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12/10/2020

L'homme polyvalent

Il a développé moult compétences durant sa vie professionnelle. Je l'ai vu hier dans un documentaire diffusé sur RMC piloter une pelleteuse afin de la charger sur son camion aux dimensions gigantesques. On le voit changer un pneu lui-même dans cette vidéo-ci. Il manie d'autres machines dangereuses, pour charger des troncs d'arbres par exemple. Il a été quelques temps sans travailler, à cause d'un cancer de la prostate, dont il vient de se remettre. Toutes ces compétences, au service d'un système qui ne pourra pas durer. On déploie en effet des compétences impressionnantes, acquises après moult apprentissages... pour se sentir libre concernant cet homme mais dans un système bizarre.

Le moteur ou un élément de la machine tombe en rade parfois : boulon, pneus, boîte de vitesse. La pelleteuse qu'il a chargée ne souffre pas de fausse manœuvre, elle peut tuer un conducteur fatigué à la moindre erreur de manœuvre.

Avec la machine on se trouve entre plus de liberté et moins de liberté, étant donné son besoin récurrent d'être réparée. Cet homme évolue dans le contexte du covid, soumis à des contrôles fréquents de la police. Incertitude pour lui, car à tout moment on peut bloquer sa route pour raison sanitaire.

Ce système ne pourra plus durer en effet, en raison du prix en carbone pour la planète. Mais l'homme en question déploie un courage hors norme pour y survivre. Si on est toujours dans "marche ou crève", alors les machines auront failli à la mission initiale de leurs inventeurs si tant est qu'on les ait inventées pour nous aider. Le reportage de la vidéo n'est pas le même que celui que j'ai vu sur RMC mais à dû être tourné dans la même période par une autre équipe :

08:30 Publié dans vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

11/10/2020

J'ai lu ce matin un texte intitulé "imparfait" ♣♣♣ Grammaire anglaise du jour

Mais oui cher poète, je vous donne raison pour ma part, elles sont presque parfaites ces petites imperfections. Ces creux et ces bosses, sillons de l'humanité.

Y a-t-il raison ou déraison à aimer ce gros pif, ce rougissement, cette laideur passagère du rictus douloureux ? 

La beauté réside ailleurs à mon sens.

 

Ici :

http://aufildelavie.hautetfort.com/archive/2020/10/10/imp...

 

♣♣♣

 

D'un point de vue grammatical, la déclaration de Kettering, ci-dessous, présente pour moi un certain intérêt. Après : "résider dans le futur" ne fait pas grand sens pour moi. On goûte l'instant sans empiéter sur le futur des autres, je comprends mieux cela. Mais bon, du point de vue grammatical, écoutez plutôt :

 

 

We must look forward to the future as that is where most of us will be spending the rest of our lives.

~ Charles Kettering

 

Nous devons nous tourner vers l'avenir "as that", car c'est là que (éludé dans la phrase anglaise) "most of us" la plupart d'entre nous passerons notre vie.

 

En fait, il veut juste dire par là que pouvoir se projeter vers l'avenir donne espoir. Mais il le dit de façon compliquée, qui le fait passer par une grammaire intéressante pour l'éternelle étudiante en anglais que je suis.

 

Ici, une autre déclaration en anglais va suivre, qui me laisse un peu sur le cul je dois dire. C'est profond. Je vous laisse le soin de traduire et de savourer au passage la beauté subtile de la grammaire anglaise :

 

I have matured into someone I never dreamed I would become: an unbridled optimist who sees the glass as always full of something. It may be half full of water, precious in itself, but in the other half there's a rainbow that could exist only in the vacant space.

~ Alice Walker

 

Commentaire :

 

Savoir faire place à l'autre, ce qui ne signifie pas s'effacer, mais juste lui faire place, car il peut porter l'arc en ciel. Il peut être en somme l'envoyé de là-haut qui te fera place à son tour. 

04:52 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2020

Dernier extrait ♣♣♣ L'amour est un coup de poing dans l'estomac ♣♣♣ Écluse à pertuis

J'en suis à la page 565 du livre intitulé  Testament à l'anglaise de Jonathan Coe. Une œuvre colossale où des destins se croisent sans cesse ; dans l'extrait ci-dessous,  la vie d'une jeune femme habitant Londres s'abîme peu à peu sous son propre regard terrifié ; son ami et amoureux se retrouve impuissant à l'aider. Pas de place pour elle à l'hôpital durant cinq heures où elle attend dans un couloir des urgences, étendue sur un charriot. On oublie de lui administrer les antibiotiques... médecins et infirmières en manque de sommeil, en manque de lits, se débattant avec des problèmes de gestion extérieure les empêchant d'accueillir les patients dans le délai acceptable. Ingérence de la part de gestionnaires obnubilés par le rendement, étrangers au domaine médical, disent médecins et infirmiers. On est en 1991, des services ont fermé pour les civils,  consacrés aux soldats, car on anticipe la guerre qui va bientôt se dérouler en Irak, ramenant ses soldats blessés. Situation qui aggrave encore la pénurie de lits et de soins appropriés.

 

 

L'extrait, page 565, 566 :

 

"Mais je détestais cette façon de nous pousser à considérer la guerre comme inévitable : d'où pouvait bien provenir cette charmante certitude ? En tout cas, c'était censé ne me concerner en rien — ça aurait lieu à des milliers de kilomètres, à l'autre bout du monde, à l'autre bout (ce qui était encore plus loin) de l'écran de télévision. Alors comment pouvais-je soudain accepter l'idée que cela faisait partie des forces conspirant contre Fiona — que ce monstre avait déjà rampé jusqu'à sa vie irréprochable ? C'était comme si des failles s'étaient mises à apparaître dans l'écran et que cette affreuse réalité se glissait au travers ; ou que le miroir était devenu liquide par enchantement et que, sans le savoir, j'avais pénétré dans le cauchemar, comme Orphée. 

Durant toute ma vie, depuis ma séance de cinéma à Weston-super-Mare, j'avais essayé d'aller de l'autre côté de l'écran. Cela voulait-il dire que j'y étais enfin parvenu ?"

 

♣♣♣

 

Papotin du jour.

 

Tout à l'heure j'entends à la télé des gens répéter "l'humour est un coup de poing dans la gueule" et se gargariser de cette formule. Il y a des jours de fatigue où l'on n'a pas la force de recevoir l'humour coup de poing dans la gueule,  on a juste envie de se cocooner.

Mais l'amour coup de poing dans la gueule n'existe pas, ça non. L'amour peut faire mal quand on n'a pas su comprendre de quoi il est fait, la distance qu'il requiert. Mais si vous recevez direct un direct, "dans la gueule", au moins vous êtes prémuni contre l'amour, c'est déjà ça, car le masochisme doit être épuisant.

 

Cela dit, l'humour anglais, que j'ai pu apprécier dans plusieurs livres d'auteurs anglais différents n'est jamais "coup de poing dans la gueule" ; hier malgré les tragédies qui se trament dans Testament à l'anglaise, j'ai eu souvent l'occasion de rire. Un rire qui allège le cœur, ce qui fait que vous avez la force de continuer à traverser le miroir avec l'auteur par exemple, puisque dans ce dernier livre, il s'agit de cela. Espérer jusque dans la mort, durant le passage derrière le miroir.

 

♣♣♣

 

Écluse ou barrage à pertuis, barrage pour "faire passer" (passage = pertuis), en l'occurrence les bateaux. Le barrage à pertuis a pour technique une écluse ("exclure") à déversoir. C'est passionnant. Écluse à pertuis ne signifie pas "exclure à perpète" en vieux français. Consonances voisines mais pas le même sens.

Ici :

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cluse 

 

   

15:53 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)