05/02/2020
La journée à marquer dans les annales
Ce matin je fais cuire une crêpe pour mon petit-déjeuner quand le bout de mon écharpe en tissu synthétique s'enflamme. Je sens une chaleur puis vois du coin de l'œil se profiler une grande flamme derrière moi qui dépasse largement ma tête. Le feu est agressif comme une bête qui veut mordre. Mon ami panique, se précipite vers moi, et cela ne fait que me retarder pour plonger l'écharpe que j'ai enlevée de mon cou dans l'eau d'un saladier posé dans l'évier. Une fois l'écharpe plongée dedans, la flamme se rebiffe, crame simultanément des gants en caoutchouc, une bouteille en plastique et le fond d'un pot en plastique suspendu au dessus de l'évier. Le calme que j'ai gardé est étrange. La petite alarme fumée s'est quant à elle mise en marche. Sinon pas un de mes cheveux n'a pris feu. Je fais une prière de remerciement.
Nous partons peu de temps après "l'incendie" à Seclin, pour faire un dépôt de livres dans une librairie. Installée à une petite table, un peu plus loin, l'auteure Christelle Colpaert-Soufflet. Elle écrit des livres à propos des fantômes. Je lui raconte mon aventure de ce matin. Elle commente en blaguant que je suis comme le phénix, puis me dit que mon ange m'a protégée.
Je lui achète un livre. Elle a guidé mon choix vers celui qui s'intitule "Abandonnée". Le livre parle d'une jeune femme qui veut apprivoiser une maison abandonnée, vouée à la démolition. Les risques sont grands puisque certains s'y sont cassé les dents. Ils sont morts en essayant de la rénover.
Je vais passer ma soirée avec ce livre ayant comme introduction un poème dédié à une fillette abandonnée. Le poème est de Jean-Jacques Goldman.
Quelques lignes du poème :
Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu'il te protège s'il entend
Famille, Jean-Jacques Goldman
22:05 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
04/02/2020
Films vus hier soir
Hier j'ai vu un film à propos d'une religieuse psycho rigide jouée par Meryl Streep qui accuse un prêtre d'acte de pédophilie sur un enfant noir. La mère de l'enfant, qui aime profondément celui-ci a une réponse subtile. Elle se fie à son enfant. Voyant qu'il éprouve beaucoup de réconfort grâce à ce prêtre, elle accorde sa confiance à celui-ci.
La psycho rigidité de la religieuse en question se résorbe à la fin quand elle admet douter de la culpabilité du prêtre en question, douter de ses allégations contre lui grâce à un autre religieuse qui éprouve facilement de l'empathie.
Le second film "Cris et chuchotements" interpelle sur la maladie. Cela se passe entre femmes. Trois sœurs, la bonne, Anna, et le fantôme de la défunte mère. Une des sœurs est malade et en raison de cela, les deux autres arrivent à son chevet. La question de la maladie et de la compassion est posée par le cinéaste. Ici, le docteur et le curé laissent tomber la malade dans les derniers instants de sa maladie. La sœur malade est soupçonnée je pense par le cinéaste d'user d'abus de pouvoir. Du pouvoir qu'aurait la maladie de retenir auprès de soi des êtres qui sinon vous échapperaient. La malade serait donc avant tout malade au niveau de son âme. Elle serait égoïste au point de vouloir se faire le centre de toutes les attentions et de pomper l'énergie des autres femmes. Le prêtre revient quand elle a trépassé, mise sur le fait qu'elle serait un intercesseur auprès de Dieu, du fait d'avoir porté les souffrances de sa famille. Mais hélas la malade n'était pas la sainte imaginée par le prêtre et son fantôme revient hanter les deux autres sœurs. Le fantôme de la défunte les enjoint l'une après l'autre de la toucher, de la soigner, d'être auprès d'elle. Cette femme donc depuis le début incarnerait la mort.
La première sœur, quand elle arrive non loin du lit de celle qui est revenue sous forme de fantôme lui exprime son dégoût : "Je ne t'aime pas," et elle ajoute que sa mort, celle de la sœur, ne la regarde pas.
L'autre sœur appelée par le fantôme fait plus "d'efforts" et accepte de se laisser toucher par le fantôme qui du coup l'aspire dans sa mort. On voit ici le rejet qu'éprouve le cinéaste pour la morte. Il la vit comme une entité énergivore, extrêmement malveillante.
La bonne ne craint pas le fantôme et décide de s'en occuper. Attitude pour le moins morbide.
La maladie de la femme malade qui "aspire après ses sœurs et finit par menacer de les aspirer tout court" serait donc un égoïsme forcené lié à un manque d'amour.
Dans l'évangile, seul le Christ peut toucher ce genre de personnes et les guérir instantanément. Les autres sont trop faibles, ou n'ont pas suffisamment de foi, donc d'accueil du Christ pour ne pas se laisser "bouffer" par ce genre de malade.
Déprimant ce film. On se sent petit et petite face au mal profond, impuissant et impuissante. Du coup j'en ai ronflé cette nuit, mon ami me l'a dit. Car oui, un mystère de plus, quand je suis déprimée, je ronfle. Mais je ne veux pas de votre secours, mes sœurs. Je vais me débrouiller avec la prière pour respirer mieux la nuit.
"Tatie Danièle" (le personnage du film) serait touchée par le syndrome de l'égoïsme aigu lié au manque d'amour... sa soignante au début du film, aussi vieille qu'elle mais gentille et trop compatissante, finit pas "mourir d'excès de bonté", tant l'autre abuse d'elle.
08:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
02/02/2020
écouté hier soir
Hier j'ai écouté une émission prise en cours où il était question de la morale. Selon le philosophe Enthoven questionnant une autre philosophe, il apparaîtrait un sens moral vers le cours CE1 donc à six, sept ans, ou cinq, selon les enfants et leurs milieux.
La philosophe ne voyait pas la compassion comme faisant partie du sens moral. La compassion est vue par elle comme un sentiment. Or les philosophes se méfient du sentiment parce qu'il n'est pas objectif. On ressentirait de la compassion pour le mignon, et pas le laid selon eux ; ceux qui nous plaisent uniquement.
Avec le sens moral, plaire ne rentre pas en ligne de compte.
À ce sujet, je me souviens qu'en banlieue parisienne j'avais vu un homme tronc qui devait être nain à l'origine car ce qui restait de son corps : (la tête, le cou, le tronc et les bras) n'était pas volumineux. Le tronc de cette personne tenait sur une planche à roulettes qu'il actionnait avec ses bras.
J'avais de la peine pour lui. C'est cela la compassion, non ? Et pourtant il ne me plaisait pas physiquement.
Cependant, je dois avouer qu'adolescente je n'avais pas ce sens de la compassion. À ma honte aujourd'hui et j'ai même du mal à l'écrire, je n'ai pas voulu à un banquet de mariage m'asseoir à côté d'une personne parce qu'elle avait une tache de vin lui traversant tout le visage. C'était la première fois que je voyais ce jeune homme. J'avais l'impression que ceux qui m'avaient placée à côté de lui voulaient m'assimiler à lui. Pour ma défense je dirai que dans ma famille l'égoïsme primait. Chacun était obligé en somme de défendre le fait d'exister. Du moins j'ai vécu cette famille comme cela. Heureusement je suis à des années lumière de cette ado que j'étais alors.
Les chrétiens parlent de conversion quand d'un coup la mentalité change et se tourne vers le bien.
Je ne sais pas si les chrétiens pensent tous que le sens du bien s'acquiert à sept ans, voire moins parce que les chrétiens se disent inéluctablement pécheurs sans l'accueil du Christ en eux. C'est pourquoi nous sommes humbles devant le mal, pensant que nous pourrions encore manquer de foi dans le Christ et redevenir mauvais.
Nous serions tous des Chrétiens potentiels à mon sens, devant, par exemple, la tentation de tuer quelqu'un qui nous cause beaucoup de tort. Il faut accueillir Dieu pour résister. L'avoir de ce fait au-dedans de soi.
C'est une démarche quotidienne que je m'efforce d'avoir. Non pas que j'aie envie de tuer quelqu'un mais parce qu'une fois qu'on a compris ce genre de chose, on a compris l'intérêt que l'on a à ne plus être égoïste. L'intérêt étant une capacité nouvelle à dominer l'égo, et cela ouvre l'esprit.
09:48 Publié dans cinéma, Note | Lien permanent | Commentaires (0)