque, ayant mis au point un numéro de lancer de couteaux. À bord de l’autobus, outre ces couteaux reconvertis au service de la magie, et un cyclope de carton pâte, prendra place tout d’abord, une jeune prostituée, Andzela. Le destin a voulu qu’il se trouve à une vingtaine de mètres du lieu où deux individus s’apprêtaient à la violenter. En guise de consolation, il lui proposera le job d’assistante.  Un musicien en cavale, Mlody, fera ensuite partie de l’équipée poétique à travers la campagne polonaise. Trois personnes que la vie n’a pas loupées.

Le lanceur de couteaux est aussi habile dans son art que blessant lorsqu’il s’adresse aux femmes, en particulier s’il y a du sentiment dans l’air. Il réussit à esquiver une relation amoureuse avec Andzela en affichant une certaine frigidité sexuelle, mais n’échappera pas à Anna, qui a eu le cran de s’improviser héroïne de l’une de ses prestations : c’est quand pleuvent les couteaux autour d’elle que naît leur amour fait d’admiration réciproque.

Lors d’une scène de soûlerie, nous apprendrons que pour Alexandre, aimer une femme c’est courir le risque d’avoir un enfant, alors que les souvenirs de la guerre le meurtrissent encore. Il dira : « Je ne veux pas condamner quelqu'un à vivre ».

La beauté intérieure de chaque personnage, en dépit de son désespoir, donne une dimension poétique au film ; la capacité d’aimer de chacun d’eux, malgré sa détresse, lui donne sa lumière.

À demain amis du blog ! 

 

10:40 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (2)