23/07/2014
Un jeu plutôt utile
Pas de mythes aujourd'hui ( je parle de la suite de l'extrait de l'introduction du livre Les mythes Grecs, acheté en 1980 le bouquin, rectificatif oblige), ce sera pour un peu plus tard. Aujourd'hui, je me donne la fable du Cerf version anglaise comme cadeau papouilleur de neurones du jour, que je vais tenter d'apprendre par cœur dans la matinée avec la version française : The stag seeing himself in the water
A stag admired the branching wood
That high upon his forehead stood,
But gave his Maker little thanks
For what he call'd his spindle shanks.
'What limbs are these for such a head!--
So mean and slim!' with grief he said.
'My glorious heads o'ertops
The branches of the copse;
My legs are my disgrace.'
As thus he talk'd, a bloodhound gave him chase.
To save his life he flew
Where forests thickest grew.
His horns,--pernicious ornament!--
Arresting him where'er he went,
Did unavailing render
What else, in such a strife,
Had saved his precious life--
His legs, as fleet as slender.
Obliged to yield, he cursed the gear
Which nature gave him every year.
Too much the beautiful we prize;
The useful, often, we despise:
Yet oft, as happen'd to the stag,
The former doth to ruin drag.
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avecque peine,
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.
«Quelle proportion de mes pieds à ma tête?
Disait-il en voyant leur ombre (1) avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
Mes pieds ne me font point d'honneur.»
Tout en parlant de la sorte,
Un limier le fait partir.
Il tâche à se garantir;
Dans les forêts il s'emporte.
Son bois, dommageable ornement,
L'arrêtant à chaque moment,
Nuit à l'office (2) que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors, et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tous les ans.(3)
Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile;
Et le beau souvent nous détruit
Ce cerf blâme ses pieds, qui le rendent agile;
Il estime un bois qui lui nuit.
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Grâcieux
Photos du jour de Nono, Tigret et Yoko :
Un regard attentif.
Là justement, il semblerait que le regard soit par en-dessous, mais en fait, ce chat n'est jamais menaçant, toujours doux avec ses maîtres et aussi sa fratrie.
Gracieuse position pendant le sommeil... de plus il ne ronfle pas. Ils vieillissent bien ces seniors.
07:23 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)
22/07/2014
le livre acheté en 1979
Il s'agit d'un pavé d'environ 680 pages d'épaisseur, de 24 cm de long pour 16 de large, un beau gros pavé qui s'intitule LES MYTHES GRECS, édité chez Fayard, de Robert Graves, traduit de l'anglais par Mounir Hafez.
Je l'ai acheté en 1979 à la Fnac de Toulouse. Le début de l'introduction :
" Les légats de l'Église catholique, au Moyen Age, apportèrent en Angleterre, outre le corpus de l'histoire sainte, un programme universitaire européen fondé sur les classiques grecs et latins. On pensait alors que les légendes liées à certains pays, celles du roi Arthur, de Guy de Warwick, de Robin des Bois, de la Sorcière Bleue de Leicester et du roi Lear, par exemple, avaient été conçues pour la masse ; le clergé ainsi que les classes cultivées au début de la période des Tudor prenaient connaissance des mythes dans Ovide ou Virgile, et dans les récits de la guerre de Troyes qui figuraient dans les livres en usage dans les collèges. Bien que la littérature anglaise officielle du XVIe au XIXe siècle ne soit intelligible qu'à la lumière de la mythologie grecque, les classiques sont actuellement tombés dans une telle défaveur qu'il semble naturel de nos jours qu'une personne cultivée ignore qui étaient par exemple Deucalion, Pélops, Dédale, Œnoné, Laocoon ou Antigone. Depuis deux mille ans environ, il est d'usage de rejeter les mythes en les considérant comme des élucubrations bizarres, issues des phantasmes de l'imagination et que la pensée grecque, encore dans les limbes, nous aurait léguées ; quant à l'Église, elle les déprécie afin de mettre en valeur l'enseignement spirituel de la Bible qu'elle considère comme plus important. Cependant il convient de ne pas sous-estimer la valeur des mythes si l'on veut étudier les religions et les sociétés primitives ainsi que l'histoire de l'Europe des premiers âges.
"Chimérique" est la forme adjectivale du substantif chimaera, qui signifie "chèvre". La chimère ne devait pas sembler plus étrange, il y a quatre mille ans, que ne le sont de nos jours un symbole religieux, un blason, ou une marque commerciale. La chimère était un animal hétéroclite, de pure convention, formé (comme le rapporte Hésiode) d'une tête de lion, d'un corps de chèvre et d'une queue de serpent. On a découvert un relief de chimère sur les murs d'un temple hittite à Carchemish, et c'était sans doute, à l'origine, de même que d'autres animaux composites comme le sphinx ou la licorne, un symbole illustrant le calendrier : chaque partie du corps représentait une saison de la Reine du ciel — de même (selon Diodore de Sicile) les trois cordes de sa lyre faite d'une carapace de tortue. Cette année primitive à trois saisons a été étudiée par Nilsson dans Le Calcul du Temps chez les Anciens (1920). A vrai dire, il n'y a que peu d'éléments dans l'énorme corpus un peu désordonné de la mythologie grecque — qui a fait des emprunts à la Crète, à l'Egypte, à la Palestine, à la Phrygie, à la Babylonie — que l'on soit en droit de considérer comme de véritables mythes comme c'est le cas de la chimère. On pourrait définir le mythe véritable comme un spectacle rituel ou rite mimé donné en représentation au cours de fêtes publiques, et dont des scènes figuraient souvent sur des murs de temples, sur des vases, des sceaux, des coupes, des miroirs, des coffres, des boucliers, des tapisseries, etc. La chimère et les autres animaux avaient probablement un rôle de premier plan dans ces représentations théâtrales, qui, racontées ou figurées, constituaient la source essentielle, la suprême référence pour les lois religieuses de la tribu, du clan ou de la cité. Les sujets de ces spectacles étaient les procédés magiques en usage dans les temps archaïques qui assuraient la fertilité ou la stabilité du royaume d'un roi ou d'une reine sacrée — les royaumes gouvernés par des reines ayant, semble-t-il, précédé les royaumes gouvernés par des rois dans tous les territoires de langue grecque — et on les modifiait si les circonstances ou la situation l'exigeaient. L'essai de Lucien : De la Danse comporte une liste impressionnante de spectacles rituels au IIe avant JC ; par ailleurs la description que fait Pausanias des peintures qui décoraient le temple de Delphes et des scènes gravées sur le coffre de Cypsélos, indique qu'il existait à cette époque un grand nombres de récits mythologiques très variés, dont aucune trace ne subsiste plus de nos jours.
Il convient de distinguer le mythe véritable :
1) de l'allégorie philosophique, comme dans la cosmogonie d'Hésiode ;
2) de l'explication étiologique des mythes dont le sens est perdu pour nous, comme c'est le cas pour Admète attelant ensemble un lion et un sanglier à son char ;
3) de la satire ou de la parodie, comme c'est le cas du récit que fait Silène au sujet de l'Atlantide ;
4) du récit romanesque : l'histoire de Narcisse et Echo ;
5) de l'histoire romancée : l'épisode d'Arion et du Dauphin ;
6) du roman de ménestrel : l'histoire de Céphale et Procris ;
7) de la propagande à des fins politiques : la fédération de l'Attique par Thésée ;
8) de l'histoire morale : le collier d'Eriphyle ;
9) de l'anecdote humoristique : le récit d'alcôve d'Héraclès, Omphale et Pan ;
10) du mélodrame pour le théâtre : l'histoire de Thestor et ses filles ;
11) de l'épopée héroïque comme le thème principal de l'Iliade ;
12) du récit réaliste : la visite d'Odysseus aux Phéaciens. "
La suite demain.
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